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Liban - L’éclairage

Otages en Syrie : les négociations piétinent

Le cheikh Salem Rafeï, l’uléma salafiste de Tripoli chargé de mener des pourparlers pour obtenir la libération du groupe de dix otages libanais toujours retenus en Syrie, est rentré dernièrement bredouille d’Istanbul après des négociations avec des responsables turcs mais aussi avec des religieux turcs et syriens.
Au départ, les otages étaient onze, mais l’un d’eux avait été libéré il y a deux semaines et est rentré au Liban à la suite d’efforts en ce sens menés par la Turquie.
Le cheikh Rafeï a effectué sa mission à la demande du ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, lequel, en sa qualité de représentant de l’État libanais, ne pouvait négocier avec des parties extérieures non étatiques.
De sources proches du dossier, on souligne que l’échec des négociations jusqu’ici est dû à de nombreux facteurs, parmi lesquels l’attitude du Hezbollah dans cette affaire, ce dernier étant allé jusqu’à faire courir le bruit qu’il serait prêt à entreprendre une action directe, destinée à libérer les otages.
Il y a aussi le fait que plusieurs protagonistes ont cherché à entrer en jeu pour exploiter cette affaire, sans parler du refus du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, de satisfaire la principale condition posée par les ravisseurs, qui le somment de présenter ses excuses au peuple syrien et de proclamer sa rupture avec le régime de Bachar el-Assad.


En outre, le Hezbollah a rejeté toute solution partielle du problème, ce qui a empêché la mise en œuvre d’une proposition aux termes de laquelle la moitié des otages serait immédiatement relâchée, les autres devant attendre la chute du régime syrien.


Mis devant l’impasse, le Hezbollah a cherché à se dissocier du dossier et en mandater l’État libanais, notamment en la personne du directeur général de la Sûreté générale. Or l’État a fait savoir aux responsables turcs qu’il n’accepterait pas moins que la libération inconditionnelle des dix otages et en une seule fois.
Lors de sa récente visite en Turquie, le ministre de l’Intérieur s’était efforcé d’expliquer aux responsables turcs qu’il a rencontrés la gravité que revêt le problème des otages au Liban du fait de son caractère sectaire explosif. C’est la raison pour laquelle les Turcs avaient obtenu des ravisseurs qu’ils libèrent l’un des otages en signe de bonne volonté. Aussitôt ce dernier libéré, les autorités libanaises ont entamé des démarches auprès du Hezbollah et de certains clans familiaux en son sein dans le but que soit relâché l’otage turc retenu par les Moqdad. Mais ces démarches sont restées vaines jusqu’ici, les responsables ayant été informés que le ressortissant turc ne serait libéré qu’après le retour des otages en Syrie.


D’autre part, on se dit surpris, toujours de sources proches du dossier, par les accusations lancées par certaines parties contre le 14 Mars, et, en particulier, le chef du courant du Futur, Saad Hariri, pour entraves aux négociations en cours afin de libérer les otages. Ces sources affirment que cette allégation est dénuée de fondement et ajoutent que le député Okab Sakr, du bloc du Futur, qui se trouve à Istanbul, effectue des démarches qui vont dans le sens des négociations en cours pour libérer les otages.
Il convient de souligner que l’un des principaux problèmes à régler réside dans le fait que les responsables du duo chiite Amal-Hezbollah s’opposent pour des raisons évidentes à ce que le bénéfice politique d’une libération des otages aille à des ulémas salafistes de Tripoli.
C’est donc bien le conflit souterrain islamo-islamique qui entrave les négociations.

Le cheikh Salem Rafeï, l’uléma salafiste de Tripoli chargé de mener des pourparlers pour obtenir la libération du groupe de dix otages libanais toujours retenus en Syrie, est rentré dernièrement bredouille d’Istanbul après des négociations avec des responsables turcs mais aussi avec des religieux turcs et syriens.Au départ, les otages étaient onze, mais l’un d’eux...

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