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À La Une - Transition

Morsi annule la dissolution du Parlement égyptien

La décision du président risque de raviver les tensions avec l’armée.

Sit-in devant le palais présidentiel au Caire. Photo Amr Abdallah Dalsh/Reuters

Le président égyptien Mohammad Morsi a décidé hier d’annuler la dissolution du Parlement, une semaine environ après son investiture, d’après l’agence officielle MENA.
La décision du premier président islamiste et civil d’Égypte risque de raviver les tensions avec le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui s’est attribué en juin le pouvoir législatif grâce une décision de justice. Toujours selon l’agence MENA, le CSFA a d’ailleurs tenu une « réunion urgente sous la présidence du maréchal Hussein Tantaoui pour examiner les mesures présidentielles » d’hier.
En outre, le décret présidentiel prévoit « l’organisation d’élections anticipées pour la Chambre, 60 jours après l’approbation par référendum de la nouvelle Constitution du pays, et l’adoption d’une nouvelle loi régissant le Parlement », selon la MENA. Aucune date n’a été fixée pour la rédaction de la Constitution de l’après-Moubarak. La commission de 100 membres chargée de mettre au point ce document s’est réunie pour la première fois le 18 juin et a désigné un juge respecté, Hossam el-Ghariani, à sa tête.
Le décret présidentiel a été dénoncé comme « illégal » par l’ancien président de la Haute Cour constitutionnelle, Farouk Sultan. L’opposant Ayman Nour a de son côté appelé M. Morsi à respecter les décisions de la justice tandis que le député de gauche Abou el-Ezz el-Hariri a dit qu’il porterait l’affaire devant la cour administrative pour annuler les décisions du président.
L’Assemblée du peuple avait été dissoute la mi-juin en application d’une décision de la Haute Cour constitutionnelle la déclarant illégale, une mesure contestée par les Frères musulmans, première force politique de l’Assemblée. Dans son arrêt, cette cour avait invalidé les élections législatives qui s’étaient achevées en janvier, en raison d’un vice juridique dans la loi électorale ayant régi le scrutin. Ces élections s’étaient soldées par un raz de marée islamiste, près de la moitié des sièges revenant aux Frères musulmans, et près d’un quart aux fondamentalistes salafistes.
En l’absence de Parlement, le CSFA, à qui Hosni Moubarak avait confié les rênes du pays lors de sa démission en février 2011, s’est alors attribué le pouvoir législatif, qu’il exercerait jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée du peuple comme annoncé dans une « Déclaration constitutionnelle complémentaire ». La même déclaration octroyait un droit de veto au CSFA sur tout article de la future Constitution. Les détracteurs du CSFA l’ont alors accusé d’avoir orchestré cette décision de justice pour s’adjuger le pouvoir législatif et les Frères musulmans avaient dénoncé un véritable « coup d’État », affirmant que pour eux l’Assemblée du peuple restait valide et gardait le pouvoir législatif. À défaut de pouvoir le faire devant le Parlement, M. Morsi avait prêté serment le 30 juillet devant la Haute Cour constitutionnelle.
Ces annonces interviennent à la veille d’une réunion du conseil de la choura des Frères musulmans, dont M. Morsi est issu, et au lendemain d’une visite au Caire du secrétaire d’État adjoint américain William Burns, venu remettre un message du président Barack Obama au nouveau chef d’État égyptien.
Un responsable américain sous le couvert de l’anonymat a annoncé hier que le président Obama rencontrerait son homologue égyptien lors de l’Assemblée générale des Nations unies à New York en septembre, tandis que la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, doit se rendre en Égypte le 14 juillet.
(Source : AFP)
Le président égyptien Mohammad Morsi a décidé hier d’annuler la dissolution du Parlement, une semaine environ après son investiture, d’après l’agence officielle MENA.La décision du premier président islamiste et civil d’Égypte risque de raviver les tensions avec le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui s’est attribué en juin le pouvoir législatif grâce une...
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