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À La Une - crise

Ankara fait état d'incidents aériens à la frontière syrienne

Des opposants et la presse syrienne s'accordent sur l'échec de Genève, un accord qui implique le départ d'Assad, selon Fabius.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le chef d'état-major des forces armées turques, le général Necdet Ozel, le 27 juin à Ankara. ADEM ALTAN / AFP

L'armée turque a annoncé dimanche que des hélicoptères syriens se sont approchés de la frontière turque, à trois reprises samedi, et que la chasse turque a été envoyée en patrouille à la frontière.

 

L'Etat-major turc a précisé qu'il n'y avait pas eu de violation de l'espace aérien turc, dans un communiqué sur son site internet. Il a précisé qu'il a dépêché quatre avions de combat F-16 de sa base d'Incirlik (sud), après que des hélicoptères syriens eurent survolé une zone située à environ six kilomètres de la frontière, près du sud de la province turque de Hatay.

L'armée turque a précisé qu'elle avait dépêché deux autres F-16 de sa base de Batman (sud-est), alors qu'un hélicoptère syrien avait été repéré non loin de la frontière, près de la province de Mardin (sud-est).

 

La tension est vive à la frontière turco-syrienne, depuis que la défense syrienne a abattu le 22 juin un avion turc F-4 Phantom en Mediterranée, près de la Syrie.


Dimanche, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué le Wall Street Journal, qui a affirmé que l'avion turc se trouvait dans l'espace aérien syrien, et non dans l'espace international comme l'affirme Ankara.

Ce journal "a malheureusement publié une information qui n'est pas exacte", a déclaré M. Erdogan.

 

Samedi, le journal américain a publié un article, citant des sources du renseignement américain, selon lequel le F-4 Phantom turc "a probablement été touché par des canons anti-aériens basés sur la côte (syrienne), alors qu'il se trouvait dans l'espace aérien syrien". 

 

A la suite de l'article du Wall Street Journal, l'armée turque a tenu à réaffirmer dans un communiqué que son avion avait été abattu dans les eaux internationales. Les deux pilotes de l'avion n'ont pas été retrouvés, a précisé l'armée turque, ajoutant que le sous-marin Nautilus, un appareil américain, doit arriver sur la zone du crash lundi, pour participer aux recherches de l'épave.

 

 

L'accord de Genève, une "farce"

 

Sur un autre plan, la presse officielle syrienne et des opposants ont qualifié dimanche d'échec l'accord sur une transition politique décidé à Genève par le Groupe d'action sur la Syrie. Dans ce contexte tendu, une réunion de deux jours de l'opposition syrienne doit s'ouvrir lundi au Caire. Des ministres de pays arabes devraient y participer.

 

Sur sa page Facebook, Burhan Ghalioun, ancien chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a qualifié de "farce" l'accord qui prévoit un gouvernement de transition pouvant inclure des membres du régime actuel.

Il a ironisé sur le fait que les Syriens devaient négocier avec "leur bourreau, qui n'a pas cessé de tuer, torturer (...) ou violer des femmes" depuis le début de la révolte en mars 2011.

 

Un autre membre du CNS, Khaled Khoja, a souligné qu'"en tant que CNS, nous refusons toute initiative qui ne dit pas clairement que (le président) Bachar el-Assad et son équipe de tueurs doivent quitter le pouvoir".

 

Plus mesurée, Bassma Kodmani, porte-parole du CNS, a trouvé "quelques éléments positifs" dans le texte mais a regretté que le plan d'ensemble reste "trop vague pour entrevoir une action réelle et immédiate".

 

Les Comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation sur le terrain, ont estimé pour leur part que les "tournures obscures" employées dans l'accord permettaient au régime "de jouer avec le temps" pour continuer "les massacres".

 

L'accord prévoit un gouvernement de transition qui "pourra inclure des membres du gouvernement actuel et de l'opposition et d'autres groupes, et doit être formé sur la base d'un consentement mutuel", a expliqué l'émissaire international Kofi Annan, architecte de la réunion, en précisant que l'avenir de M. Assad serait l'affaire des "parties syriennes".

 

Les autorités syriennes n'avaient pas encore réagi officiellement en fin d'après-midi, mais la presse officielle parlait elle aussi d'"échec". "Aucun règlement de la crise n'aboutira s'il n'est pas basé sur l'avis du peuple syrien, source de la légalité. Les Syriens sont capables d'engager un dialogue national où il n'y a pas de place pour les pays voisins et les autres pays plus lointains, en particulier ceux qui incitent à tuer les Syriens", selon le journal du parti au pouvoir, al-Baas.

 

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a également estimé que la réunion n'avait "pas été un succès", essentiellement parce que la Syrie et "des nations (comme l'Iran) ayant une influence sur les événements dans ce pays", n'avaient pas été invitées.

 

Les membres du Groupe d'action eux-mêmes ont divergé sur l'interprétation de l'accord, les Etats-Unis estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère "post-Assad" tandis que la Russie et la Chine, alliés du président Assad, réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de choisir leur avenir.

 

Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a souligné dimanche que la rencontre de Genève était une "démonstration claire" de la volonté d'aboutir au niveau international à une solution politique au conflit.

 

L'accord du groupe d'action sur la Syrie requiert implicitement le départ de Bachar el-Assad du pouvoir, a déclaré pour sa part dimanche le chef de la diplomatie française.

"Le texte dit précisément qu'il y aura un gouvernement de transition qui aura tous les pouvoirs, donc ce ne sera pas Bachar el-Assad", a dit Laurent Fabius sur TF1. "Donc, ça signifie implicitement que M. Assad doit partir. Bachar el-Assad, à terme, c'est fini", a souligné le ministre des Affaires étrangères.


 

Sur le terrain, les violences ont fait plus de 120 morts à travers le pays samedi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Et dimanche, l'OSDH déplorait la mort de 21 personnes, précisant que l'armée bombardait des localités à la périphérie de Damas et un quartier de Homs (centre).

En plus de 15 mois de révolte, la répression et, depuis quelques mois, les combats entre armée et rebelles ont fait plus de 15.800 morts, en majorité des civils, selon l'OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins.

L'armée turque a annoncé dimanche que des hélicoptères syriens se sont approchés de la frontière turque, à trois reprises samedi, et que la chasse turque a été envoyée en patrouille à la frontière.
 
L'Etat-major turc a précisé qu'il n'y avait pas eu de violation de l'espace aérien turc, dans un communiqué sur son site internet. Il a précisé qu'il a dépêché quatre...

commentaires (1)

Impasse totale. Moscou en est responsable parce que la Russie elle-même, par son intransigeance, s'est fourrée dans la sienne. Il faudrait des représailles arabes sévères et explicites contre le gouvernement Poutine. Autrement la peuple syrien ne va nullement pouvoir sortir de la spirale des tueries, des massacres, des crimes contre l'humanité.

Halim Abou Chacra

09 h 14, le 01 juillet 2012

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Commentaires (1)

  • Impasse totale. Moscou en est responsable parce que la Russie elle-même, par son intransigeance, s'est fourrée dans la sienne. Il faudrait des représailles arabes sévères et explicites contre le gouvernement Poutine. Autrement la peuple syrien ne va nullement pouvoir sortir de la spirale des tueries, des massacres, des crimes contre l'humanité.

    Halim Abou Chacra

    09 h 14, le 01 juillet 2012

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