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Économie - Liban - Commerce

Les exportations agricoles touchées de plein fouet par la crise syrienne

Des tonnes de laitues, de pêches, de pastèques et d’abricots libanais attendent depuis plusieurs jours à la frontière syro-jordanienne d’être exportées vers les pays arabes. Les associations d’agriculteurs craignent une vraie catastrophe pour le secteur et une baisse radicale des prix.

Le secteur participe à hauteur de 5 % du PIB et plus de 200 000 familles en dépendent.

Ils sont environ 250 camions, chargés de plus de 5 000 tonnes de fruits et légumes libanais, d’une valeur de 5 millions de dollars, bloqués à la frontière entre la Syrie et la Jordanie. « Depuis jeudi dernier, les combats se sont intensifiés au poste frontalier et les camionneurs n’osent plus passer », a indiqué à L’Orient-Le Jour le président de l’Association des agriculteurs libanais (AAL), Antoine Hoyek.
Les produits agricoles sont exportés vers la plupart des pays arabes, comme la Jordanie, l’Égypte, l’Irak, le Qatar ou l’Arabie saoudite et la voie terrestre syrienne est la seule option pour le Liban. « Si la situation sécuritaire se prolonge plus de deux jours encore, ce sont 5 millions de dollars que le secteur agricole risque de perdre car les fruits et légumes n’ont pas une durée de vie très grande », a déploré le président de l’AAL.
À moyen terme, et si la marchandise libanaise n’est plus écoulée vers les pays arabes dont la demande est très grande, surtout en ce mois de ramadan, les prix des produits agricoles risquent de chuter, « une réelle catastrophe pour tout le secteur agricole », a ajouté M. Hoyek. Un secteur qui participe à hauteur de 5 % du PIB et dont dépendent aujourd’hui plus de 200 000 familles.
« Nous n’en sommes pas arrivés là du jour au lendemain, cela fait des mois que nous menons une campagne pour sensibiliser le gouvernement aux dangers que le conflit syrien a sur les exportations libanaises, mais c’est peine perdue », a regretté M. Hoyek.
Aujourd’hui, seules les exportations agricoles d’oignons et de pommes de terre se font par voie maritime, car selon la logistique des instances portuaires, ils doivent attendre entre 10 et 15 jours avant d’atteindre leur destination finale. La solution donc pour pallier la crise syrienne « temporaire » ? « Deux ferries qui transporteraient les fruits et légumes jusqu’en Égypte ou en Jordanie à hauteur de deux fois par semaine », a proposé M. Hoyek. « Ces pays serviraient de transit et la marchandise pourrait continuer sa route par voie terrestre vers sa destination finale », a-t-il ajouté.

Hajj Hassan minimise les complications face aux exportations agricoles
De son côté, le ministre de l’Agriculture, Hussein Hajj Hassan, a tenu hier, au cours d’une conférence de presse, à relativiser l’ampleur de la « catastrophe ». « Le ministère fonctionne comme une cellule de crise et nous mettons en place toutes les mesures nécessaires pour résoudre les problèmes liés aux exportations agricoles », a indiqué le ministre.
Il a cependant accusé « certains de faire croire à des complications face aux exportations pour imposer des prix cassés aux producteurs de fruits et légumes ». M. Hajj Hassan a donc insisté : « Il n’y a pas de véritables obstacles, juste quelques difficultés, qui augmentent ou diminuent selon les jours, liées aux problèmes sécuritaires dans la région et qui n’affectent que le transport terrestre. »
Le ministre a par ailleurs annoncé qu’une prochaine réunion avec les parties concernées était prévue pour discuter des possibilités de développer le transport maritime des produits agricoles.
Entre-temps, excédés par leur incapacité à écouler leurs marchandises qui se retrouvent bradées ou utilisées comme fourrage, les syndicats agricoles avaient déjà annoncé fin juin qu’ils auraient recours à une grève ouverte si le gouvernement ne réagissait pas pour leur venir en aide. « Nous avons perdu à peu près 50 % de notre récolte l’an dernier », ont indiqué les agriculteurs, soulignant que la crise touche presque tous les arbres fruitiers (cerises, abricots, pêches, agrumes, pastèques) ainsi que les récoltes de pommes de terre, d’oignons et de laitues. « L’activité d’export est paralysée et représente dans le meilleur des cas 20 % de ce qu’elle aurait dû être si les conditions conjoncturelles le permettaient », ont-ils déploré.
Encore une épreuve qui s’annonce corsée pour l’économie libanaise, déjà bien affaiblie et qui peine à remonter la pente.
Ils sont environ 250 camions, chargés de plus de 5 000 tonnes de fruits et légumes libanais, d’une valeur de 5 millions de dollars, bloqués à la frontière entre la Syrie et la Jordanie. « Depuis jeudi dernier, les combats se sont intensifiés au poste frontalier et les camionneurs n’osent plus passer », a indiqué à L’Orient-Le Jour le président de l’Association des...

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Mais enfin, M. Hoyeck, ne voyez-vous pas que nos ministres sont débordés ? Entre les condoléances qu'ils ont à présenter aux généraux de Bachar Hitler, la diffusion des bristols d'invitation à l'armée syrienne pour envahir le Liban, la gestion des échanges matériels et logistiques entre Hezb-CPL et le régime syrien, les stratégies de blocage, de boycott et d'immobilisme qu'ils doivent mettre au point, l'intendance au niveau des différentes armes qui nous défendent vaillamment de toute agression étrangère, les efforts qu'ils déploient pour museler notre armée, les dîners qu'ils doivent donner ici et là pour émettre leurs opinions, analyses et suggestions sensées et lumineuses sur l'avenir du Liban... Vous voyez bien qu'ils n'en ont rien à cirer de vos laitues et vos carottes.

Robert Malek

06 h 51, le 24 juillet 2012

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  • Mais enfin, M. Hoyeck, ne voyez-vous pas que nos ministres sont débordés ? Entre les condoléances qu'ils ont à présenter aux généraux de Bachar Hitler, la diffusion des bristols d'invitation à l'armée syrienne pour envahir le Liban, la gestion des échanges matériels et logistiques entre Hezb-CPL et le régime syrien, les stratégies de blocage, de boycott et d'immobilisme qu'ils doivent mettre au point, l'intendance au niveau des différentes armes qui nous défendent vaillamment de toute agression étrangère, les efforts qu'ils déploient pour museler notre armée, les dîners qu'ils doivent donner ici et là pour émettre leurs opinions, analyses et suggestions sensées et lumineuses sur l'avenir du Liban... Vous voyez bien qu'ils n'en ont rien à cirer de vos laitues et vos carottes.

    Robert Malek

    06 h 51, le 24 juillet 2012

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