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À La Une - Syrie

Les rebelles veulent isoler les troupes de Bachar dans le Nord

Le gouvernement refuse le cessez-le feu proposé par Ban ; Homs bombardée ; au moins 141 morts hier.

Anatolie / Reuters

Les rebelles syriens cherchaient hier à couper les lignes d’approvisionnement de l’armée vers Alep, métropole stratégique du Nord, pendant que les troupes régulières bombardaient violemment des poches rebelles à Homs et dans sa région.
Après avoir perdu Maaret al-Noomane, l’armée a envoyé des chars pour tenter de reprendre cette ville située sur l’autoroute reliant Damas à Alep, passage obligé pour les renforts qui se rendent dans la deuxième ville du pays, surtout que les régions rurales alentour sont tenues par la rébellion. Les troupes se sont ainsi déployées sur une partie de la cinquantaine de kilomètres d’autoroute entre Damas et Maaret al-Noomane, selon le centre de presse rebelle de Sarmine. Les rebelles tentaient d’empêcher cette progression, faisant usage de lance-roquettes et d’engins piégés. Trois chars ont été endommagés.
Plus au Sud, « les avions du régime bombardaient violemment Khan Cheikhoune pour permettre aux renforts d’avancer vers Maaret al-Noomane », a indiqué pour sa part Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), évoquant également des combats au sol. Khan Cheikhoune, dans la province d’Idleb, se situe également sur la route internationale Damas-Alep, tout comme Saraqeb, plus au Nord et déjà aux mains des rebelles. « Si les rebelles, qui ont déjà Saraqeb et Maaret al-Noomane, prennent Khan Cheikhoune, ils isoleront totalement les troupes du régime à Alep », a précisé M. Abdel Rahmane. Les heurts qui se sont poursuivis toute la journée à Idleb ont fait 37 morts selon un bilan provisoire de l’OSDH, qui a décompté 141 morts hier dans l’ensemble de la Syrie.
À Alep même, les rebelles retranchés dans le souk ont attaqué à coups de RPG la mosquée des Omeyyades, tenue par l’armée. Ils ont pénétré dans son enceinte, avant d’être repoussés à l’issue de quatre heures d’affrontements.

Capitale de la révolution
Parallèlement, à Homs, surnommée la « capitale de la révolution », l’armée tirait des obus contre la vieille ville et ses environs où sont retranchés les rebelles. « Homs pourrait être déclarée province sécurisée dans les heures ou les jours qui viennent », affirmait le quotidien proche du pouvoir al-Watan, laissant entendre que les troupes assadistes préparaient l’assaut final. « Nous sommes totalement encerclés », a confirmé un militant se faisant appeler Abou Bilal.
Dans l’est du pays, un journaliste d’al-Ikhbariya, chaîne de télévision officielle, a été tué par des « terroristes », a affirmé la direction de la chaîne. Le caméraman Mohammad al-Achram a été touché par deux balles. Selon Reporters sans frontières, 15 journalistes et 29 citoyens-journalistes ont été tués en Syrie depuis le début du soulèvement.

Coup pour coup
Alors que la tension est à son comble entre Ankara et Damas, le chef de l’armée turque a par ailleurs haussé le ton, menaçant la Syrie d’une « réponse encore plus puissante » si elle continue ses tirs vers le territoire turc. L’armée turque riposte coup pour coup aux tirs syriens atteignant son territoire et dont l’armée syrienne est tenue pour responsable.
Au lendemain de l’appel du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, Damas a de son côté rejeté sa demande de cessez-le-feu unilatéral, exigeant en préalable un arrêt des violences du côté rebelle. « Nous avons dit à Ban Ki-moon d’envoyer des émissaires vers les États qui ont de l’influence sur les groupes armés pour que ces derniers mettent un terme à la violence », a ainsi affirmé dans un communiqué le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdissi.
En Jordanie voisine, les États-Unis ont déployé environ 150 militaires pour aider à contrôler le flux des réfugiés et être prêts à agir si le régime perdait le contrôle de ses armes chimiques, selon un haut responsable américain. L’armée jordanienne a néanmoins démenti cette aide, affirmant dans un communiqué être « en mesure de faire face à toute sorte de menaces ».
Dans le même temps, le médiateur international Lakhdar Brahimi est arrivé à Djeddah, « première étape de sa deuxième tournée régionale », a annoncé l’ONU. M. Brahimi, envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe, aura en Arabie saoudite « des entretiens étendus portant sur la crise en Syrie », a précisé son porte-parole Ahmad Fawzi dans un communiqué.
Toujours sur le plan diplomatique, le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki ont souligné hier à Moscou la proximité des positions de leurs deux pays sur la crise syrienne. « Nous avons convenu de faire en sorte que le règlement de la crise se produise sans aucune ingérence étrangère, en soutenant la mission de Lakhdar Brahimi », a ainsi déclaré Nouri al-Maliki à l’issue des entretiens avec Vladimir Poutine, selon l’agence de presse Ria Novosti. « Sur de nombreuses questions, nos opinions se rejoignent ou sont très proches », a déclaré à son tour le président russe.

 

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