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Moyen Orient et Monde - Justice

L’affaire Nakhnoukh captive l’Égypte

L’arrestation d’un grand truand, partisan sans remords du président déchu Hosni Moubarak, fait les gros titres de la presse égyptienne, partagée entre fascination pour un personnage haut en couleur et indignation face aux aveux de collusion avec l’ancien pouvoir.
Sabri Hilmi Nakhnoukh, présenté comme un homme de main de l’ancien régime, est tombé le 24 août, mais il accuse la police de faire de lui un bouc émissaire pour se mettre en valeur auprès des islamistes aujourd’hui au pouvoir. « Oui, j’étais au service du ministère de l’Intérieur pour empêcher la victoire d’opposants aux élections », a déclaré le célèbre bandit au quotidien al-Akhbar. Il reconnaît que ses hommes avaient bourré des urnes et terrorisé des électeurs pour les empêcher de voter pour les Frères musulmans, et souligne, sans un regret, l’avoir fait sur ordre de Habib el-Adli, ministre de l’Intérieur de M. Moubarak actuellement emprisonné, « pour le bien et la stabilité de l’Égypte ».
Pour capturer M. Nakhnoukh, les forces de sécurité ont monté une véritable opération commando, utilisant des véhicules blindés et mobilisant 420 policiers pour encercler son palais situé à l’ouest d’Alexandrie, sur la côte méditerranéenne. La police est tombée sur cinq lions en cage et d’autres animaux exotiques que le truand gardait dans un zoo privé. La police a aussi saisi des armes, de la drogue et arrêté des jeunes femmes soupçonnées de prostitution. Le parquet a ordonné de le placer en détention ainsi que 16 de ses hommes pour possession d’armes et de stupéfiants, et pour proxénétisme.
L’affaire a fait la une de pratiquement tous les quotidiens égyptiens qui rivalisent de détails sur les agissements passés de M. Nakhnoukh, en levant du même coup un coin du voile sur les rapports troubles entre l’ancien pouvoir et le grand banditisme. Il n’apparaît nullement affecté par son arrestation et se présente comme un homme d’affaires, actif dans l’immobilier et le commerce. Il dit avoir voyagé sans être inquiété il y a quelques mois au Liban et n’avoir regagné l’Égypte que récemment pour fêter, avec ses proches, le Fitr. Il est décrit comme l’un des bandits les plus puissants d’Égypte et une sorte de mécène pour les starlettes cherchant à se faire un nom. Quand on lui demande ce qu’il pense de l’Égypte d’aujourd’hui, il ne peut s’empêcher de soupirer : « Le temps de Moubarak était plus délicieux. »
(Source : AFP)
L’arrestation d’un grand truand, partisan sans remords du président déchu Hosni Moubarak, fait les gros titres de la presse égyptienne, partagée entre fascination pour un personnage haut en couleur et indignation face aux aveux de collusion avec l’ancien pouvoir.Sabri Hilmi Nakhnoukh, présenté comme un homme de main de l’ancien régime, est tombé le 24 août, mais il...

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