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À La Une - Révolte

La rébellion syrienne abat un MIG et capture son pilote

Vaste campagne de perquisitions à Damas ; au moins 73 morts hier.

Dans une vidéo en ligne un homme affirme être le pilote et avoir eu pour mission de « bombarder la ville de Mouhassane ». YOUTUBE/AFP

Les rebelles syriens ont affirmé hier avoir abattu un avion de combat MIG 23 dans l’est du pays, ce qui serait une première depuis le début de la rébellion il y a dix-sept mois. Le porte-parole de l’Armée syrienne libre (ASL), Kassem Saadeddine, a précisé que l’ASL avait abattu l’avion de l’armée régulière dans la région de Deir ez-Zor, « avec une balle de 14,5 mm tirée par une mitrailleuse antiaérienne ». Une vidéo amateur mise en ligne par des militants sur YouTube montre un appareil visiblement touché sur fond de tirs nourris. Une source militaire citée par l’agence officielle SANA a confirmé cette perte, attribuant la chute de l’appareil à une « panne technique » qui a obligé le pilote à s’éjecter.


Un groupe d’insurgés a affirmé avoir capturé le pilote dans une vidéo en ligne montrant un homme barbu, entouré de trois hommes en armes, qui affirme être le pilote et avoir eu pour mission de « bombarder la ville de Mouhassane », à 400 km à l’est de Deir ez-Zor. Parlant des blessures qu’il a sur son visage, il a indiqué qu’ « un vent violent m’a projeté contre des pierres lorsque je me suis éjecté de mon appareil. Les révolutionnaires m’ont bien traité et m’ont offert les premiers secours. Ce sont des gens bien ». Pour sa part, toujours sur la vidéo, un capitaine en uniforme se présentant sous le nom d’Abou Laith, chef de la brigade « Arfad Mohammad », assure : « Nous allons traiter ce prisonnier selon notre religion et notre morale, et selon la Convention de Genève sur les prisonniers. »

 

(Lire aussi : Jetés d’un toit, égorgés, mitraillés... par des rebelles)


Un combattant rebelle d’Alep, se présentant sous le nom d’Abou Ahmad, a réclamé « une zone d’exclusion aérienne ». « En Libye (la communauté internationale) a aidé à faire tomber Kadhafi, mais ici en Syrie, on nous laisse mourir », a-t-il déclaré dans le quartier d’as-Soukkari, où les combats terrestres ont marqué une pause hier.

L’armée d’Assad prend un second quartier à Alep
En revanche, l’armée est entrée avec des chars dans un quartier tenu par les rebelles dans l’ouest d’Alep, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), faisant état d’affrontements dans ce quartier, Seif al-Dawla.
À Damas, l’armée a bombardé des quartiers du sud de la capitale et mené pour la première fois une campagne de perquisitions de grande envergure dans la vieille ville, où 70 barrages bloquent l’une des artères les plus animées. Les services de sécurité ont arrêté 22 personnes et fouillé un cimetière à la recherche d’armes, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un réseau de témoins et militants. Selon la chaîne satellitaire al-Arabiya, les forces de sécurité ont mis le feu à plusieurs maisons dans le quartier de Mazzeh.


Des affrontements avaient lieu également dans la ville rebelle de Harasta, au nord-est de la capitale, de même qu’à Deir ez-Zor et dans plusieurs localités tenues par les rebelles dans cette région proche de l’Irak. Selon al-Arabiya, au moins 73 personnes ont trouvé la mort.
Face à la situation sur le terrain, le chef de la Mission de supervision des Nations unies en Syrie (Misnus) a déclaré que les violences s’intensifiaient à travers le pays et a accusé les forces du président Assad ainsi que les rebelles d’être indifférents au sort des civils.

N’écarter aucune hypothèse
Alors que les violences ont fait plus de 21 000 morts depuis le début en mars 2011 de la révolte, la communauté internationale peine à s’accorder sur un règlement en Syrie. Le chef de la diplomatie française entame demain une tournée dans les pays voisins de la Syrie, officiellement pour « exprimer le soutien » de la France aux réfugiés.
Les États-Unis ont indiqué pour leur part qu’ils n’écartaient aucune hypothèse pour obtenir le départ du président syrien. « Le président et son équipe n’écartent aucune hypothèse alors que nous essayons de trouver, avec tous nos partenaires et le peuple syrien, une solution pour une transition politique » en Syrie, a ainsi déclaré Jay Carney, porte-parole de la Maison-Blanche. Mais M. Carney n’a pas fait référence explicitement à la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne et a souligné que l’approche actuelle des États-Unis, qui consiste à aider les rebelles par des moyens non militaires et à mettre en œuvre des sanctions économiques, mettait sous pression le régime Assad.
La Chine a annoncé de son côté que Bouthaïna Chaabane, une envoyée du président syrien, serait reçue à partir d’aujourd’hui par Yang Jiechi, le ministre des Affaires étrangères. Pékin envisage, par ailleurs, de recevoir également des membres de l’opposition syrienne.


En Jordanie, la police a dispersé un groupe de Syriens mécontents de leurs conditions de vie dans un camp de réfugiés. La Jordanie héberge 150 000 réfugiés syriens, et la Turquie a annoncé qu’avec l’arrivée de 7 000 nouveaux Syriens ces trois derniers jours, le nombre de réfugiés a atteint 60 000. La secrétaire générale adjointe des Nations unies aux Affaires humanitaires, Valérie Amos, est, elle, attendue en Syrie et au Liban de mardi à jeudi.

 

 

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