Le soir où Bacchus tire son chapeau à Zucchero

Il a monopolisé les premières places des hit parades pendant longtemps avant de venir faire son show au Liban. Mais l’attente a été compensée par une soirée des plus agréables dans le cadre du festival. Celui qui a vendu plus de 40 millions d’albums à travers le monde et côtoyé les géants de la musique à travers ses innombrables duos a pris la scène d’assaut. Avec sa guitare, Zucchero a été divin.
Assis au milieu de la scène, l’artiste italien, qui aura bientôt 60 ans (dont près de 30 dans le métier), accompagné de son groupe, a repris, pour le plus grand bonheur du public, les chansons de son nouvel album Chocabeck dont les plus célèbres, Un peccato morir et God Bless the Child ainsi que d’autres refrains d’une discographie que lui envieraient certains jeunes chanteurs d’aujourd’hui. La voix d’Adelmo Fornaciari est reconnaissable entre toutes. Son accent du Sud aussi. Et même sans chapeau, Zucchero demeure ce « chapelier fou italien ». L’espace majestueusement éclairé, de couleurs aussi chaudes que le timbre de l’italien, se fera l’écho de violons et violoncelles aux mélopées douces. Pour les titres dansants, ce sera la batterie à gogo et guitare électrique pleine de distorsions. Quand il quitte son trône, c’est la rockstar qui remplace le crooner. Ses mains suivent les coups de la grosse caisse et des cymbales. Il dirige les musiciens du regard. Du grand spectacle dont il est le maestro.
La magie opère dès les premières notes. Le public se lève et danse. Des festivaliers de tous âges se déhanchent. Zucchero chante pendant que l’assistance crie son nom. Et c’est avec Bacco perbacco et Baila morena qu’un vent d’hystérie va souffler sur les gradins transformés, en une fraction de seconde, en boîte de nuit sous ciel étoilé. Et quand le show tire à sa fin, il y a dans l’air plus d’ambiance qu’avec le plus entraînant des DJ confirmés.
Zucchero aura fait twister les ruines.