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À La Une - Réactions

Unanimité sur la nécessité de trouver un règlement au plus vite

Variant entre la condamnation du laxisme de l’exécutif et l’appel au désarmement de la ville, les réactions politiques aux incidents de Tripoli se sont multipliées hier.
De nombreux députés et responsables politiques ont stigmatisé hier les violences à Tripoli, appelant l’État à trouver, dans les plus brefs délais, une solution à la crise.
Conscient du poids des enjeux en présence, le député Ghassan Moukheiber a affirmé craindre que l’État ne devienne lui-même partie prenante dans la crise, invitant le gouvernement à imposer la loi sur les factions en présence. Répercutant le sentiment de bon nombre de Libanais, le député s’est étonné de la politique de négociation qu’entreprend l’État avec les contrevenants à la loi. M. Moukheiber a réclamé que la capitale du Nord soit démilitarisée, un avis également partagé par le député du 14 Mars Khodr Habib, qui souligne la nécessité de désarmer les milices de Tripoli. Le député a fait une déclaration en ce sens en égratignant au passage le chef du gouvernement et « ses ministres tripolitains » qui, a-t-il dit, « se sont réveillés un peu tardivement » pour tenter de trouver une solution à la crise.
Dans un entretien à la LBCI axé sur la situation à Tripoli, le député du courant du Futur, Samir Jisr, a insisté sur le fait que l’origine de la crise n’est pas communautaire, la ligne de fragmentation se trouvant, d’après lui, entre ceux qui soutiennent le régime baassiste et ceux qui lui sont opposés. Selon M. Jisr, l’armée devrait montrer un peu plus de fermeté sur le terrain et les protagonistes devraient respecter les résolutions qui ont été convenues jeudi soir au cours de la réunion tenue au domicile du Premier ministre, Nagib Mikati, à Tripoli.
Parmi les solutions également préconisées dans les milieux politiques, la formule de la « levée de la couverture politique assurée aux fauteurs de troubles et personnes armées afin de permettre aux forces de sécurité et à l’armée libanaise d’assumer leurs responsabilités sans qu’il n’y ait de pressions de la part des politiques ». C’est notamment la position affichée par le ministre d’État Panos Manjian, qui a laissé entendre que du fait de la « complaisance politique », aucun hors-la-loi n’a pu être arrêté jusque-là.
« La situation politique et sécuritaire à Tripoli n’est plus acceptable du tout. Il est désormais nécessaire d’initier une véritable réconciliation entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen », a déclaré pour sa part le député de la ville, Robert Fadel, qui a souligné que le mufti de la capitale du Nord, cheikh Malek Chaar, va œuvrer dans ce sens en ressuscitant l’accord qui avait été conclu en son domicile en 2009 lorsqu’il avait réuni tous les protagonistes. Et Robert Fadel d’insister sur le fait que les solutions sécuritaires à elles seules sont « insuffisantes ». Il a rappelé à quel point les deux quartiers belligérants de Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen sont touchés par une misère et une privation effroyables. Le député a mis en garde contre tout retard dans la recherche d’une solution, prévoyant des complications supplémentaires si l’État ne tranche pas au plus tôt.
S’alignant sur les positions exprimées la veille à l’ONU par Jeffrey Feltman, nouveau secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires politiques, puis par la France, après la déclaration alarmante du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur la contagion de la crise syrienne, l’ambassadeur de Grande-Bretagne au Liban, Tom Fletcher, a affirmé que ce qui l’inquiète le plus « est le fait que le régime syrien cherche à exporter une partie de sa crise aux pays voisins ». « Il est clair que cette question est inacceptable par rapport à nous et la communauté internationale », a affirmé l’ambassadeur britannique. S’exprimant à l’issue de son entretien avec le Premier ministre, Nagib Mikati, le diplomate a salué les efforts entrepris par ce dernier au cours des derniers jours afin de jeter les fondements d’un dialogue entre les parties qui représentent la mosaïque tripolitaine. Il a également indiqué avoir informé le chef du gouvernement de la volonté de son pays d’assurer l’expertise nécessaire afin de contribuer à la mise en place d’un plan à long terme qui se fonde principalement sur la création d’emplois à Tripoli. Le diplomate britannique a en outre évoqué la possibilité pour son pays et pour la communauté internationale de soutenir l’armée dans ses efforts de juguler la crise à Tripoli et ailleurs.
« L’important est de ne pas se contenter d’une observation négative de ce qui se passe, mais d’aspirer à entreprendre ce qui est faisable pour calmer le jeu », a-t-il ajouté.
À son tour, le coordinateur spécial des Nations unies au Liban, Robert Watkins, qui s’est également rendu auprès de M. Mikati, a souligné l’importance pour le gouvernement de remplir ses devoirs et « d’assumer ses responsabilités afin de trouver une solution à ce problème ».
Dans son prêche du vendredi, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a appelé les Tripolitains à « s’éloigner de la discorde et de la haine, et à se ménager entre musulmans ».
Évoquant enfin la dégradation sécuritaire dans l’ensemble du pays, notamment à Tripoli, le ministre de la Justice Chakib Cortbaoui a indiqué que le problème est « sécuritaire », soulignant que la justice est prête à assumer son devoir.
De nombreux députés et responsables politiques ont stigmatisé hier les violences à Tripoli, appelant l’État à trouver, dans les plus brefs délais, une solution à la crise.Conscient du poids des enjeux en présence, le député Ghassan Moukheiber a affirmé craindre que l’État ne devienne lui-même partie prenante dans la crise, invitant le gouvernement à imposer la loi sur les...

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