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À La Une - Elections

Mohamed Morsi, premier président islamiste à la tête de l'Egypte

"Je suis le président de tous les Egyptiens, sans exception", assure le Frère musulman dans son premier discours à la nation en tant que président élu.

Mohamed Morsi dans son premier discours à la nation en tant que président élu. Nile TV/

Le Frère musulman Mohamed Morsi a été déclaré dimanche vainqueur de la présidentielle en Egypte, devenant le premier président élu du pays depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011.

 

"Je suis le président de tous les Egyptiens, sans exception", qu'il soient "à l'intérieur ou à l'extérieur" du pays", a-t-il déclaré dans une allocution après l'annonce officielle de sa victoire, retransmise à la télévision.

"Je t'appelle, grand peuple d'Egypte (...), à renforcer notre unité nationale. L'unité nationale est le seul moyen de sortir de ces temps difficiles", a ajouté M. Morsi.

 

"Je ne serais pas ici maintenant, en tant que premier président élu par la volonté libre des Egyptiens, sans la grâce de Dieu et (...) le sang des martyrs", a-t-il déclaré dans son premier discours à la nation en tant que président élu. "Merci aux martyrs, aux âmes des martyrs, aux mères des martyrs, aux pères des martyrs", a-t-il ajouté, en allusion aux quelque 850 personnes mortes en janvier-février 2011, victimes de la répression. Et d'assurer : "La révolution continue, jusqu'à ce que ses objectifs soient réalisés".

 

Le président égyptien élu a par ailleurs promis de respecter les traités internationaux signés par son pays. "Nous préserverons les traités et chartes internationaux", a-t-il déclaré dans son discours retransmis à la télévision, sans plus de précisions. Parmi les principaux engagements internationaux de l'Egypte figurent les accords de paix avec Israël conclus en 1979.

 


M. Morsi a obtenu 13,2 millions de voix contre 12,3 millions à son rival Ahmad Chafiq, ultime Premier ministre de M. Moubarak, a déclaré le président de la commission électorale, Farouk Soltan.

Selon la commission électorale, le taux de participation au second tour de cette présidentielle qui s'est tenue les 16 et 17 juin, s'est élevé à 51%. Le nombre de votants s'est élevé à 26,4 millions sur 50,9 millions d'inscrits.
La participation lors du premier tour, les 23 et 24 mai, avait été de 46%.

 

 

 

Mohamed Morsi, un ingénieur de 60 ans, diplômé d'une université américaine devient le premier islamiste à parvenir à la tête du pays le plus peuplé du monde arabe. Il est aussi le premier civil à devenir chef de l'Etat depuis la chute de la monarchie en 1952, ses prédécesseurs étant tous sortis des rangs de l'armée. Le nouveau président doit s'adresser à la nation dans la soirée, selon l'un de ses porte-parole.

 

Sa victoire a été saluée par une explosion de joie place Tahrir au Caire, où plusieurs milliers de ses partisans ont crié "Allah akbar" (Dieu est le plus grand) et lancé des feux d'artifice. "L'ancien régime est parti. C'est bon pour l'Egypte et les Egyptiens", a réagi l'un d'eux, Khaled Abdel Satar.
"C'est une victoire pour la révolution égyptienne", a commenté à l'AFP un autre manifestant, Mohammed Abdel Ghafar, avocat. Son ami Ahmed Shabrawi se félicite quant à lui du transfert prochain du pouvoir à un président civil.

 

Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), l'instance qui dirige le pays depuis la chute de M. Moubarak, a adressé ses félicitations au nouveau président, a rapporté la télévision d'Etat.

 

Fort d'une légitimité acquise lors d'une élection où les Egyptiens ont pu pour la première fois choisir leur président librement, le futur chef d'Etat disposera toutefois d'une marge de manoeuvre très réduite face au Conseil militaire.
L'armée a en effet récupéré le pouvoir législatif après la dissolution mi-juin de l'Assemblée, contrôlée par les islamistes, en vertu d'un jugement déclarant illégal le mode de scrutin.
Toute réforme restera donc, jusqu'à l'élection d'une nouvelle chambre des députés à une date non précisée, soumise au contrôle des militaires.
L'armée garde également un droit de regard sur la rédaction de la future Constitution du pays, ainsi que des prérogatives importantes en matière de sécurité et de maintien de l'ordre dans ce pays de quelque 82 millions d'habitants.

 

Un responsable des Frères musulmans, Mohamed el-Beltagui, a indiqué que les partisans de la confrérie poursuivraient leur sit-in sur la place Tahrir "jusqu'à l'annulation de la Déclaration constitutionnelle complémentaire", en ajoutant que le CSFA "n'a pas le droit de confisquer le pouvoir exécutif ni législatif".

 

A l'annonce des résultats, la déception était vive au sein du camp Chafik, qui n'avait cessé de proclamer sa victoire sur la base de résultats provisoires au cours des derniers jours. Plusieurs de ses supportrices ont hurlé, d'autres étaient en pleurs alors que des hommes se sont pris la tête entre les mains, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le responsable de communication de la campagne de M. Chafik, Ahmad Baraka a refusé de commenter cette défaite.

 

"Je suis vraiment triste", affirme Magued, un partisan de Chafik. "Je ne vois pas comment l'Egypte sera représentée par cet homme et son groupe", s'interroge-t-il. "C'est un marché conclu entre l'armée et les Frères", déplore une supportatrice qui a refusé d'être identifiée. Pour elle, "l'armée a peur que le pays s'engage dans la violene".

 

Chef du Parti de la Justice et de la Liberté (PLJ), la vitrine politique des Frères musulmans, M. Morsi a bénéficié lors de sa campagne du soutien de l'immense réseau militant de la confrérie, la plus importante et la mieux organisée des forces politiques du pays.
M. Chafik quant à lui avait le soutien des réseaux de l'ancien parti de M. Moubarak, d'une très grande partie de la communauté chrétienne copte, et de nombreux Egyptiens séduits par son discours de retour à la sécurité après une transition politique chaotique.

 

L'annonce des résultats, attendue jeudi dernier, avait été reportée par la commission électorale, qui a indiqué avoir besoin de temps pour examiner les recours présentés par les candidats.
Pendant plusieurs jours MM. Morsi et Chafik se sont engagés dans une bataille de déclarations et de communiqués, chacun revendiquant la victoire.

 

 

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