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À La Une - Syrie

Repli tactique de l’ASL à Alep

La « rencontre consultative » de Téhéran appelle au « dialogue national » en Syrie.

Sur cette image diffusée par l'agence nationale syrienne d'informations SANA, les forces du régime patrouille à Alep, après un repli des rebelles de l'Armée syrienne libre, le 9 août 2012. AFP/HO-SANA 

Les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) ont annoncé hier s’être retirés de leur bastion de Salaheddine, à Alep, en raison de bombardements particulièrement violents de la part des forces gouvernementales. « Nous avons effectué un retrait tactique de Salaheddine. Il n’y a plus de combattants rebelles en raison d’un bombardement inouï et les forces du régime avancent dans le quartier », a ainsi déclaré Houssam Abou Mohammad, commandant de la brigade Dera Ashahba, une composante de l’ASL qui combat dans ce secteur. Pour sa part, Wassel Ayoub, commandant de la brigade Nour al-Haq de l’ASL, a précisé dans la soirée que cinq bataillons de l’ASL restaient présents dans le quartier pour faciliter l’évacuation complète des combattants. Il a affirmé que les rebelles « renforçaient » leur « ligne de défense » à l’est de Salaheddine selon un arc allant de Soukkari, au sud de ce quartier, à Boustane al-Kasr (au nord) en passant par Machhad (au centre). Les bombardements se poursuivaient en soirée contre les quartiers rebelles, a précisé ce commandant. De son côté, une source des services de sécurité a affirmé que « l’armée avançait rapidement en direction du quartier de Seif al-Dawla, mais la prochaine bataille devrait avoir lieu à Soukkari », plus au sud. « Seulement 10 % des renforts de l’armée ont été utilisés jusqu’à présent dans la bataille », a ajouté cette source, qui avait auparavant indiqué que 20 000 militaires avaient été déployés dans la région d’Alep pour mener cette bataille cruciale pour le régime.

Au moins 105 morts
Toutefois, en dépit des combats, un convoi du Comité international de la Croix-Rouge est parvenu à acheminer hier des denrées et des médicaments à Alep, pour la première fois depuis le 20 juillet. Et alors que le flux de réfugiés fuyant les violences croît chaque jour, la France a envoyé par avion une équipe médicale militaire pour venir en aide à ceux qui se trouvent à la frontière jordanienne. Pour sa part, l’opposition a appelé à des manifestations aujourd’hui, avec comme mot d’ordre « Donnez-nous des armes antiaériennes ». Près de 17 mois de violences ont fait plus de 21 000 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Pour la seule journée d’hier, au moins 105 morts étaient déplorés.


Sur le plan diplomatique, l’Iran – fidèle allié du régime de Damas – a organisé à Téhéran une « rencontre consultative » sur la Syrie, en présence de représentants de 29 pays, dont la Russie, la Chine, l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan. Cependant, aucune personnalité de premier plan n’était présente, la plupart des pays étant représentés au niveau des ambassadeurs. Le Liban et le Koweït ont décliné l’invitation, tout comme Kofi Annan, le médiateur démissionnaire de l’ONU et la Ligue arabe. Les pays occidentaux et la plupart des pays du Golfe accusés par Téhéran d’armer les rebelles n’avaient pas été invités.


Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a donné le coup d’envoi de la conférence en appelant à « un dialogue national entre l’opposition et le gouvernement syriens ». M. Salehi a rejeté toute intervention militaire étrangère. « Le dialogue est le seul moyen de résoudre la crise (...). L’Iran soutient les efforts de l’ONU pour la résoudre », a-t-il dit. M. Salehi a assuré que l’Iran était en contact avec des groupes d’opposition à l’intérieur de la Syrie et de certains groupes basés à l’étranger, sans les nommer. Le ministre syrien pour la Réconciliation nationale, Ali Haydar, doit effectuer « prochainement » une visite à Téhéran pour évoquer le sujet, a-t-il ajouté. Présente à la réunion, la coordinatrice des Nations unies à Téhéran, Consuelo Vidal-Bruce, a lu une déclaration du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dénonçant la poursuite des combats.


Néanmoins, cette conférence suscite le plus grand scepticisme dans les milieux diplomatiques occidentaux. Pour l’analyste Scott Lucas, du site d’informations EA Worldview, « l’Iran tente de montrer sa force et son influence dans la région ». L’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, a dénoncé, elle, le « rôle malfaisant » de l’Iran, « non seulement en Syrie mais plus largement dans la région, par son soutien actif au régime d’Assad ». Elle a ajouté que la situation sur le terrain « évoluait clairement en faveur de l’opposition » syrienne et que les États-Unis vont continuer à « renforcer » cette dernière « politiquement et matériellement ». « Nous allons continuer à faire pression sur le régime Assad jusqu’à ce qu’il s’écroule », a-t-elle conclu.

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