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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

La dérive sécuritaire inquiète la communauté internationale

La dégradation de l’état de sécurité au Liban depuis quelque temps inquiète de plus en plus la communauté internationale qui décèle dans cette situation une extension de ce qui se passe en Syrie. Cette inquiétude est d’autant plus vive que l’on constate une incapacité chez les pouvoirs publics de traiter les problèmes sécuritaires de manière rapide et efficace.
C’est la raison pour laquelle des responsables étrangers, notamment des États-Unis, de France et des Nations unies, se sont donné le mot ces jours derniers pour appeler à une protection internationale du Liban vis-à-vis des retombées de la crise syrienne dans ce pays. On craint en particulier que les affrontements qui se déroulent à Tripoli ne se poursuivent et s’étendent à d’autres régions considérées comme étant propices au déclenchement de troubles.
Dans certains milieux diplomatiques, où l’on multiplie les mises en garde à l’adresse des autorités sur ce sujet, certains se disent étonnés de voir que le gouvernement s’est abstenu jusqu’ici de former une cellule de crise destinée à traiter les secousses sécuritaires à caractère confessionnel qui se produisent au Liban et qui, selon eux, présentent des similitudes avec ce qui se passe en Syrie. Cette cellule est censée être placée sous l’égide du Premier ministre et regrouper les ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Défense ainsi que les responsables militaires et sécuritaires. Elle devrait avoir pour tâche de surveiller la situation, d’anticiper l’éclatement de troubles et, en cas d’incidents armés, de mettre en place des mesures susceptibles d’y mettre un terme le plus rapidement possible.
L’ambassadeur d’une grande puissance affirme avoir été stupéfait par la réponse d’un haut responsable lorsqu’il l’a interrogé sur les raisons qui ont empêché d’exécuter les mandats émis contre des fauteurs de troubles des deux côtés à Tripoli et de donner des directives à l’armée de saisir les armes des protagonistes. Ce haut responsable lui avait répondu qu’il était impossible de faire cela dans la mesure où il y a des armes dans d’autres régions du pays et qu’afin de préserver l’équilibre, le gouvernement se doit de rassembler les armes de toutes les parties en une seule fois.
L’ambassadeur a répliqué qu’en vertu de cette logique, la situation à Tripoli resterait précaire et que des combats pourraient à nouveau éclater à n’importe quel moment. Il a proposé la mise en œuvre d’une résolution 1701 intérieure qui serait conclue entre les autorités sécuritaires d’un côté et les protagonistes armés de l’autre.
De l’avis de ce diplomate, le problème qui se pose est que les pouvoirs publics n’agissent jusqu’ici que pour fixer une date pour le cessez-le-feu et pour obtenir le retrait des hommes armés alors qu’ils sont censés pour le moins œuvrer à désarmer toute région qui serait le théâtre de heurts entre Libanais.
Ce même ambassadeur s’est dit également stupéfait face au phénomène des enlèvements de Libanais et d’étrangers qui se produisent en plein jour dans diverses régions du pays. Il faut selon lui mettre rapidement un terme à ce phénomène et à en sanctionner les auteurs de manière à empêcher la réédition de tels actes.
Le diplomate a dit s’attendre cette semaine à des concertations élargies au Conseil de sécurité de l’ONU sur les modalités de mise en place d’une protection internationale pour le Liban dont l’objectif serait d’empêcher toute importation de la crise syrienne dans ce pays.
La dégradation de l’état de sécurité au Liban depuis quelque temps inquiète de plus en plus la communauté internationale qui décèle dans cette situation une extension de ce qui se passe en Syrie. Cette inquiétude est d’autant plus vive que l’on constate une incapacité chez les pouvoirs publics de traiter les problèmes sécuritaires de manière rapide et...

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