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« Bala wala chi » : un grand tout d’un petit rien

Et si la poubelle des uns était le trésor des autres ? Et si la création d’un lien social s’avérait possible le temps d’une vente ? Et mieux encore, si cela permettait d’encourager de jeunes talents montants ?

Un évènement mensuel étalé sur dix jours.

C’est en répondant par l’affirmative à toutes ces questions que Hadia Khoury, 23 ans, licenciée en graphisme à l’Université de Balamand, exaspérée par le scandaleux gaspillage de notre société, décide de donner une seconde vie aux objets usagés. Au départ, le vide-grenier – organisé au Faubourg Bou Khalil de Tripoli – ne se tenait que trois jours par mois. Depuis, la vente de garage s’étend sur les dix premiers jours de chaque mois.
« Le graphisme étant notre spécialité, la médiatisation publicitaire a marqué le coup. Nous avons conçu et distribué des brochures et sommes passés à la télé afin de rendre cette idée plus populaire au Liban, déclare la jeune femme. Au fond, ce qui nous tient le plus à cœur, c’est l’esprit de recyclage. » Les objets vendus – vêtements et meubles d’époque, peintures, antiquités, livres, téléviseurs, vieilles cassettes ou CD – constituent surtout une occasion de nouer des liens, raviver des souvenirs et les partager. « Pendant la vente, il y a de la nostalgie dans l’air. Les gens racontent les histoires vécues autour de leurs “antiquités”. Cela renforce le tissu social et développe une certaine familiarité entre les personnes », explique Hadia. Certains objets ont la cote malgré leur apparente banalité. « Nous sommes souvent surpris de constater l’attraction qu’un objet peut susciter chez l’acheteur. C’est souvent le cas des vieux objets ou des antiquités », ajoute-t-elle.

Esprit de recyclage et liens sociaux
Comme Hadia ne fait pas les choses à moitié, pour dissiper le cafard des vendeurs, la jeune graphiste a pensé à la musique. « Comme l’art est très important pour nous, nous collaborons avec une braderie d’instruments, Solitaire, et d’autres spécialistes locaux en musique qui nous aident à découvrir de nouveaux talents », poursuit-elle.
Une fois les talents découverts, le recours à la critique est de rigueur entre artistes et visiteurs. Ce qui permet d’animer, lors des vernissages, des discussions sur l’art. L’un des participants, Jad Taleb, 22 ans, étudiant en animation à l’ALBA, a « recyclé » des supports sur lesquels il a fait des dessins. « J’ai réalisé deux portraits sur deux barres en bois, utilisées initialement dans les armoires pour ranger les vêtements. Parmi les autres supports, un ancien livre de philosophie dans lequel se trouvaient de superbes images que j’ai mises en scène sur papier », explique-t-il.
Quant à Firas Hallak, 21 ans, étudiant en dernière année de cinéma à l’ALBA, il a confectionné « I Can’t Sleep », une installation avec un vrai lit, entourée de photographies décrivant l’état dans lequel se trouve l’insomniaque.
La vente de garage, baptisée « Bala wala chi », a également été une occasion de créer une section pour les idées et d’instaurer des campagnes de sensibilisation. « Nous avons mis en place la campagne Salemtak qui touche à la sécurité routière en insistant sur le logo “Don’t Drink and Drive” », confie Hadia.
C’est en répondant par l’affirmative à toutes ces questions que Hadia Khoury, 23 ans, licenciée en graphisme à l’Université de Balamand, exaspérée par le scandaleux gaspillage de notre société, décide de donner une seconde vie aux objets usagés. Au départ, le vide-grenier – organisé au Faubourg Bou Khalil de Tripoli – ne se tenait que trois jours par mois. Depuis, la vente...
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