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Économie - Crise de la dette

La BCE priée de dévoiler son plan pour aider la zone euro

Les observateurs attendent surtout du concret sur le nouveau programme de rachats d’obligations.

Les attentes qui pèsent sur la réunion cette semaine de la Banque centrale européenne (BCE) sont énormes, son président Mario Draghi étant censé y dévoiler les contours d’un nouveau plan de rachats d’obligations publiques, contesté en Allemagne, pour aider la zone euro.
Le ton est récemment monté entre la BCE et la très orthodoxe Bundesbank, la Banque centrale allemande, au point que M. Draghi est lui-même monté au créneau pour défendre sa politique cette semaine par voie de presse, un fait inhabituel pour lui.
La politique monétaire « nécessite parfois des mesures exceptionnelles », notamment « quand les marchés sont fragmentés ou influencés par des craintes irrationnelles », a-t-il expliqué dans l’hebdomadaire allemand Die Zeit.
Pour apaiser l’Allemagne, il a rappelé que la BCE gardait en tête son objectif prioritaire de stabilité des prix, qu’elle resterait indépendante dans ses choix et qu’elle agirait « toujours dans les limites de son mandat », ce qui semble exclure des rachats d’obligations illimités.
Il a cependant attisé les spéculations en annulant sa venue à la conférence des banquiers centraux de Jackson Hole aux États-Unis, invoquant un « programme de travail chargé ».
La BCE, qui va probablement réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro, pourrait encore abaisser jeudi son principal taux directeur, selon certains analystes, tandis que d’autres prévoient un statu quo. Fixé depuis juillet à 0,75 %, ce taux est déjà à son plus bas niveau historique.
Mais les observateurs attendent surtout du concret sur son nouveau programme de rachats d’obligations, une promesse esquissée il y a un mois par M. Draghi.
La France soutient son volontarisme. « Quand nous constatons qu’il y a des écarts de taux d’intérêt d’une telle ampleur (entre plusieurs pays) sans justification économique, ça peut donc être une justification pour une intervention », a déclaré jeudi dernier François Hollande.
« S’il y a vraiment une affirmation forte que ce programme va être réactivé de façon conséquente, je pense que cela pourrait être positif pour les marchés », a estimé Marie Diron, économiste pour le cabinet de conseil Ernst & Young.
Cependant, « il y a un risque de déception comme toujours quand l’attente est énorme », a-t-elle ajouté.
Première déception anticipée : contrairement à des rumeurs diffusées dans la presse, la BCE ne va sans doute pas annoncer des plafonds sur les écarts de taux d’emprunt entre les États de la zone euro au-delà desquels elle interviendrait automatiquement, selon les analystes.
Ensuite, M. Draghi a déjà fait savoir qu’une action de la BCE sur le marché secondaire de la dette publique serait coordonnée avec les fonds de secours des États européens, le FESF et son successeur le MES.
Pour bénéficier d’un soutien de la BCE, les États devront donc d’abord faire une demande d’aide officielle, impliquant des efforts accrus d’assainissement des finances publiques, éventuellement préparés avec le FMI, a suggéré cette semaine Jörg Asmussen, membre du directoire de l’institution de Francfort.
Cette condition de taille, absente lors des précédents rachats d’obligations massifs par la BCE il y a un an, ne présage pas d’une intervention rapide.
L’Espagne, candidat le plus pressenti à un plan d’aide global après avoir déjà sollicité une enveloppe de 100 milliards d’euros au FESF pour recapitaliser ses banques, veut d’abord examiner les conditions de l’institution monétaire avant de se prononcer.
Quant à l’Italie, elle exclut toujours de demander un plan de sauvetage à ses partenaires européens, a rappelé le chef du gouvernement Mario Monti en visite cette semaine à Berlin.
Enfin, la BCE pourrait attendre la décision de la Cour constitutionnelle allemande sur le mécanisme de secours européen MES, prévue pour le 12 septembre, avant de dévoiler le détail d’un programme de rachats d’obligations, selon des médias. Le risque est que la Cour étende le champ du contrôle parlementaire en Allemagne, premier bailleur de fonds de la zone euro, ce qui compliquerait davantage tout secours européen aux pays en difficulté, selon Paris.

(Source : AFP)
Les attentes qui pèsent sur la réunion cette semaine de la Banque centrale européenne (BCE) sont énormes, son président Mario Draghi étant censé y dévoiler les contours d’un nouveau plan de rachats d’obligations publiques, contesté en Allemagne, pour aider la zone euro.Le ton est récemment monté entre la BCE et la très orthodoxe Bundesbank, la Banque centrale allemande, au point que M. Draghi est lui-même monté au créneau pour défendre sa politique cette semaine par voie de presse, un fait inhabituel pour lui.La politique monétaire « nécessite parfois des mesures exceptionnelles », notamment « quand les marchés sont fragmentés ou influencés par des craintes irrationnelles », a-t-il expliqué dans l’hebdomadaire allemand Die Zeit.Pour apaiser l’Allemagne, il a rappelé que la BCE gardait en tête son...
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