Le président syrien Bachar el-Assad a accusé les Etats-Unis de soutenir les bandes rebelles dans son pays pour "déstabiliser" la Syrie, dans une interview à la télévision publique allemande ARD.
Les Etats-Unis "sont partie prenante au conflit. Ils offrent une protection et un soutien politique à ces bandes pour déstabiliser la Syrie", a affirmé Bachar el-Assad.
Selon des extraits écrits de cette interview, réalisée le 5 juillet et qui devait être diffusée dimanche soir, M. Assad estime que la question de son départ doit être réglée par le peuple syrien.
"Un président ne doit pas s'échapper devant les défis et nous faisons face actuellement à un défi national", estime-t-il, ajoutant : "mais d'un autre côté, on ne peut rester en fonction que si l'on a le soutien populaire".
"Nous ne fermons la porte à quiconque - pays ou responsable - qui souhaite aider à résoudre les problèmes en Syrie, à condition qu'ils soient sérieux et honnêtes", affirme en outre M. Assad.
Par ailleurs, le médiateur international pour la Syrie Kofi Annan est arrivé dimanche à Damas, a annoncé à l'AFP son porte-parole, Ahmed Fawzi. "L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe est arrivé ce soir à Damas pour des entretiens avec le président Bachar el-Assad", a indiqué ce porte-parole sans autres précisions.
Il s'agit de la troisième visite de M. Annan en Syrie depuis qu'il a été désigné pour tenter de résoudre la crise en cours depuis mars 2011. Cette visite intervient après que M. Annan a reconnu samedi que son plan avait jusqu'à présent échoué à mettre un terme au conflit qui dure depuis maintenant 16 mois.
Le plan en six points de M. Annan est théoriquement entré en vigueur avec un cessez-le-feu le 12 avril, mais les violences, loin de s'apaiser, se sont intensifiées depuis cette date, avec des dizaines de morts chaque jour.
Le plan Annan, officiellement accepté par le régime comme par l'opposition, prévoit la fin des violences, la libération des détenus, la liberté de circulation pour la presse et l'aide humanitaire, le respect du droit de manifester pacifiquement, et la mise en place d'un "processus politique ouvert dirigé par les Syriens".
Dans le même temps, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé à une transition politique dans ce pays pour épargner "une agression catastrophique" et répété que les jours des soutiens au régime de Bachar el-Assad étaient comptés.
Si les violences cessent et qu'une transition politique est engagée, "il y aura une chance d'épargner à la nation syrienne une agression catastrophique qui serait dangereuse pour le pays mais aussi pour la région", a insisté Mme Clinton devant la presse en marge d'une conférence internationale à Tokyo.
Sur le terrain, l'armée syrienne a repris ses bombardements dans l'est et le nord du pays, et a lancé des attaques coordonnées sur Qousseir et Rastane, deux bastions rebelles dans la province de Homs (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Au total, les violences ont fait au moins 46 morts, pour moitié des civils et pour moitié des combattants, a ajouté l'OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins.
Samedi, les opérations des forces de l'ordre et les combats entre soldats et rebelles avaient fait au moins 77 morts (39 civils, 25 soldats et 13 rebelles), selon la même source.
Dimanche avant l'aube, de "violents combats" ont opposé soldats et rebelles près de Qousseir, près de la frontière libanaise, tandis que l'armée pilonnait la ville et les villages environnants, a déclaré à l'AFP le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Selon un correspondant de l'AFP sur place, l'offensive a commencé samedi après-midi contre les lignes de défense établies par l'Armée syrienne libre (ASL) à Qousseir, près de la frontière libanaise. Des dizaines d'explosions ont retenti et des obus de mortier sont tombés dans le centre, où des combats ont eu lieu dans les rues.
Une attaque similaire a eu lieu à Rastane, mais les forces gouvernementales ont également dû reculer face à la résistance des rebelles, selon l'OSDH.
Les Etats-Unis "sont partie prenante au conflit. Ils offrent une protection et un soutien politique à ces bandes pour déstabiliser la Syrie", a affirmé Bachar el-Assad.
Selon des...
commentaires (5)
Ah bon?? Quelle surprise dis donc!
Henoud Wassim
03 h 21, le 09 juillet 2012