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Moyen Orient et Monde - Reportage

En Syrie, les fiefs rebelles craignent la pénurie à l’approche du ramadan

Les marchandises arrivent au compte-gouttes et non sans péril.

À Qousseir, ville rebelle assiégée depuis des mois, les étals sont quasiment vides et les habitants vivant au rythme des bombardements se préparent à un ramadan difficile. Dans cette grande ville frontalière du Liban tenue par les insurgés et bombardée sans relâche par l’armée, les résidents doivent uniquement compter sur deux boucheries encore ouvertes.

 

« Il ne reste plus qu’une cinquantaine d’épiceries qui manquent presque de tout », affirme Nadim, commerçant. Les deux tiers des 30 000 habitants ont fui la ville et le reste peine à survivre. « Le ramadan commence dans dix jours et les problèmes vont s’aggraver », ajoute-t-il en référence aux dépenses que suppose l’iftar.


Les marchandises arrivent au compte-gouttes et non sans péril. « Des contrebandiers parviennent à nous ramener de la nourriture depuis Alep et Damas, mais ils encourent le risque d’être arrêtés à un barrage puis d’être emprisonnés ou exécutés pour avoir tenté de nous aider », explique Abdel Karim Yarbad, un autre commerçant. Abdel Karim est un riche marchand devenu avec la révolte responsable des stocks de nourriture destinés à aider les familles les plus pauvres de Qousseir. « Il y a aussi des Syriens nantis qui envoient de la nourriture par voiture ou par camion », dit-il.

 

Selon lui, près de 2 000 personnes sont en grande nécessité après avoir tout perdu. « Sans nous, ils mourront de faim », assure Abdel Karim en donnant une ration mensuelle à une famille de cinq membres dans un centre créé à cette fin. On y distribue du sucre, du riz, des pâtes, des légumes secs et du lait en poudre pour les enfants.

 

La plupart des aides sont assurées grâce à des donations de Syriens de l’étranger. « Beaucoup de Syriens aux États-Unis et en Europe donnent de l’argent pour qu’on puisse acheter les produits de base. Le Qatar, l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes apportent seulement 5 % de l’argent mensuel », explique Abdel Karim.


Autre problème majeur : les terres agricoles situées à la périphérie de Qousseir sont devenues inaccessibles en raison du siège. Autrefois cœur battant de la cité avec ses échoppes achalandées, le principal souk de Qousseir est devenu, selon les habitants, un repère des francs-tireurs du régime qui abattent toute personne qui se risque dans l’avenue Omar ben el-Khattab.

Le souk ressemble à un quartier fantôme : chaque rideau est criblé par les impacts des explosions et dans un salon de coiffure pour hommes, les miroirs brisés en mille morceaux.

 

« Le but principal était de priver les habitants de tout ravitaillement pour qu’ils ne résistent pas trop longtemps au siège », explique Omar qui a perdu son magasin.

À Qousseir, ville rebelle assiégée depuis des mois, les étals sont quasiment vides et les habitants vivant au rythme des bombardements se préparent à un ramadan difficile. Dans cette grande ville frontalière du Liban tenue par les insurgés et bombardée sans relâche par l’armée, les résidents doivent uniquement compter sur deux boucheries encore ouvertes.
 
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