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Moyen Orient et Monde

Paris appelle les militaires à déserter

La France a appelé hier les membres de l’armée et des forces de sécurité syriennes à déserter. « La France se félicite de la défection du colonel Hassan Hammadeh et salue ce geste courageux », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, en référence au pilote qui a atterri en Jordanie jeudi aux commandes de son avion de chasse MiG-21 et demandé l’asile politique. « Le colonel Hassan Hammadeh rejoint la liste des officiers, sous-officiers et hommes du rang de l’armée syrienne, qui, depuis 15 mois, sont de plus en plus nombreux à faire le choix de la dignité et de la lutte pour la liberté face à la barbarie du régime syrien. En refusant d’être les acteurs de la répression mise en œuvre par Bachar el-Assad, ces défecteurs méritent notre reconnaissance et celle du peuple syrien. Cette défection d’hier (jeudi) nous amène à appeler les membres de l’armée et des forces de sécurité syrienne à poursuivre ces défections, ces désertions et à ne plus obéir aux ordres criminels du régime de Damas », a souligné M. Valero.
De son côté, le ministère syrien de la Défense a estimé que le colonel était « un déserteur et un traître à la nation », et promis qu’il serait sanctionné, tout en faisant état de « contacts » avec la Jordanie en vue d’une restitution de l’avion. Les États-Unis ont eux salué cette défection, jugeant que « c’est certainement un moment très important, lorsqu’un homme décide de prendre un avion à 25 millions de dollars et de s’envoler vers un autre pays ».
Pendant ce temps, le ministre français des AE, Laurent Fabius, a répété hier que les « responsables d’atrocités syriennes devront rendre compte de leurs actes », après un entretien avec Paulo Pinheiro, président de la Commission d’enquête internationale sur les droits de l’homme en Syrie. « Les hommes, les femmes et les enfants ne peuvent ainsi continuer à être torturés et exécutés en toute impunité. Nous devons cette exigence de justice au peuple syrien », a-t-il ajouté.

Annan et les pressions
Par ailleurs, l’émissaire international Kofi Annan a souhaité que l’Iran participe à une prochaine réunion sur la Syrie. Au cours d’une conférence de presse à Genève, M. Annan a expliqué que les détails de la réunion n’étaient pas finalisés et qu’il n’était donc pas en mesure de dire si la conférence pouvait avoir lieu le 30 juin à Genève, comme l’ont évoqué la France et la Suisse. Pour M. Annan, la conférence de Genève devrait compter sur la présence des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne), ainsi que des États de la région.
M. Annan a par ailleurs exhorté la communauté internationale à « augmenter la pression » sur les parties en Syrie afin de mettre un terme aux violences. « J’ai eu des consultations intensives (...) dans des capitales dans le monde sur la possibilité de convenir d’une réunion pour discuter des actions à prendre en vue d’appliquer le plan Annan. Il faut agir maintenant », a-t-il lancé.
Face à une situation qui se dégrade au fil des jours, Kofi Annan et le chef de la mission des observateurs de l’ONU, Robert Mood, ont fait le point sur l’avenir de cette mission dont le mandat expire le 20 juillet. M. Mood s’est dit hier « loin d’être convaincu » qu’un plus grand nombre d’observateurs ou que des observateurs armés, comme l’ont suggéré certains, modifient la situation sur le terrain.
L’émissaire de l’ONU, visiblement fatigué, a tenté d’expliquer qu’il y avait encore de l’espoir. Se référant à son passé, il a ainsi expliqué avoir vu d’autres situations restées dans l’impasse pendant longtemps jusqu’à ce que se produise « un changement ».
Sur la question humanitaire, M. Mood a jugé « inacceptable » que des civils soient pris au piège des violences et a rappelé aux parties qu’il fallait distinguer entre les civils et les combattants. Il a par ailleurs rappelé que Damas avait la responsabilité première de protéger la population et s’est dit « particulièrement préoccupé par l’occupation militaire d’hôpitaux et d’écoles ».
Les négociations pour la tenue de la réunion à Genève étaient toujours en cours hier soir, a indiqué pour sa part Washington, qui souhaite éviter le risque de discussions sans résultat concret.

Lavrov à Moallem
Côté russe, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov a déclaré avoir signifié à son homologue syrien Walid Moallem que Damas devait faire « beaucoup plus » d’efforts pour mettre en œuvre le plan Annan, au cours d’une rencontre en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg. « Notre vision de la conférence internationale sur la Syrie (prévue pour le 30 juin) comporte un point essentiel selon lequel les forces gouvernementales et l’opposition armée doivent sortir des villes et des autres agglomérations simultanément et sous le contrôle des observateurs internationaux. Le gouvernement syrien y est prêt, le ministre me l’a dit. Il nous faut désormais faire en sorte que la partie adverse y soit également prête », a-t-il ajouté.
M. Lavrov a par ailleurs réitéré l’opposition de son pays à l’accent mis par les Occidentaux sur un départ de Bachar el-Assad en tant que préalable au rétablissement de la paix.
La France a appelé hier les membres de l’armée et des forces de sécurité syriennes à déserter. « La France se félicite de la défection du colonel Hassan Hammadeh et salue ce geste courageux », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, en référence au pilote qui a atterri en Jordanie jeudi aux commandes de son avion de chasse MiG-21 et...

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