Débandade des Moqdad, l’armée démantèle un réseau pro-Bachar dans le Nord

L’armée a poursuivi durant le week-end ses perquisitions pour arrêter une série de personnes réclamées par la justice, dont les membres de la branche armée du clan Moqdad, et pour retrouver les otages turcs et syriens kidnappés. Mais le développement essentiel est le fait qu’aussi bien les autres clans chiites que les deux principaux partis représentant la communauté, le Hezbollah et Amal, ont ôté toute couverture politique au clan Moqdad, ouvrant grand la voie à l’armée pour intervenir en force et faire régner (enfin) la loi.
Les négociations entre les Moqdad, qui tentaient de faire libérer l’un des leurs arrêté la veille, et la troupe n’ont pas abouti. Les informations faisaient état de la fuite du porte-parole du clan, Maher Moqdad, recherché par l’armée, ainsi que d’un autre membre de la « branche armée » du clan, H. M., activement traqué par les militaires.
Le bureau d’orientation de l’armée a indiqué samedi dans un communiqué que « conformément aux directives du commandant en chef de l’armée et à des mandats d’arrêt judiciaires liés aux enlèvements récents sur la route de l’aéroport, une force d’intervention de l’armée avait effectué vendredi soir une descente dans la zone de Roueiss et les districts voisins de la banlieue sud, pour mettre le grappin sur des personnes recherchées par la justice et retrouver des personnes enlevées dont des membres de la famille Moqdad avaient revendiqué la responsabilité ». « La plupart des habitants de la région et de la famille Moqdad ont réagi d’une manière tout à fait positive avec les mesures prises par l’armée », note le communiqué.
Et de poursuivre : « Un certain nombre de personnes recherchées ont été arrêtées et les autres sont actuellement traquées dans différentes régions libanaises en vue de leur arrestation et de la libération de tous les otages. Des quantités d’armes, de munitions et d’équipement militaire ont été saisis dans le cadre de la descente. »
« Le commandement de l’armée a informé les autorités politiques concernées de l’ensemble des mesures prises ou qui sont sur le point de l’être pour suivre cette affaire », note le communiqué.
Une perquisition importante a eu lieu dans le secteur de la mosquée de l’imam Hussein, où miliciens et armes ont été saisis. L’armée a par ailleurs indiqué dans un communiqué hier avoir mis la main sur une voiture de type Jeep Patrol remplie d’armes qui tentait de fuir Roueiss.
L’on reste toujours sans nouvelles jusqu’à présent, cependant, des otages syriens et de l’otage turc qui se trouvaient aux mains de la famille Moqdad. L’armée a indiqué sa volonté de poursuivre ses opérations jusqu’à la libération de ces derniers.

Dans le Nord
Parallèlement, les renseignements de l’armée libanaise ont arrêté hier dans le nord du pays des membres d’un réseau accusé d’enlever des opposants syriens et de les remettre au régime de Damas.
« Les renseignements de l’armée ont arrêté trois Libanais membres d’un réseau opérant entre Tripoli et le Akkar et accusés de planifier et de mener des enlèvements d’opposants syriens et de les remettre au régime » de Bachar el-Assad, a indiqué une source sécuritaire à l’AFP sous le couvert de l’anonymat.
Le responsable a souligné toutefois qu’au moins « un Syrien kidnappé par ce réseau a été libéré dans la région du Akkar » et qu’il s’agissait d’un « militant travaillant dans l’aide aux réfugiés syriens au Liban ». « Le but était de le ramener en Syrie », a précisé le même responsable.