L’Organisation mondiale pour la propriété intellectuelle (OMPI) a organisé hier un colloque sur le thème de la contrefaçon, du piratage et de leurs conséquences sur l’activité économique en coopération avec l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB).
« Le meilleur moyen de renforcer la protection de la propriété intellectuelle au Liban est de poursuivre le partenariat entre les secteurs public et privé », a indiqué Salwa Rashal, représentante du ministère du Commerce et de l’Industrie, lors de son allocution. « Nous avons l’intime conviction que l’innovation et la créativité peuvent constituer d’énormes propulseurs de croissance et de développement à condition d’être protégées, a-t-elle poursuivi.
Le ministère est de son côté déterminé à développer la législation en vigueur afin d’aligner les lois aux standards internationaux. » Pour Amr Abdelaziz, responsable de programme à l’OMPI, « toutes les études menées considèrent aujourd’hui la protection de la propriété intellectuelle comme indicateur majeur du niveau de développement d’un pays. L’enjeu est majeur, a-t-il indiqué : il s’agit de protéger les innovateurs pour ne pas freiner l’entrepreneuriat et l’initiative privée ». Amr Abdelaziz considère la formation comme solution au fléau du piratage et de la contrefaçon au Liban. « Le renforcement de la protection de la propriété intellectuelle passe par l’éducation des parties concernées. De nombreux pays arabes ont déjà mis en place des formations et protégé le droit des innovateurs. »
Xavier Vermandele, directeur adjoint de la section « Propriété intellectuelle » à l’OMPI à Genève, a de son côté mis en évidence l’impact de la contrefaçon et du piratage sur les économies. Elles portent directement atteinte à la création, l’innovation et l’entrepreunariat, a-t-il indiqué. Un pays où les droits de la propriété intellectuelle sont bafoués attire ainsi moins d’investissements, moins d’entreprises, crée moins d’emplois et donc de croissance économique.
L’Organisation mondiale pour la propriété intellectuelle fournit ainsi aux pays demandeurs une assistance législative, stratégique et des activités de formation et de sensibilisation du grand public. Car outre les innovateurs, la contrefaçon porte également atteinte aux consommateurs. Elle peut même dans certains cas mettre directement en danger la vie de ces derniers (médicaments contrefaits, voitures ou produits alimentaires), comme l’a souligné Hossem el-Saghir, avocat à la Cour, professeur et directeur de l’Institut régional pour la propriété intellectuelle à l’université Helwan du Caire.
« L’accident d’un avion aux États-Unis, réparé à l’aide de matériaux contrefaits est un excellent exemple, des conséquences directes de l’utilisation de la contrefaçon sur les consommateurs », a-t-il indiqué. « Ces dernières années, on a pu constater une augmentation exponentielle de la contrefaçon, car cette dernière génère d’importants revenus à risques limités », a-t-il poursuivi. En effet, selon le spécialiste les profits issus de la vente de produits contrefaits ont représenté le triple de ceux générés par le trafic de drogue.
Enfin, Nicolas Chammas, président de l’ACB, a insisté sur la relation de confiance entre consommateur et commerçant qui peut être directement atteinte par l’utilisation de produits contrefaits. « Il existe trois victimes : le consommateur, le commerçant et l’État lui-même qui voit son autorité bafouée par une véritable économie souterraine que l’on essaie de combattre », a-t-il conclu.
« Le meilleur moyen de renforcer la protection de la propriété intellectuelle au Liban est de poursuivre le...
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