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Liban - Le commentaire

Michel Sleiman fidèle à son image de président consensuel et indépendant

Il est faux de croire que le président de la République, Michel Sleiman, avait accédé à son poste sur une embarcation syrienne et qu’il s’efforce aujourd’hui, par ses prises de position au sujet de la Syrie, de sauter de cette embarcation avant qu’elle ne sombre.
Il serait plus exact de dire que M. Sleiman était arrivé à Baabda à la suite d’un accord arabo-international sur sa personne et en qualité de président de consensus, la phase que traverse le Liban nécessitant un chef d’État neutre, indépendant et à l’écart des conflits et des tiraillements entre le 8 et le 14 Mars.
On constate d’ailleurs que depuis l’accession de Michel Sleiman à la présidence, les deux camps sont alternativement et à tour de rôle satisfaits ou insatisfaits de ses prises de position. Cela, en soi, est une preuve de l’authenticité de son indépendance à l’égard de tous les protagonistes, qu’ils soient intérieurs ou extérieurs.
Depuis son discours de prestation de serment, qui avait incarné les caractéristiques qu’on pouvait attendre chez un président neutre et consensuel, le chef de l’État a été amené à prendre des positions en phase avec la teneur de ce discours.
C’est ainsi que tout en évitant d’évoquer un désarmement du Hezbollah, le président Sleiman a développé une vision consistant, dans les faits, à passer du stade de la « résistance » à celui de la stratégie défensive de l’État, une stratégie qui devrait, selon lui, « bénéficier du potentiel de la résistance ».
Mais le Hezbollah continue de se débiner à l’examen de cette stratégie et insiste toujours sur le fait qu’il doit rester lui-même, et non l’État, maître de la décision. Cette attitude a été clairement illustrée par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lorsqu’il a déclaré, dans un récent discours, qu’il ne demanderait l’autorisation de personne pour riposter à une agression contre le Liban.
Le Hezb s’est également inscrit en faux contre la demande du président Sleiman de ne pas compromettre les « acquis de la résistance » dans des conflits intérieurs. Or depuis qu’il a perdu son rôle au Liban-Sud, à la suite de la guerre de juillet-août 2006, du fait de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, le Hezbollah est devenu partie prenante dans les dissensions intérieures.
Pour ce qui est des relations avec la Syrie, M. Sleiman avait également adopté une position équilibrée, souhaitant œuvrer pour l’établissement de rapports « fraternels », mais dans le cadre du respect de la souveraineté et des frontières de chacun des deux États.
Et le jour où la Syrie a commis des violations contre cette frontière, le chef de l’État a clairement riposté, à deux reprises, d’abord lorsqu’il a rejeté les allégations du délégué syrien aux Nations unies et ensuite lorsqu’il a demandé l’envoi d’une lettre de protestation contre ces violations.
Bien avant la crise syrienne, le président de la République avait, à peine quelques mois après son élection, défendu l’option de l’initiative arabe de paix lors d’un sommet des États de la « moumanaa » à Doha, au moment où son homologue syrien, Bachar el-Assad, appelait ce même sommet à enterrer cette initiative.
Le président Sleiman n’était pas non plus aligné sur le 8 ou le 14 Mars lorsqu’il a rejeté le recours au vote en Conseil des ministres pour faire passer le dossier dit des « faux témoins », tout comme il a refusé, par souci de préserver la stabilité, que ce dossier ne soit déféré devant la Cour de justice.
Et c’est ce même souci qui l’avait incité en 2011 à décider d’un délai d’une semaine pour les consultations en vue de nommer un Premier ministre, parce qu’il était conscient à l’époque que si les consultations devaient aboutir à la nomination de Saad Hariri, la Syrie et ses alliés au Liban se montreraient déterminés à tout faire pour empêcher ce dernier de former un gouvernement ou bien, s’il parvenait à le former, à provoquer sa chute. C’est ce qui avait d’ailleurs poussé également le chef du PSP, Walid Joumblatt, à sortir de la majorité, rendant possible la formation du gouvernement Mikati.
Indépendant, le chef de l’État l’est assurément, mais il n’est pas neutre lorsqu’il s’agit de questions à caractère national et dans tout ce qui a trait à la sécurité, la stabilité, la paix civile et l’unité du territoire, du peuple et des institutions.
Il est faux de croire que le président de la République, Michel Sleiman, avait accédé à son poste sur une embarcation syrienne et qu’il s’efforce aujourd’hui, par ses prises de position au sujet de la Syrie, de sauter de cette embarcation avant qu’elle ne sombre.Il serait plus exact de dire que M. Sleiman était arrivé à Baabda à la suite d’un accord arabo-international sur sa personne et en qualité de président de consensus, la phase que traverse le Liban nécessitant un chef d’État neutre, indépendant et à l’écart des conflits et des tiraillements entre le 8 et le 14 Mars.On constate d’ailleurs que depuis l’accession de Michel Sleiman à la présidence, les deux camps sont alternativement et à tour de rôle satisfaits ou insatisfaits de ses prises de position. Cela, en soi, est une preuve de...
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