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À La Une - conflit

Syrie : la rébellion abat un avion de l'armée et bloque des renforts au sol

Intense va-et-vient diplomatique sur la crise syrienne : Brahimi dimanche à Téhéran et lundi à Bagdad.

Des chars syriens à la frontière de la Syrie avec la Turquie, le 13 octobre 2012. Les rapports syro-turcs sont exécrables depuis que cinq civils turcs ont été tués le 3 octobre par un obus syrien à la frontière. Osman Orsal /

L'armée de l'air syrienne a enregistré samedi plusieurs coups durs, perdant l'un de ses appareils dans la province d'Alep et deux de ses bases dans les régions de Homs (centre) et de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).


"Les rebelles ont abattu un avion de l'armée en périphérie ouest d'Alep", à une dizaine de kilomètres d'Alep, dans le nord de la Syrie où l'aviation bombardait les insurgés, a déclaré un officier rebelle à l'AFP à Atme, base arrière de la rébellion dans la province voisine d'Idleb. Il a précisé que l'appareil avait été abattu à la mitrailleuse lourde.
Une vidéo amateur prise par des militants et distribuée par l'OSDH montre des gens courir vers un lieu où l'on voit une aile d'avion noircie par le feu ainsi que des morceaux de ce qui semble être la carlingue.


Les troupes au sol n'ont pas non plus été épargnées, les rebelles étant parvenus à bloquer deux convois militaire.
A une dizaine de kilomètres au sud d'Alep, ils ont arrêté une colonne de blindés et de transports de troupes qui se rendait à Maaret al-Noomane, ville stratégique au sud d'Alep aux mains des insurgés depuis une semaine, selon un journaliste de l'AFP.


Et dans la province d'Idleb, ils ont bloqué un autre convoi qui tentait de rallier la Base 46 stratégique dans la région.
Les rebelles tentent par tous les moyens de bloquer les renforts gouvernementaux sur les axes routiers, passage obligé de l'armée vers Alep (nord) où armée et rébellion s'affrontent depuis la mi-juillet.

Selon les experts, l'armée est affaiblie par la multiplication des fronts dans le pays et les attaques sur ses routes d'approvisionnement. Et sa supériorité militaire, en particulier aérienne, ne lui permet plus que de ralentir la progression de la rébellion.
"Les combats se sont tellement intensifiés que le bilan des civils des derniers jours est inférieur à celui des rebelles ou des soldats", estime Rami Abdel Rahmane, le président de l'OSDH qui fait état de 105 morts pour la journée de samedi, dont 39 civils.


Parmi les civils, huit personnes, dont un enfant et deux femmes, ont péri dans l'explosion d'une voiture piégée près de Damas, a rapporté l'OSDH.


Au coeur d'Alep, les combats ont gagné la mosquée des Omeyyades, a constaté un correspondant de l'AFP. Les insurgés accusent l'armée de l'utiliser comme base en raison de sa position stratégique dans la vieille ville et de son architecture, qui en fait une forteresse.


Une source de sécurité a affirmé à l'AFP que les insurgés avaient utilisé des explosifs pour pénétrer dans l'enceinte de la mosquée par l'entrée sud. Les rebelles ont ensuite pris le contrôle d'une partie de l'imposante mosquée.

 

 

Intense va-et-vient diplomatique

Face à la poursuite des violences, et alors que la communauté internationale est paralysée par ses divisions, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à réformer le Conseil de sécurité de l'ONU.
"Le Conseil de sécurité, en ne parvenant pas à mettre en œuvre de politique efficace par rapport aux événements de Syrie, est en train de perdre rapidement sa légitimité", a-t-il prévenu, dénonçant notamment les vetos que Moscou et Pékin, grands alliés de Damas, ont opposé à trois reprises, empêchant le vote de résolutions sur la crise syrienne.

 

Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a pour sa part prévenu que la Turquie riposterait à nouveau en cas de nouvelle violation de sa frontière par la Syrie.
"De nouvelles violations de la frontière peuvent avoir lieu et nous riposterons sans hésitation si nous estimons que la sécurité nationale de la Turquie est en danger", a déclaré M. Davutoglu à Istanbul après une rencontre avec son homologue allemand Guido Westerwelle.

M. Westerwelle a, pour sa part, redit le soutien de l'Allemagne à la Turquie, son allié au sein de l'Otan, tout en appelant à la modération.

 

De son côté, le médiateur international Lakhdar Brahimi, qui sera dimanche à Téhéran et lundi à Bagdad au cours d'une tournée régionale entamée mercredi en Arabie saoudite, était samedi à Istanbul, en pleine poussée de fièvre entre Ankara et Damas. Il y a rencontré le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi ainsi que le chef de la diplomatie turque.


Dernier épisode dans ces tensions entre les deux voisins, anciens alliés désormais au bord de la guerre ouverte, un avion de chasse turc a éloigné vendredi un hélicoptère de l'armée syrienne qui s'était approché de la frontière, selon un responsable turc. 


Les rapports syro-turcs sont exécrables depuis que cinq civils turcs ont été tués le 3 octobre par un obus syrien à la frontière. Ils se sont envenimés après l'interception en Turquie d'un avion syrien transportant, selon Ankara, des armes russes, ce qu'ont vivement démenti Damas et Moscou.
Washington a reconnu que la Russie n'avait violé aucun embargo, tout en qualifiant la politique russe en Syrie de "dépourvue de moralité".


Samedi, Damas a dit souhaiter la création d'un comité de sécurité conjoint avec la Turquie.
Selon les Affaires étrangères, des responsables syriens ont discuté avec l'ambassadeur de Russie à Damas d'"un comité sécuritaire syro-turc qui aurait pour mission de trouver un mécanisme de surveillance de la frontière, dans le respect de la souveraineté nationale" des deux pays.

33.000 morts, 340.000 réfugiés

Sur le plan humanitaire, plus de 30.000 déplacés, dont beaucoup de familles, survivent dans des conditions indignes dans les dortoirs de la cité universitaire, dans l'ouest d'Alep, un secteur relativement épargné par les combats, selon un responsable de la cité à l'AFP.
Mais ces déplacés s'inquiètent à l'approche de l'hiver: les chambres d'étudiants n'ont pas été conçues pour accueillir autant de monde, et beaucoup de vitres sont brisées.


Houssam, 28 ans, vit ainsi depuis plus de deux mois dans une petite chambre avec sa femme, sa mère et ses trois enfants, après avoir fui les violences dans son quartier de Seif al-Dawla (sud-ouest).

"Comment va-t-on faire avec l'approche de l'hiver? Les enfants n'iront pas à l'école et notre situation est très pénible ici", a-t-il lancé.


Selon l'ONU, les violences ont forcé plus de 340.000 réfugiés syriens à fuir le pays, et plus d'un million de déplacés à quitter leur foyer. Le conflit a fait plus de 33.000 morts en 19 mois, selon un décompte de l'OSDH.

 

Près de 400 déplacés ont trouvé refuge dans un camp récemment installé près de la frontière avec la Turquie et déjà complet, selon l'organisation libyenne qui l'a financé et se prépare à ouvrir un camp similaire dans la même région du nord-ouest de la Syrie.

 

 

 

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commentaires (2)

Bien Alors pourquoi on les voit pleurnicher à ces chasseurs des oiseaux de fer sur les écrans sat des arabies démocratiques, de france24 (qui a pour red. en chef Sylvain Attal, rappelons-le quand même...) etc. Ils sont armés jusqu'aux dents (m'en veuillez pas, je ne peux pas garantir qu'elles y soient toutes), ils tuent, ils défenestrent, ils massacres et ils veulent être khalifs à la place du Khalif. Dans quel pays on traiterait des gens comme ça avec des fleurs?? Celui de Hollande peut-être... celui de la famille régnante de ben soud Wahhabite... Ahhh

Ali Farhat

13 h 47, le 14 octobre 2012

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Commentaires (2)

  • Bien Alors pourquoi on les voit pleurnicher à ces chasseurs des oiseaux de fer sur les écrans sat des arabies démocratiques, de france24 (qui a pour red. en chef Sylvain Attal, rappelons-le quand même...) etc. Ils sont armés jusqu'aux dents (m'en veuillez pas, je ne peux pas garantir qu'elles y soient toutes), ils tuent, ils défenestrent, ils massacres et ils veulent être khalifs à la place du Khalif. Dans quel pays on traiterait des gens comme ça avec des fleurs?? Celui de Hollande peut-être... celui de la famille régnante de ben soud Wahhabite... Ahhh

    Ali Farhat

    13 h 47, le 14 octobre 2012

  • Une guerre qui semble bien longue et dure. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 22, le 13 octobre 2012

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