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À La Une - Violences

Liban : calme précaire à Tripoli

Les francs-tireurs sévissent toujours.

L'armée libanaise déployée à Tripoli. Anwar Amro/

Un calme précaire régnait samedi matin à Tripoli, en proie depuis lundi à des violences confessionnelles meurtrières, malgré la présence de francs-tireurs dans cette ville du nord du Liban.

 

Les bilan de ces violences s'est élevé à 15 morts et 112 blessés, a affirmé samedi un responsable des services de sécurité.

 

Selon la Voix du Liban (93,3), une personne a été tuée à l’aube par des tireurs embusqués. L'armée patrouille dans la ville où elle a renforcé sa présence, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

 

Vendredi, et malgré la troisième trêve annoncée, les combats s’étaient poursuivis à Tripoli, faisant de nouveaux tués et blessés, sans compter les dégâts matériels occasionnés par la mise à feu dans le centre de la ville, de plusieurs commerces qui ont été incendiés sur base de l’identité communautaire de leurs propriétaires.

 

Un jeune cheikh sunnite a été tué vendredi par un tireur embusqué, provoquant de nouveaux combats liés au conflit en Syrie. Ces accrochages ont fait deux autres morts. La mort de cheikh Khaled el-Baradei, 28 ans, a provoqué de violents affrontements à l’aube après un fragile cessez-le-feu entre le quartier alaouite de Jabal Mohsen et le secteur sunnite de Qobbé, à l’est de la ville, un quartier vers lequel les combats, jusque-là limités à la sphère de Bab el-Tebbaneh (sunnite), se sont déplacés.

 

Un blessé tombé à Qobbé a succombé, de même qu’un habitant de Bab el-Tebbaneh. Et 17 personnes ont été blessées, en particulier par des tireurs embusqués. Selon des sources médicales, un technicien de Sky News Arabia et une photographe canadienne indépendante ont également été légèrement blessés par des balles perdues près de Bab el-Tebbaneh.

 

Les combats à l’arme automatique et au lance-roquettes ont provoqué d’importants incendies dans ces quartiers pauvres de la grande ville portuaire.

 

Également parmi les victimes des francs-tireurs, sept soldats de l’armée, pris entre deux feux.

Des dizaines de miliciens sunnites encerclent de fait le quartier alaouite, en occupant la rue de Syrie et le souk de la farine, mais l’armée s’est positionnée entre les deux camps.

 

 

Des familles fuyaient en faisant des trous dans les murs de leurs appartements à travers lesquels elles faisaient descendre des échelles en bois.

 

En cours de journée, six magasins ont été incendiés dans le centre-ville, dont quatre appartenant à des alaouites.

Les combats, qui ont repris lundi dernier, ont fait au total non moins de 14 morts et 86 blessés.

 

Cette nouvelle vague de violences est intervenue quelques heures après une réunion sécuritaire importante tenue au domicile du Premier ministre Nagib Mikati à Tripoli jeudi soir, et au terme de laquelle les participants ont appelé l'armée à préserver la sécurité dans la capitale du Liban Nord "par tous les moyens".

 

Plusieurs ministres, députés et responsables de la sécurité ont participé à cette réunion, dont le ministre de la Défense Fayez Ghosn, le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel, le ministre des Finances Mohammed Safadi, originaire de la ville, de même que les députés Mohammad Kabbara, Robert Fadel, Samir el-Jisr et le directeur général des Forces de sécurité intérieure, Achraf Rifi.

 

Les responsables ont également appelé le corps judiciaire à poursuivre tous ceux qui "ont menacé la sécurité de la ville de Tripoli" et ont demandé au Haut Comité de secours de compenser les pertes subies par les parents des martyrs.

 

Ils ont discuté d'une solution permanente à ces affrontements "qui menacent désormais la paix civile de Tripoli et du Liban", selon le texte. Ils ont enfin exhorté le mufti de Tripoli et du Liban-Nord, cheikh Malek Chaar, à rassembler les parties impliquées dans le conflits, à renforcer la coexistence et à poursuivre les efforts entamés depuis 2009 pour une réconciliation.

 

Une nouvelle réunion doit avoir lieu samedi.

 

Sur le plan international, Paris et Washington ont fait part de leur inquiétude d'une "réaction en chaîne à partir de la Syrie", tandis que l'ONU a appelé à soutenir davantage le Liban face aux risques de déstabilisation.

 

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a déploré les affrontements au Liban, ajoutant qu'ils perturbaient son travail d'aide aux Syriens qui se réfugient au Liban. Le HCR dispose d'un nouveau centre d'aide à Tripoli même.

 

Lire aussi, l'éclairage de Jeanine JalkhLes prochains jours décisifs pour Tripoli, mais les milieux politiques excluent une conflagration généralisée

 

Un calme précaire régnait samedi matin à Tripoli, en proie depuis lundi à des violences confessionnelles meurtrières, malgré la présence de francs-tireurs dans cette ville du nord du Liban.
 
Les bilan de ces violences s'est élevé à 15 morts et 112 blessés, a affirmé samedi un responsable des services de sécurité.
 
Selon la Voix du Liban (93,3), une personne a été...

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