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À La Une - Crise

Joumblatt : L'intégrité de la Syrie passe par la chute d'Assad

Selon le chef du PSP, "plus cela continue, plus le risque d'un massacre religieux est grand"

Une photo de Walid Joumblatt lors d'une manifestation à Beyrouth en soutien au peuple syrien, le 16 mars 2012. Photo archives/

Les pays étrangers doivent faire davantage pour aider les rebelles syriens à renverser le président Bachar el-Assad et éviter une "guerre civile sans fin et une possible partition", a déclaré mardi dans une interview l'homme politique libanais Walid Joumblatt.

 

Selon le président du Parti socialiste progressiste (PSP) libanais, la bataille pour la Syrie dépend du soutien étranger aux rebelles, qui, selon lui, peuvent "facilement" chasser Bachar el-Assad de Damas pour peu qu'on leur fournisse les armes nécessaires dans le sud, non loin de la capitale. Il juge l'échec à livrer de telles armes hypocrite et "louche".

 

"Plus vous accélérez la chute, plus vous sauvez la Syrie d'une possible partition", estime Walid Joumblatt, héritier de l'une des familles druzes les plus influentes du Liban, dans une interview réalisée à Moukhtara, la demeure de sa famille située dans les montagnes du sud de Beyrouth.

 

Interrogé sur ce qu'un tel démembrement du pays entraînerait, le chef druze répond : "Cela s'apparenterait à une guerre civile sans fin en Syrie."

 

Walid Joumblatt, qui fut l'un des principaux acteurs de la guerre civile libanaise, n'est pourtant pas aussi pessimiste que le roi Abdallah de Jordanie, qui a déclaré la semaine dernière que le président syrien pourrait chercher à établir une enclave alaouite s'il ne parvenait pas à garder le contrôle de l'ensemble du pays.

 

Selon l'homme politique libanais, le sentiment nationaliste au sein de l'opposition syrienne devrait aider le pays à conserver son unité. "Mais ils ont besoin d'être aidés", ajoute-t-il.

"Jusqu'à présent, ils demandent simplement de l'aide, et plus cela continue, plus le risque d'un massacre religieux est grand", poursuit-il.

"Les Syriens ont suffisamment de conscience, assez de connaissance et assez de puissance pour garder la Syrie unie".

 

 

Besoin d'armes...

Le président du PSP estime que les rebelles syriens ont absolument besoin de missiles antichars à longue portée et de missiles antiaériens pour contrer ce qu'il qualifie de stratégie "de la terre brûlée" de Bachar el-Assad.

"Si vous fournissez des armes aux rebelles à Deraa, vous pouvez le faire sortir (Assad) facilement de Damas", analyse-t-il, faisant référence à une ville syrienne située à proximité de la frontière jordanienne, berceau du soulèvement contre Bachar el-Assad.

 

Le chef druze accuse les "Amis de la Syrie", qui regroupe, entre autres, les Nations Unies, l'Arabie saoudite et le Qatar, de faire preuve d'hypocrisie en n'oeuvrant pas plus pour aider les rebelles. Selon lui, les vetos chinois et russe opposés aux mesures de l'Onu leur ont donné une excuse pour ne pas agir.

 

"Le peuple syrien triomphera et vaincra, (mais) en payant un lourd tribut en raison de l'indifférence, d'une certaine façon, de la communauté internationale, de l'hésitation des soi-disant Amis de la Syrie", juge Walid Joumblatt.

 

Selon lui, la durée du conflit dépend désormais en premier lieu du soutien apporté aux forces anti-Assad, l'Iran et les autres partisans du président syrien ne pouvant guère faire davantage, selon lui, pour le soutenir.

 

La position de Walid Joumblatt envers la Syrie a changé plus d'une fois au cours des dernières années, s'adaptant aux évolutions des dynamiques de pouvoir à l'oeuvre à l'intérieur et à l'extérieur des frontières libanaises.

Il a été une figure éminente du mouvement anti-Assad qui a cherché à restreindre l'influence du président syrien avant et après l'assassinat de Rafik Hariri en 2005. Après la mort de l'ancien Premier ministre libanais, Walid Joumblatt a accusé publiquement la Syrie d'avoir tué son père Kamal en 1977.

 

Mais son rapprochement avec les alliés de la Syrie au Liban, notamment avec le puissant parti chiite Hezbollah, l'a conduit par la suite à modérer son attitude.

 

Le Parti socialiste progressiste qu'il préside est membre d'une coalition gouvernementale qui compte également des alliés de la Syrie.

Il est néanmoins revenu à une position d'hostilité à l'égard de Bachar el-Assad. Pour le 35e anniversaire de l'assassinat de son père en mars, il a déposé le drapeau de la rébellion syrienne sur sa tombe.

Les pays étrangers doivent faire davantage pour aider les rebelles syriens à renverser le président Bachar el-Assad et éviter une "guerre civile sans fin et une possible partition", a déclaré mardi dans une interview l'homme politique libanais Walid Joumblatt.
 
Selon le président du Parti socialiste progressiste (PSP) libanais, la bataille pour la Syrie dépend du soutien...

commentaires (4)

Il ne passe plus un jour sans joumby chameleon ne fasse un commentaire contre la Syrie officielle et son président Assad. Il a presque gagner son ticket pour la richissime arabie des ben saoud.

Ali Farhat

17 h 41, le 14 août 2012

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Commentaires (4)

  • Il ne passe plus un jour sans joumby chameleon ne fasse un commentaire contre la Syrie officielle et son président Assad. Il a presque gagner son ticket pour la richissime arabie des ben saoud.

    Ali Farhat

    17 h 41, le 14 août 2012

  • Mevlevi politique...

    Daniel Lange

    15 h 21, le 14 août 2012

  • Mevlevi...

    Daniel Lange

    15 h 19, le 14 août 2012

  • Walid bey a raison. Une Syrie unie vaudrait mieux qu'une Syrie éclatée... entre qui et qui ? – Un mini Etat alaouite – Un mini Etat kurde-PKK en désaccord tant avec la Région autonome kurde présidée par Massoud Barzani (qui a déjà assez à faire pour mater les militants kurdes PKK venus de Turquie pour attaquer la Turquie) qu'avec la Turquie (et pour cause!) et qui ne serait pas représentatif des Kurdes de Syrie. – Un mini Etat druze. – Un mini Etat chrétien – Un petit bout la Turquie Autant garder une Syrie UNIE et s'inspirer du modèle suisse avec des cantons qui bénéficieraient d'une autonomie régionale. Au Tessin (Suisse italienne), on parle l'italien mais rien n'interdit que d'autres non-italophones s'y installent. Et ils le font avec bonheur. Si la Suisse alémanique est peuplée en majorité d'Alémanique, on y trouve aussi des Romands (Suisses francophones) heureux d'y habiter. Etc... ainsi que les plus de 20 % d'étrangers qui y sont..

    G.F.

    15 h 18, le 14 août 2012

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