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Lifestyle - Environnement

La belle oasis d’Errachidia au Maroc menacée par la surexploitation de l’eau

L’assèchement des palmeraies peut mener à une véritable catastrophe écologique.

Des agriculteurs ont créé une coopérative pour faire face à la désertification qui menaçait leurs oasis. Abdelhak Senna/AFP

Nichée dans les montagnes du Haut-Atlas, la vaste oasis d’Errachidia, parmi les plus belles du Sud marocain, est aujourd’hui menacée par l’exploitation irraisonnée des points d’eau qui lui donnent vie depuis des millénaires, illustrant la question de la gestion de l’eau dans le monde.
Anciennement appelée «Ksar Souk», la ville d’Errachidia (200000 habitants) est le chef-lieu de la province qui porte le même nom. Cette région est connue par la beauté de ses oasis, au milieu des montagnes arides et d’un désert qui s’étend jusqu’au Sahara occidental.
La répartition de l’eau dans l’immense oasis aujourd’hui menacée d’assèchement se faisait via les «khattaras», un système d’irrigation séculaire assuré par la pratique des tours d’eau, et géré par les habitants selon des rites berbères ancestraux. Ce système permettait de maintenir un débit d’eau régulier tout au long de l’année.
Mais à partir des années soixante-dix, l’utilisation des pompes à eau par les agriculteurs a conduit à l’assèchement progressif de la nappe phréatique. Et les champs, naguère régulièrement cultivés et verdoyants, ne sont plus que des terrains vagues abandonnés par les habitants de l’oasis. «Les traces des champs... vous voyez comme elles sont grandes ? Regardez: un, deux, trois, quatre mètres de largeur. Elles sont grandes, donc ça veut dire qu’il y avait beaucoup d’eau», s’indigne Lahcen Kabiri, professeur en géosciences de l’environnement à la faculté d’Errachidia. « Les agriculteurs ont peu à peu opté pour des puits individuels, qu’ils ont équipés de pompes à eau... Des milliers de forages creusés, et en quelques années la nappe s’est vidée », poursuit l’universitaire en montrant un immense terrain entouré de quelques palmiers à moitié desséchés. Selon M. Kabiri, cette situation «pourrait évoluer vers une véritable catastrophe écologique compte tenu du rôle des oasis dans la lutte contre la désertification».
Habitants et autorités locales prennent de plus en plus conscience des menaces qui pèsent sur cette oasis, parmi les plus vastes du Maroc. Dans la petite palmeraie d’Izilf au cœur de l’oasis, quelques agriculteurs décident de faire face collectivement à ce problème. «Nous avons créé une coopérative pour gérer l’eau collectivement. Sinon, tout ce que vous voyez autour de vous n’existerait plus. Il n’y aurait plus rien, tout serait mort, séché», prévient Moha Bousseta, le président de la coopérative d’eau d’Izilf. Pour les habitants de la région d’Errachidia, pour la plupart des Berbères, la gestion de l’eau est «non seulement un enjeu écologique majeur, mais c’est une question de vie ou de mort», conclut M. Kabiri.
(Source : AFP)
Nichée dans les montagnes du Haut-Atlas, la vaste oasis d’Errachidia, parmi les plus belles du Sud marocain, est aujourd’hui menacée par l’exploitation irraisonnée des points d’eau qui lui donnent vie depuis des millénaires, illustrant la question de la gestion de l’eau dans le monde.Anciennement appelée «Ksar Souk», la ville d’Errachidia (200000 habitants) est le chef-lieu de...

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