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Liban - Insécurité

Les ravisseurs de Youssef Béchara, « des voyous de la banlieue sud »...

Enlevé dimanche à l’aube sur la route de Bsalim et libéré mardi contre la somme de 400 000 dollars, Youssef Béchara aurait entamé hier, au premier matin, la tournée d’inspection habituelle de sa boulangerie à Antélias.

« Il est venu très tôt, mais vous pouvez le revoir demain », affirme un employé à L’Orient-Le Jour, laissant entendre que les habitudes de son patron octogénaire n’ont pas été affectées outre mesure par sa mésaventure de deux jours. 
Toutefois, la fille de Youssef Béchara, Marcelle, dément catégoriquement cette information. « Les trois quarts de ce qui se raconte sont faux », répond-elle à L’OLJ, se contentant d’ajouter que son père « se porte très bien ». Elle affirme ne pas être en mesure de fournir plus d’informations sur les circonstances du rapt « avant que les coupables ne soient arrêtés. Nous avons dit plus qu’il ne le fallait aux médias ». Si la famille de Youssef Béchara a choisi en effet l’issue la plus sûre et la plus rapide pour la libération de son proche, elle semble aujourd’hui cloîtrée dans la crainte et l’incertitude. « Puisse Dieu renforcer l’État, pour nous apaiser et nous donner un peu de répit », conclut-elle. Le spectre des rapts contre rançon persiste, nourri par un manque de communication du côté des services de sécurité. Ces derniers ne se sont pas expliqués officiellement sur le rapt de Béchara.


Rappelons que, quelques heures seulement après sa remise en liberté, Youssef Béchara s’était exprimé ouvertement à la télé sur la manière dont il a été enlevé : une voiture a cogné son véhicule simulant un accident. À peine sorti pour en examiner les dégâts, les malfaiteurs l’ont happé et placé « dans le coffre de leur voiture, entre deux coussins ». Après « environ une heure et demie de route », il s’était retrouvé dans un appartement avec toutes les commodités hygiéniques et alimentaires nécessaires, d’autant que la fille de la victime, contactée par les ravisseurs, a fait preuve d’une coopération sans faille. À leur demande, elle s’était rendue le lendemain près de l’église Mar Mikhaël à Chiyah (banlieue sud). 

Deux des ravisseurs identifiés
Sur ce point, un responsable sécuritaire informé du dossier explique à L’OLJ que « les ravisseurs ont alors demandé à la jeune femme, arrivée sur place, de monter à bord de leur véhicule, avec l’argent liquide. Ils l’ont ensuite conduite dans les ruelles avoisinantes, où ils lui ont remis son père et indiqué la route du retour, avant de s’enfuir avec l’argent, qu’ils n’ont d’ailleurs même pas pris la peine de compter ».


Le responsable insiste en outre sur le suivi méticuleux du dossier par les services de sécurité compétents. Ces derniers auraient choisi de respecter « la détermination de la famille à coopérer avec les ravisseurs, qui ont d’ailleurs su tabler sur son émotion. La famille avait même l’intention de procéder au versement dès le premier jour du rapt ». Le même responsable insiste sur la délicatesse de ces situations, où « l’intervention des forces de l’ordre est toujours risquée ». Il révèle ensuite, sur un ton rassurant, que deux des ravisseurs ont pu être identifiés par la victime parmi les suspects proposés par les services de renseignements de l’armée.


« Il s’agit de voyous issus de la banlieue sud et membres d’un groupe de malfaiteurs professionnels », affirme le responsable, précisant par exemple que Marcelle Béchara n’a jamais été contactée deux fois du même numéro. Le responsable assure enfin que le travail est en cours progressivement pour le démantèlement de ces bandes, à l’instar de ce qui a été fait pour le gang de cambriolage des banques.


Deux développements en soirée semblaient déjà être de bon augure : Fouad Daoud, enlevé à Zahlé depuis plusieurs jours, a été libéré par un commando de l’armée.
Les responsables sécuritaires ont consacré hier leurs réunions de coordination à la lutte contre ces rapts, dont la couverture politique, si elle est vérifiée, reste le réel défi.

 

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commentaires (8)

Voyous ? Pire : des mafiosi-mafiosos !

Antoine-Serge KARAMAOUN

06 h 47, le 20 septembre 2012

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Commentaires (8)

  • Voyous ? Pire : des mafiosi-mafiosos !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    06 h 47, le 20 septembre 2012

  • Les Kidnapping sont inacceptables d'où qu'ils viennent et doivent être réprimés. Il n' y a aucune décision politique derrière ces faits, il serait donc malvenu et peu honnête de stigmatiser une un groupe politique ou une communauté... C'est regrettable de voir que certaines sont prêtes à sauter sur la première occasion pour jeter l'anathème sur les autres... Pauvre Liban, va!!

    Ali Farhat

    06 h 24, le 20 septembre 2012

  • Comme l'a dit le CPL ( et ce ne sont pas les 14 Mars) Les auteurs des kidnappings, des vols, de la culture et des trafics en tout genres ont quasiment tous leur Quartiers généraux établis dans les régions sous contrôle du HEZBOLLAH. Ces voyous profitent du fait que de nombreuses régions sont interdites aux forces de l'ordre. La police ne fait que "passer" dans certaines régions du Hezbollah sans avoir le droit de contrôler et investiguer. alors que d'autres régions, ces régions sont carrément bouclées et interdites à ces forces légales. Donc ces voyous prospèrent A CAUSE d'une organisation armée qui se trouvent dans notre pays sous "couvert" de résistance!!! Lorsque ces zones de "non droits" auront sauté et n'existeront plus, tous les voyous qui profitent de ces zones et sans doute appuyés par des cadres du hezbollah ( entre cousins, frères, ils peuvent s'entraider "officieusement" ou à la limite détourner leurs regards sur ce qui se passe) Entre Baalback, la Dahiyé et toutes ces régions de non droits, évidemment les hors la loi vont prospérer. Pas la peine de chercher midi à 14 heures. Laissez faire les FSI librement et voyez l'excellent travail qu'ils feront. Mais faut il déjà qu'on ne leur mette pas les batons dans les roues ( data télécom refusées, interdictions diverses, etc...)

    Jean-Pierre EL KHOURY

    06 h 15, le 20 septembre 2012

  • ben,dans la banlieue sud,il reste tout un tas de gens qui n'en peuvent mais....ils ne se sont pas tous transformés en mafiosis...ils ont une famille,des enfants à élever,des salaires à gagner,des bizness à faire tourner...comme au Nord,comme à l'Est,comme à l'Ouest...ils sont otages,comme tous les Libanais,d'appartenances obligatoires...et en plus,ils n'ont droit à la parole que de façon très épisodique...et faut-il le rappeler,ils sont Libanais comme vous et peut-être moi aussi...Ils attendent comme tout le monde le jour du lebnène wou bass...chacun porte sa croix,ou son croissant,ou peut-être même rien du tout,comme on voudra...en attendant Godot.La minorité de voyous qui tient le haut du pavé ne doit pas faire oublier les autres...Libanais les pôvres...qui subissent..et grâce auxquels le Liban continue d'exister,en dépit des appartenances!Vive nous,les Libanais sans grade,sans influence et sans wastas diverses et variées...quand les autres auront disparu(qui vivra par l'épée disparaîtra par l'épée),eh bien ,nous serons toujours là...nous sommes les emmerdeurs...ceux qui empêchent,chacun à sa place,que le Liban ne soit plus qu'un souvenir...dehors comme dedans!Lebnène wou bass!Redevenos ce que nous n'aurions jamais dû cesser d'être...des Levantins!

    GEDEON Christian

    05 h 47, le 20 septembre 2012

  • Je dis aux citoyens et je les rassure et je leur assure et je leur répète et je leur répèterai chaque fois qu'il faudra leur dire et les rassurer et leur assurer que le gouvernment va prendre des mesures. Président Mikati.

    Halim Abou Chacra

    03 h 53, le 20 septembre 2012

  • Mais qu'est-ce que c'est que cette "mode" de kidnapping maintenant? Il faut a tout prix que l'Etat fasse quelque chose... De plus, messieurs nos leaders politiques, trouvez une solution a la crise economique qui devient tres grave! Les gens vont finir a n'avoir plus de scrupules car ils n'ont plus de bouchee de pain a manger!

    Michele Aoun

    02 h 27, le 20 septembre 2012

  • Reste-t-il autre chose dans la banlieue Sud?

    Pierre Hadjigeorgiou

    01 h 55, le 20 septembre 2012

  • Des malfaiteurs professionnels qui trouvent protection et refuge sous l 'ombrelle de qui se demande -t-on dans cette banlieue sud devenue vraiment une mini république indépendante ou tout es permis . Encourageons donc de nouveau les milices de tout bord ce sera la meilleure solution . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    00 h 15, le 20 septembre 2012

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