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À La Une - syrie

Syrie : les Occidentaux proposeront une résolution ferme à l'ONU

L'ambassadeur de Syrie en Irak fait défection.

L'armée syrienne tire des missiles lors de manoeuvres. AFP

Des accrochages ont opposé mercredi à Damas forces syriennes et combattants anti-régime alors que la principale coalition de l'opposition échouait à obtenir de Moscou qu'il lâche le régime de Bachar el-Assad.

 

Les accrochages ont opposé à l'aube dans le quartier de Qadam à Damas soldats et rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et à Alep (nord), deuxième ville du pays, de fortes explosions ont été entendues.


Dans le même temps, le régime a poursuivi ses bombardements de la ville rebelle de Rastane, dans la province de Homs.

 

Par ailleurs, un homme d'affaires et opposant, Mohammad Bassam al-Malek, a été placé en détention, a affirmé à l'AFP le militant des droits de l'Homme Anouar al-Bouni.

 

M. Malek, l'un des dirigeants du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), toléré par le régime, est accusé d'"incitation à la désobéissance civile en raison de son rôle dans la grève des commerçants en mai pour protester contre le massacre de Houla", a-t-il précisé.

 

Ce massacre avait fait en mai 108 tués, dont de nombreux enfants. La Commission d'enquête de l'ONU a indiqué fin juin que les forces loyales au président Bachar al-Assad étaient responsables de nombreux morts.

 

L'émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan, vilipendé par les dissidents après s'être rendu lundi et mardi à Téhéran et à Bagdad, où il a obtenu un appui des autorités à son plan de sortie de crise, a rendu compte mercredi de sa tournée au Conseil de sécurité de l'ONU.

 

"Le Conseil discute maintenant quelles devraient être les prochaines étapes et quelles actions il pourrait décider" a-t-il dit. "On devrait en savoir plus dans quelques jours".

 

En dépit de la multiplication des initiatives diplomatiques, les violences ne faiblissent pas, faisant encore au moins 52 morts à travers le pays -- 23 civils, 18 soldats et 11 rebelles--, après 82 tués mardi, selon l'OSDH.

 

Sur le plan international, à Moscou, le chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne, a déploré que la Russie campe sur ses positions, après avoir tenté en vain de la pousser à lâcher le régime de Bachar el-Assad.

 

"Je confirme au nom de toute l'opposition populaire syrienne qu'il ne peut pas être question d'un dialogue, tant qu'Assad ne sera pas parti. La Russie est d'un autre avis", a déclaré Abdel Basset Sayda, le nouveau chef du CNS, à l'issue de discussions avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui s'est borné à réitérer la position russe, prônant un dialogue politique.

 

Autre signe d'inflexibilité, la Russie va poursuivre ses livraisons de systèmes de DCA aux forces gouvernementales syriennes. "On ne peut en aucun cas dire que nous mettons en place un embargo sur la livraison de techniques militaires à la Syrie", a déclaré le directeur adjoint du service fédéral de coopération militaire, Viatcheslav Dzirkaln.

 

La Russie est un acteur incontournable dans le dossier syrien, bloquant toute résolution à l'ONU condamnant la répression et refusant de cesser son soutien au régime malgré les critiques internationales.

 

Moscou a soumis mardi à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution prolongeant de trois mois le mandat de la Mission de supervision de l'ONU en Syrie (MISNUS) qui expire le 20 juillet, mais n'évoquant pas la menace de sanctions.

 

Voulant prendre le contre pied de la Russie, Européens et Américains vont présenter au Conseil de sécurité un projet de résolution sur la Syrie assorti de menaces de sanctions et visant à accroitre la pression sur Damas car ils jugent trop faible celui de Moscou.

 

"Le projet russe est un peu à côté de la plaque", a déclaré aux journalistes l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant. Il a souligné que le plan de paix du médiateur Kofi Annan n'avait jusqu'à présent "pas permis de mettre fin à la violence".

 

Selon son homologue allemand Peter Wittig, une résolution devrait insister sur l'obligation d'appliquer le plan Annan, notamment sur le retrait par l'armée syrienne de ses armes lourdes. "C'est une erreur de se concentrer uniquement sur la MISNUS (..) Nous voulons que les décisions du Conseil soient respectées et nous voulons la fin de l'utilisation des armes lourdes", a-t-il affirmé.

 

D'autres diplomates ont précisé que le projet occidental serait sous le chapitre VII de la charte de l'ONU, qui inclut la menace de sanctions, et qu'il serait mis sur la table ce mercredi ou jeudi.

 

Le texte russe "réaffirme le soutien" au plan de paix de Kofi Annan et demande au pouvoir et à l'opposition de "commencer immédiatement à appliquer" ce plan.

 

Officiellement accepté par le régime et par l'opposition il y a trois mois, ce plan, qui comprend notamment un cessez-le-feu, est resté lettre morte, et la poursuite des violences a obligé les observateurs arrivés mi-avril en Syrie pour surveiller le cessez-le-feu, à cesser mi-juin leurs opérations.

 

Enfin, l'ambassadeur de Syrie en Irak a fait défection et ne représente plus le régime de Bachar el-Assad à Bagdad, a indiqué mercredi un diplomate d'un pays arabe en poste dans la capitale irakienne.

 

"Il a soumis une lettre au ministère irakien des Affaires étrangères", a affirmé ce diplomate qui s'exprimait sous couvert d'anonymat. Les responsables irakiens "se réuniront demain (jeudi). Ils réfléchiront aux moyens de l'envoyer dans un pays-tiers", a-t-il ajouté.

Des accrochages ont opposé mercredi à Damas forces syriennes et combattants anti-régime alors que la principale coalition de l'opposition échouait à obtenir de Moscou qu'il lâche le régime de Bachar el-Assad.
 
Les accrochages ont opposé à l'aube dans le quartier de Qadam à Damas soldats et rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et à Alep...

commentaires (3)

FERME ? Qu'est-ce que ça veut dire, dans ce contexte ? Pas de veto Russe ? Tous, ils traînent les choses...jusqu'après les élections américaines. Les choses bougent négativement, d'où les unités de la flotte Russe en route vers Tartous.

SAKR LEBNAN

07 h 40, le 12 juillet 2012

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Commentaires (3)

  • FERME ? Qu'est-ce que ça veut dire, dans ce contexte ? Pas de veto Russe ? Tous, ils traînent les choses...jusqu'après les élections américaines. Les choses bougent négativement, d'où les unités de la flotte Russe en route vers Tartous.

    SAKR LEBNAN

    07 h 40, le 12 juillet 2012

  • Aucun doute que Kofi Annan met les pieds dans le plat. Cela ne fait que perpétuer et aggraver la crise-tragédie en Syrie.

    Halim Abou Chacra

    10 h 18, le 11 juillet 2012

  • Ménager le chèvre et le chou , ainsi nous parait la politique de Moscou qui veut malgré toutes les divergences syriennes internes , garder sa présence musclée en Syrie . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    06 h 28, le 11 juillet 2012

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