Du pop aux souks

Devant un podium au dispositif simple et efficace (un espace central muni d’un écran géant, cerné de part et d’autre par un escalier menant à deux plates-formes), le public est au rendez-vous : de nombreuses familles ainsi que de jeunes – voire très jeunes – personnes, certaines arborant le fameux chapeau Fedora porté par l’artiste, se sont rassemblées pour célébrer le roi de la pop.

La soirée s’ouvre sur le tube Billie Jean, une des meilleures chansons de tous les temps selon le magazine Rolling Stone, et issue de Thriller, album le plus vendu au monde. Les danseurs, vêtus du célèbre costume blanc, du chapeau noir et du gant pailleté, reproduisent les mouvements du Moonwalk, cette série de pas glissés popularisés par l’artiste. Le décor est planté !

La musique de Jackson domine toujours
Les interventions des proches de l’artiste, tels Janet Jackson, Liza Minelli ou encore Justin Timberlake, sont projetées sur grand écran et évoquent avec émotion sa récente disparition. Quincy Jones – producteur du mythique Thriller, sorti en 1982 – affirme que « 30 ans après, partout dans le monde, la musique de Jackson domine toujours ».
S’enchaînent alors à un rythme effréné les tubes de l’artiste : moments de pure disco avec Blame it on the boogie, et Can you feel it qui marquent les débuts de Michael Jackson au sein des Jackson 5. Puis les très funk Don’t stop, till you get enough, Rock you qui l’ont popularisé en tant qu’artiste solo.

Les voix et les attitudes des six solistes rappellent sans conteste Jackson, sans toutefois chercher à l’imiter. La compagnie Spirit du producteur David King (créateur du succès Spirit of the Dance) met toute son énergie dans les chorégraphies : celles-ci sont percutantes, mais la magie n’opère pas de manière continue et l’âme de celui qui a donné ses lettres noblesses à la pop ne plane pas sur chacun des morceaux. La joie est cependant communicative, et l’on atteint quelques moments de grâce avec, entre autres, le morceau Thriller où costumes rapiécés et mouvements saccadés de morts-vivants réveillent un peu l’esprit de l’artiste.

La soirée met aussi en valeur l’homme que Jackson était et les causes qu’il défendait : une intervention vidéo du chanteur soul Lionel Richie rappelle que « Michael a essayé de faire de ce monde un monde meilleur », des propos illustrés par des chorégraphies, parfois un peu répétitives, sur les morceaux Scream, They don’t really care about us et Earth song évoquant la colère et les désillusions vécues sur terre.

L’instant le plus touchant de la soirée était définitivement porté par le jeune chanteur et danseur Dylan Allen. Âgé d’une dizaine d’années, celui-ci a interprété avec spontanéité, classe et dynamisme ABC que le public a repris en chœur.
Le jeune Allen interprétera également You are not alone, chanson dédiée à Jackson durant laquelle sont projetées des photos de famille de la star et de sa vie hors de la scène.

Le spectacle se termine avec l’ensemble de la troupe reprenant Man in the Mirror, hommage à l’homme qu’il était puis, en guise de feu d’artifice, un medley détonant. Si le grand Jackson n’était pas présent ce soir-là, l’esprit pop de la joie et du divertissement, lui, y était.