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À La Une - Révolte

Ban demande au régime syrien un cessez-le-feu unilatéral

Brahimi bientôt à Damas ; les combats à Qousseir poussent les habitants vers le Liban.

Un combattant de l'ASL dans un quartier de la ville d'Alep. REUTERS/Zain Karam

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé mardi le régime syrien à décréter un cessez-le-feu unilatéral, et demandé aux forces d'opposition de le respecter, en indiquant que l'émissaire international Lakhdar Brahimi se rendrait "bientôt" à Damas.

 

"La situation a atteint un stade inacceptable, il est insupportable que la population continue à souffrir de cette manière. C'est pourquoi j'ai fait comprendre au gouvernement syrien qu'il doit immédiatement déclarer un cessez-le-feu unilatéral", a déclaré M. Ban. La "réaction" de Damas a été de "savoir ce qui va se passer ensuite", selon lui.

"J'exhorte les forces d'opposition à accepter ce cessez-le-feu unilatéral, si et lorsque le gouvernement syrien l'annonce", a poursuivi le secrétaire général de l'ONU, lors d'une conférence de presse commune à Paris avec le président français François Hollande.

 

Ban Ki-moon a souligné mardi à l'AFP que l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar "Brahimi était en contact régulier" avec le régime syrien. "Il va se rendre à Damas bientôt. Il est actuellement dans la région. Il va aller dans plusieurs pays et essayera de se rendre à Damas et d'y rencontrer le président (Bachar el-) Assad", a-t-il précisé, évoquant la possibilité d'un déplacement la semaine prochaine si les consultations préalables dans la région sont productives. "Le gouvernement syrien est prêt à recevoir (Lakhdar) Brahimi n'importe quand", a assuré le secrétaire général de l'ONU.

L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe s'était rendu une première fois à Damas à la mi-septembre pour rencontrer le président Bachar el-Assad, sans toutefois obtenir aucune concession de sa part.

"J'exhorte à nouveau les pays qui fournissent des armes aux deux parties d'arrêter d'envoyer ce matériel militaire. Une militarisation accrue ne fera que mettre le peuple syrien dans une situation plus difficile, la seule solution est une résolution politique par un dialogue politique", a aussi martelé M. Ban.

 

François Hollande a évoqué de son côté la tension croissante entre la Syrie et la Turquie, où des civils ont été tués par des obus tirés depuis la Syrie, entraînant des ripostes d'Ankara.

"Si elle (l'escalade) a été évitée, c'est parce que la Turquie a fait preuve de réserve, mais pour combien de temps ?", s'est interrogé M. Hollande. "Il faut refaire des sanctions afin que le régime cède" en Syrie, a estimé le président français. Parmi les idées étudiées par la communauté internationale, il a également évoqué la "proposition" turque d'une période de transition en Syrie dirigée par l'actuel vice-président syrien Farouk al-Chareh, qui remplacerait le président Bachar el-Assad.

 

Le chef du gouvernement turc a répété mardi que son pays répondrait systématiquement à toute attaque syrienne, pendant que le chef d'état-major, le général Necdet Özel, inspectait ses troupes à la frontière.

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a de son côté appelé Turquie et Syrie à "éviter l'escalade".

 

Situation des réfugiés

Sur le plan humanitaire, le transfert de déplacés, installés dans un campement de fortune le long de la frontière turque, a débuté mardi vers un camp spécialement aménagé dans le village voisin de Qah pour accueillir jusqu'à 5.000 déplacés, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dans le même temps, environ 400 Syriens venus de villages de la région de Homs (centre), prise d'assaut lundi part l'armée, ont fui vers le Liban ces dernières 24 heures, a affirmé mardi à l'AFP un responsable de la sécurité libanaise.

"Il s'agit d'hommes, de femmes et d'enfants, qui ont fui les villages près de la ville de Qousseir pris par l'armée ces dernières heures", a indiqué ce responsable qui a refusé d'être identifié.

 

Le Front al-Nosra revendique le double attentat près de Damas
En Syrie, le Front al-Nosra, un groupe jihadiste inconnu avant le début du conflit a revendiqué un double attentat suicide qui a visé lundi soir l'un des principaux sièges des redoutables renseignements de l'armée de l'air, près de Damas, faisant des dizaines de morts, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Une source au sein des services de sécurité a démenti ce bilan, affirmant que les attentats avaient été déjoués, même si un des véhicules piégés a explosé à proximité du site visé.

L'attaque contre la Sécurité a eu lieu à Harasta, à 10 km au nord-est de Damas.

"Des dizaines de personnes ont été tuées lors des attentats contre le siège des services de renseignements de l'armée de l'air pour la région de Damas, et on ignore le sort des centaines de prisonniers qui s'y trouvaient", a affirmé le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Selon lui, le site visé par deux explosions à 20 minutes d'intervalle est le plus grand centre de détention de la province de Damas.

Les autorités n'ont pas réagi à cette attaque, passée sous silence par les médias officiels.

Selon le Front Al-Nosra, "un véhicule bourré de neuf tonnes d'explosifs (...) a détruit l'immeuble" des renseignements, puis un autre kamikaze "a fait sauter (une) ambulance transportant une tonne d'explosifs".

Une source de sécurité a affirmé en revanche que des gardes avaient tiré sur le premier véhicule avant qu'il ne pénètre dans l'enceinte ultra-protégée. La voiture a toutefois explosé, provoquant d'importants dégâts et faisant des blessés.

Le conducteur de la seconde voiture a été intercepté, a précisé la source. S'en est suivi "un assaut de grande envergure (...) mais après cinq heures de combats ils ont été repoussés".


Les rebelles s'emparent d'une ville stratégique

Mardi, les violences ont encore fait 72 morts, dont 20 civils, selon l'OSDH, qui se base sur un large réseau de militants et de médecins.

Par ailleurs, les rebelles se sont emparés d'une ville stratégique entre Damas et Alep, selon M. Abdel Rahmane. D'après lui, "les forces régulières se sont retirées de tous les barrages à l'intérieur de Maaret al-Noomane, à l'exception d'un seul à l'entrée de la ville, à l'issue de 48 heures de combats".

Maaret al-Noomane est stratégique car les renforts qui se rendent à Alep doivent nécessairement la traverser. Les régions rurales alentour, dans la province d'Idleb, sont déjà tenues par la rébellion.

A Alep, enjeu d'une bataille cruciale depuis juillet, l'armée a bombardé plusieurs quartiers, selon l'OSDH.

Dans le nord de la ville, la tension est vive entre rebelles et combattants kurdes qui contrôlent le quartier de cheikh Maksoud.

Selon un habitant, Abou Mohammad, 50 ans, "deux obus tirés de Boustane al-Bacha (quartier tenu par les rebelles), sont tombés chez nous (...) tuant deux ouvriers et en blessant quatre".

"Depuis que nos combattants ont empêché (il y a une dizaine de jours) les rebelles d'entrer dans notre quartier, nous sommes la cible d'obus".

Et à Homs (centre), les troupes loyalistes ont pénétré dans le quartier rebelle de Khaldiyé, où "elles traquent les terroristes encore présents", selon la télévision officielle.

"Si l'armée réussit à prendre le quartier, ce sera une catastrophe pour les 800 familles qui s'y trouvent", a souligné un militant sur place, qui s'est présenté sous le nom d'Abou Bilal.


 

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Reportage

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Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé mardi le régime syrien à décréter un cessez-le-feu unilatéral, et demandé aux forces d'opposition de le respecter, en indiquant que l'émissaire international Lakhdar Brahimi se rendrait "bientôt" à Damas.
 
"La situation a atteint un stade inacceptable, il est insupportable que la population continue à souffrir de cette...

commentaires (3)

Les droits de l'homme (OSDH)existent -ils encore ? Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

09 h 35, le 09 octobre 2012

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Commentaires (3)

  • Les droits de l'homme (OSDH)existent -ils encore ? Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 35, le 09 octobre 2012

  • Merci pour votre remarque M. Challita.

    L'Orient-Le Jour

    07 h 59, le 09 octobre 2012

  • Un "de" manque a la 3eme ligne. "L'armee DE l'air". Bien a vous.

    Fady Challita

    07 h 03, le 09 octobre 2012

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