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À La Une - Syrie

Des dizaines de corps non identifiés retrouvés près de Damas

Violents combats entre rebelles et soldats à Alep en proie aux bombardements et aux privations.

Un rebelle syrien dans la zone de Seif al-Dawla à Alep. Zain Karam/

Alors que le mois d'août est déjà le plus meurtrier du conflit syrien avec plus de 4.000 morts en trois semaines, "entre 40 et 50 corps ont été retrouvés" à Daraya, près de Damas, où 109 civils et rebelles sont morts ces quatre derniers jours dans une vaste opération militaire, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Les découvertes macabres de ce type, souvent les cadavres de personnes victimes d'une exécution sommaire, se multiplient en Syrie depuis quelques semaines.

 

Dans la vieille ville d'Alep (nord), poumon économique du pays ravagé par plus d'un mois de combat, "la plupart des gens sont partis", a affirmé un rebelle. Ceux qui n'ont pas encore fui se pressent devant les boulangeries, formant de longues files d'attente, a constaté une journaliste de l'AFP.

 

Dans plusieurs quartiers comme Sakhour (nord-est), Chaar (est) ou encore Salhine (sud), l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) semble contrôler la situation, avec des barrages visibles, selon la journaliste.

 

Au croisement des quartiers de Ansari (ouest), de Soukkari (sud) et de Firdaous (sud), des chars ont tiré à plusieurs reprises, provoquant la panique des habitants qui se sont réfugiés dans des abris ou des minibus, au milieu d'un nuage de poussière et de fumée.

 

"Un civil a été tué ici mais les bombardement d'artillerie font que c'est très dangereux de retirer son corps. Il gît encore là-bas", a déclaré à l'AFP Abou Laith, un rebelle dans la zone voisine de Seif al-Dawla.

L'agence officielle Sana a pour sa part affirmé que les forces armées avaient "purifié" Seif al-Dawla des "groupes terroristes armés", tuant plusieurs d'entre eux.

 

L'aviation a en outre bombardé plusieurs quartiers tenus totalement ou partiellement par les rebelles, selon l'OSDH.

 

Au moins 118 personnes ont péri samedi en Syrie, selon un bilan de l'OSDH impossible à confirmer de source indépendante compte tenu des restrictions imposées à la presse par Damas.

Depuis le début de la révolte contre le président Bachar el-Assad en mars 2011, les violences ont fait 25.000 morts, selon l'OSDH, et poussé plus de 200.000 Syriens à fuir vers les pays voisins, selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR).

 

Face aux violences qui ne faiblissent pas après plus de 17 mois de conflit, Lakhdar Brahimi, nouveau médiateur international pour la Syrie, s'est dit "flatté, touché" mais aussi "effrayé" par la mission qui l'attend, lors d'un entretien avec le chef de l'ONU Ban Ki-moon.

M. Brahimi travaillera depuis New York, tandis que la mission de l'ONU, chargée en avril de surveiller un cessez-le-feu jamais appliqué, a plié bagages après avoir dû interrompre ses patrouilles en juin face à la recrudescence des violences. Son chef, le général sénégalais Babacar Gaye, a quitté Damas samedi.

 

La Suisse a annoncé qu'elle financerait un hôpital de campagne en Syrie et un médecin syrien, Tawfik Chamaa, a précisé au journal La Liberté que la structure serait "opérationnelle d'ici à un mois dans une zone de combat jusque-là délaissée", sans donner de localisation précise.

 

Sur le plan politique et alors que les défections se sont récemment multipliées, l'agence Sana a affirmé qu'un faux courriel avait été envoyé en son nom annonçant le limogeage du vice-président Farouk al-Chareh, dont le sort fait l'objet d'intenses spéculations depuis que l'opposition a fait état le 18 août d'une tentative de défection, aussitôt démentie par les médias officiels.

Le vice-président n'est pas apparu dans les médias ou en public depuis lors.

 

Des militants ont par ailleurs fait état samedi sur Facebook de l'arrestation d'un acteur et scénariste anti-régime, Mohammad Omar Osso.

 

Au Liban voisin, où des affrontements entre partisans et adversaires du régime Assad ont fait 15 morts depuis lundi à Tripoli, Hussein Ali Omar, un des onze pèlerins chiites libanais retenus en otages depuis mai en Syrie a été relâché et est arrivé samedi à l'aéroport de Beyrouth.

 

 

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Les découvertes macabres de ce type,...

commentaires (4)

Et la révolte a-t-elle raison de tenter de gagner à n'importe quel prix? C'est le choc des horreurs!! Car quand on a scandé à gorge déployée: L'alaouite au cercueil, et le chrétien à Beyrouth -- Quel choix a-t-on laissé à Assad? Il se battra jusqu'à la fin avec la conscience tranquille de celui qui n'a plus rien d'autre que sa vie à perdre. Ceux qui l'ont ainsi acculé s'en mordront les doigts car il est inéluctable qu'ils seront acculés à leur tour. Quant à nous, Il n'y a plus qu'à prier qu'il ne reste pas aux malheureux vainqueurs assez de force pour se venger des libanais

Henoud Wassim

15 h 13, le 26 août 2012

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Commentaires (4)

  • Et la révolte a-t-elle raison de tenter de gagner à n'importe quel prix? C'est le choc des horreurs!! Car quand on a scandé à gorge déployée: L'alaouite au cercueil, et le chrétien à Beyrouth -- Quel choix a-t-on laissé à Assad? Il se battra jusqu'à la fin avec la conscience tranquille de celui qui n'a plus rien d'autre que sa vie à perdre. Ceux qui l'ont ainsi acculé s'en mordront les doigts car il est inéluctable qu'ils seront acculés à leur tour. Quant à nous, Il n'y a plus qu'à prier qu'il ne reste pas aux malheureux vainqueurs assez de force pour se venger des libanais

    Henoud Wassim

    15 h 13, le 26 août 2012

  • Ceux qui savent décrypter les photos auront remarqué que le complet-veston bleu et la cravate assortie ne suffisent plus pour donner le change: le visage est tiré et le sourire crispé. Alaeddine Boroujerdi arbore, lui, le sourire bienveillant du parrain qui essaye de soutenir son filleul dans ce cataclysme qu'il a déclenché mais dont il n'a plus le contrôle. Pauvre peuple syrien déjà endeuillé de près de 30000 morts, que le Pouvoir a cyniquement passés aux pertes et profits.

    Paul-René Safa

    14 h 27, le 26 août 2012

  • C'est un aveu publique ! La sécurité de l'iran est donc aussi trés malade ..!

    M.V.

    09 h 57, le 26 août 2012

  • Pour les carnages de Daraya, même sur les images diffusées par les médias syriens, montrant les tués des carnages et confirmant que ce sont des terroristes de bandes armées, on voit aussi des femmes et des enfants tués, ET...ON NE VOIT AUCUNE ARME, MÊME PAS UN PISTOLET, à côté d'aucun cadavre. Drôles de terroristes aux mains vides...

    SAKR LEBNAN

    09 h 14, le 26 août 2012

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