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À La Une - Syrie

Alep : un obus tombe sur une boulangerie, une dizaine de morts, dont des enfants

Combats acharnés à Alep;  Lakhdar Brahimi appelle "le Conseil de sécurité et les Etats de la région à s'unir pour permettre une transition politique dès que possible".

Un combattant de l'Armée syrienne libre s'apprête à tirer au RPG dans le quartier de Salaheddine, à Alep, le 10 août 2012. REUTERS/Goran Tomasevic

Des combats acharnés se déroulaient vendredi entre l'armée syrienne et les insurgés dans la ville stratégique d'Alep (355 km au nord de Damas), près de la frontière turque.

 

En fin d’après-midi, les autorités ont affirmé avoir repoussé une attaque rebelle contre l'aéroport international de la ville, théâtre de combats depuis le 20 juillet.

 

Dans un quartier rebelle, Tariq al-Bab (est), un obus est tombé sur une boulangerie au moment où les gens faisaient leurs courses et qu'une importante queue s'était formée devant l'établissement, faisant une dizaine de morts, selon des journalistes de l'AFP, rapportant la mort d'au moins trois enfants.

 

Par ailleurs, une manifestation organisée tous les vendredis après la prière depuis le début de la révolte en mars 2011 a été violemment réprimée dans un quartier bourgeois (Nouvel Alep) sous contrôle de l'armée. Celle-ci a ouvert le feu sur la foule, tuant d'une balle dans la tête un étudiant de 19 ans, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Alors que les positions rebelles sont bombardées par voies terrestre et aérienne, les manifestations se sont déroulées sous un slogan en forme d'appel à la communauté internationale : "Donnez-nous des armes anti-aériennes".

 

Des accrochages ont également eu lieu dans des secteurs du quartier de Salaheddine (sud-ouest). Les insurgés avaient effectué la veille un "retrait tactique" de ce quartier face aux bombardements intenses de l'armée, selon un chef rebelle local. "Nous continuons à nous battre car nous n'abandonnerons pas ce quartier", a dit à l'AFP Houssam Abou Mohammad, commandant de la brigade Dera Ashahba de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles).

Une source de sécurité syrienne a en revanche assuré que l'armée contrôlait tout le quartier et "avançait sur al-Machhad (à l'est) mais que la grande bataille aura lieu à As-Soukkari" (plus au sud).

 

Dans le quartier Hanano, quatre bombes larguées par un Mig 21 sont tombées à l'aube dans la cour du QG de l'ASL et l'autre sur un immeuble d'habitations où il y a eu plusieurs blessés, selon des journalistes de l'AFP.

Très remontés, les occupants ont crié leur colère contre les Etats-unis et la France qui soutiennent pourtant la rébellion. "Personne ne nous aide", ont-ils lancé.

 

Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a par ailleurs indiqué, dans un communiqué, que la citadelle d'Alep, joyau de l'architecture militaire islamique du Moyen-âge, a été touchée par un obus tiré par l'armée syrienne. "La citadelle a été touchée par un obus de mortier, une arme que personne à Alep, ni en Syrie, ne possède hormis les forces alliées au régime", souligne le communiqué photos à l'appui.

 

 

Respecter les lois de guerre

 

Dans un communiqué, Human Rights Watch a appelé les belligérants à "respecter les lois de guerre" en ne visant pas les civils et en ne menant pas d'attaques indiscriminées.

 

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est aussi alarmé de la situation humanitaire à Alep. "Des milliers de personnes ont quitté leur domicile et commencent à se réfugier dans des bâtiments publics, désormais utilisés comme abris temporaires", a indiqué Marianne Gasser, chef de la délégation du CICR en Syrie, ajoutant que plus de 80 écoles accueillaient des déplacés.

 

Le CICR se dit d'autant plus inquiet que "le Croissant rouge syrien a dû suspendre la plupart de ses activités en raison du danger extrême sur le terrain". Selon le CICR, "des dizaines de bénévoles" continuent cependant encore de travailler sur le terrain et de livrer de la nourriture.

 

Diplomatie

 

Sur le plan diplomatique, à New York, Lakhdar Brahimi, un diplomate algérien rompu aux missions délicates pressenti pour remplacer Kofi Annan comme envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, a appelé "le Conseil de sécurité de l'ONU et les Etats de la région à s'unir pour permettre une transition politique dès que possible", dans un communiqué commun avec le groupe des "Anciens" qui réunit des personnalités oeuvrant au règlement des conflits dans le monde.

Le Conseil de sécurité a échoué jusqu'à maintenant à voter toute résolution condamnant le régime syrien en raison des divergences entre les Occidentaux et la Russie.

La nomination de  M. Brahimi, 78 ans, est attendue en début de semaine prochaine.

 

 

Les Etats-Unis ont, de leur côté, annoncé vendredi des sanctions contre la compagnie pétrolière Sytrol, détenue par l'Etat syrien, pour avoir entretenu des relations commerciales avec l'Iran, pointé du doigt par Washington pour son programme nucléaire controversé.

"Les Etats-Unis restent profondément inquiets des liens étroits partagés par les régimes syrien et iranien (...) Ce genre de relations commerciales permet à l'Iran de continuer à développer son programme nucléaire et fournit au gouvernement syrien des ressources pour opprimer son propre peuple", a déclaré un porte-parole du département d'Etat, Patrick Ventrell, dans un communiqué.

 

Plus tôt, un responsable avait indiqué que Washington se prépare à renforcer les sanctions économiques contre "à la fois des institutions syriennes et ceux qui soutiennent l'action du régime syrien pour opprimer son propre peuple". Ce responsable n'a pas précisé sur l'Iran et la Russie, principaux pays alliés de Damas accusés de lui fournir des armes, seraient visés par ces sanctions.

 

L'Iran avait accueilli jeudi une conférence, à laquelle ont notamment participé des représentants de la Russie et la Chine, deux autres soutiens du régime syrien, qui a appelé à l'ouverture d'un "dialogue national" entre l'opposition et le gouvernement syrien.

 

La réunion qui s'est tenue à Téhéran sur la Syrie pourrait déboucher sur une "solution équilibrée" au conflit qui secoue le pays, a commenté vendredi le quotidien gouvernemental syrien Techrine. La réunion "pourrait mettre en place une approche régionale et internationale équilibrée dans ses positions et objective dans sa manière de résoudre la crise en Syrie, contrairement aux autres conférences qui (...) recommandent des solutions visant à faire couler plus de sang syrien et compliquer une solution de la crise", écrit le journal dans son éditorial.

Selon le quotidien, la réunion à laquelle ont participé des représentants de 29 pays a été marquée par "deux caractéristiques" : "un souci réel pour la Syrie et son peuple" et la "recherche d'une solution objective et logique bannissant l'ingérence dans ses affaires intérieures".

 

Les Etats-Unis ont dénoncé le "rôle malfaisant" de l'Iran dans la crise syrienne, en référence à cette réunion.

 

Près de 17 mois après le début de la révolte, les violences ont fait plus de 21.000 morts en Syrie, selon l'OSDH qui rapporte, pour la seule journée de vendredi, 56 morts, dont 25 civils.

 

 

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