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Régime syrien et rebelles revendiquent chacun des avancées à Alep

Régime syrien et rebelles ont tous deux affirmé mardi avoir gagné du terrain dans la bataille cruciale d'Alep, les insurgés affirmant contrôler près des deux-tiers de la grande ville du nord du pays, ce que dément Damas.

En visite à Moscou, un vice-Premier ministre syrien, Qadri Jamil, a affirmé que le régime était prêt à discuter d'une démission du président Bachar al-Assad dans le cadre de négociations avec l'opposition, selon des propos en arabe traduits en russe. L'opposition refuse néanmoins tout dialogue avec le pouvoir avant un départ de M. Assad.

Signe que la bataille n'est pas prête de s'essouffler, une source des services de sécurité a affirmé à l'AFP que "des renforts des deux côtés" se dirigeaient vers Alep, parlant d'"une guerre qui va prendre beaucoup de temps".

Fidèle soutien de Damas depuis le début de la révolte en mars 2011, Moscou a réaffirmé son opposition à toute ingérence étrangère en Syrie après la mise en garde américaine contre des "conséquences énormes" si le régime venait à déplacer ou utiliser des armes chimiques.

Le président américain Barack Obama a en effet évoqué pour la première fois lundi l'éventualité d'une intervention militaire contre le régime du président Assad qui tente d'écraser depuis 17 mois le mouvement de contestation, devenu une rébellion armée.

Les combats s'accompagnent de l'une des pires crises humanitaires au monde, avec 2,5 millions de personnes ayant besoin d'aide, ont estimé mardi des responsables américains.

Le colonel Abdel Jabbar al-Oqaidi, chef du conseil militaire rebelle de la province d'Alep, a affirmé à l'AFP que les insurgés contrôlaient désormais "plus de 60% de la ville d'Alep".

"Ceci est totalement faux", a réagi un responsable au sein des services de sécurité. "Ce ne sont pas les terroristes qui avancent, c'est l'armée qui progresse doucement", a-t-il indiqué à l'AFP.

Les autorités syriennes qualifient de terroristes les rebelles ayant pris les armes pour combattre le régime.

Le colonel Oqaidi a cité plus d'une trentaine de quartiers entre les mains des rebelles et revendiqué le soutien de la population.

Le peuple est avec nous

"Le peuple est avec nous. Comment croyez-vous sinon que nous aurions pu tenir pendant un mois?", a indiqué le colonel rebelle, en référence à cette bataille cruciale d'Alep débutée le 20 juillet et que l'armée continuait de bombarder mardi.

"L'armée bombarde les centres des rebelles dans la région d'Alep pour empêcher les ravitaillements en armes et munitions d'arriver" dans la ville, a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité.

Dans la cité, dont de nombreux habitants ont fui, ceux qui restent se lamentent. "C'est très triste de voir ça, pas seulement la destruction de notre ville, mais également nos souvenirs", affirme un habitant se présentant comme Abou Hicham.

"Dans presque chaque famille à Alep, quelqu'un a été tué ou blessé. Ma propre famille a été déplacée", dit-il.

Médecins sans frontières (MSF) a annoncé avoir installé un hôpital fixe dans une zone tenue par les rebelles dans le nord, sans préciser le lieu exact.

Près de Damas, les forces régulières ont lancé un assaut meurtrier sur Maadamiyat al-Cham, où des "dizaines de corps" non identifiés ont été retrouvés dans un sous-sol selon l'OSDH qui évoque une multiplication des découvertes macabres de ce type.

Lundi, les violences avaient fait au moins 167 morts, dont 88 civils, à travers le pays, selon l'OSDH.

Obama menaçant

Sur le front diplomatique, M. Obama a haussé le ton envers le régime.

"Jusqu'à présent, je n'ai pas donné l'ordre d'intervenir militairement" en Syrie, a déclaré le président américain. Mais "si nous commencions à voir des quantités d'armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation".

A Moscou, M. Jamil a qualifié ces propos de "propagande liée aux élections américaines" du 6 novembre.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a lui estimé que c'était aux Syriens eux-mêmes de choisir leur destin "sans aucune ingérence extérieure". Il a toutefois rappelé à Damas que ses efforts pour mettre un terme aux violences étaient encore insuffisants.

Mardi matin, le Japon a confirmé la mort de Mika Yamamoto, 45 ans, qui couvrait les combats à Alep pour une petite agence de presse nippone, Japan Press. C'est le premier décès d'un journaliste étranger à Alep, et le quatrième depuis mars 2011 en Syrie. Plusieurs reporters syriens et "journalistes-citoyens" ont également été tués depuis le début de la révolte.

La chaîne en langue arabe Al-Hurra, basée à Washington, est par ailleurs sans nouvelles de deux de ses reporters, un Arabe et un Turc, qui selon les rebelles, ont été capturés par des forces pro-régime.

Au Liban voisin, trois civils ont été tués et 33 autres ont été blessées en 24 heures dans des heurts liés au conflit syrien entre deux quartiers rivaux sunnites et alaouites à Tripoli, la grande ville du nord.
Régime syrien et rebelles ont tous deux affirmé mardi avoir gagné du terrain dans la bataille cruciale d'Alep, les insurgés affirmant contrôler près des deux-tiers de la grande ville du nord du pays, ce que dément Damas.En visite à Moscou, un vice-Premier ministre syrien, Qadri Jamil, a affirmé que le régime était prêt à discuter d'une démission du président Bachar al-Assad dans le...