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À La Une - crise

Moscou nie avoir accusé Washington d'armer les dissidents en Syrie

Clinton appelle de nouveau la Russie à cesser de livrer des armes à Damas ; Paris appelle à placer les dispositions du plan Annan sous le chapitre VII à l'ONU.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov reçu mercredi 13 juin à Téhéran. ATTA KENARE/AFP

Confusion diplomatique mercredi soir au sujet de l'armement de l'opposition syrienne. Le ministère russe des Affaires étrangères a démenti en soirée les déclarations attribuées au ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov par les traducteurs iraniens au cours d'une visite en Iran, selon lesquelles Moscou accusait Washington de livrer des armes aux dissidents en Syrie.


"C'est une erreur de traduction en farsi", a déclaré à l'AFP un membre du service de presse du ministère à Moscou, fournissant une version en russe de la déclaration de M. Lavrov, dans laquelle celui-ci souligne que les Etats-Unis livrent des armements "dans des pays de la région".


"Nous ne livrons ni en Syrie, ni ailleurs des choses qui puissent être utilisées dans la lutte contre des manifestants pacifiques, contrairement aux Etats-Unis eux-mêmes qui livrent régulièrement dans des pays de la région de tels équipements spéciaux", a déclaré M. Lavrov en Iran selon le texte fourni par le ministère.

Les traducteurs officiels du russe vers le farsi et l'anglais à Téhéran avaient prêté mercredi à M. Lavrov d'autres propos. "Les Etats-Unis fournissent à l'opposition des armes qui sont utilisées dans les combats contre le gouvernement syrien", aurait-il déclaré, selon eux.


Les Etats-Unis avaient aussitôt réagi, avant la mise au point de Moscou, niant armer l'opposition syrienne.
"Nous ne fournissons pas et n'avons pas fourni d'armes à l'opposition syrienne", a assuré à des journalistes le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

 

Un démenti qui n'a pas empêché la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton d'appeler, à nouveau, Moscou à cesser de livrer des armes à Damas, avertissant que la "spirale" de la violence qui secoue la Syrie l'entraînait tout droit vers la "guerre civile". "Nous avons appelé à plusieurs reprises le gouvernement russe à couper complètement ses liens militaires (avec la Syrie) et à suspendre tout nouveau soutien ou nouvelle livraison", a-t-elle déclaré, tout en réaffirmant son attachement à la coopération entre les Etats-Unis et la Russie.

 

Parallèlement sur le front diplomatique, la France va proposer aux autres pays du Conseil de sécurité de rendre "obligatoires" les dispositions du plan du médiateur international Kofi Annan, pour éviter une nouvelle aggravation de la situation en Syrie, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lors d'une conférence de presse. Ce chapitre VII permet d'imposer des mesures à un pays, sous peine de sanctions ou même d'usage de la force.

 

Paris estime qu'un degré supplémentaire a été franchi dans les crimes et les violences en Syrie, et qu'un accord est désormais possible au Conseil de sécurité. Dans cette enceinte, la Russie, très proche alliée de la Syrie, et la Chine, se sont jusqu'à présent opposées à toute action résolue de la communauté internationale dans son ensemble.

 

Fabius a précisé que Paris allait proposer "un nouveau train de sanctions", visant non seulement l'entourage du président syrien, mais aussi "les cadres de l'armée".

 

Le chef de la diplomatie française a estimé d'autre part que la Syrie se trouvait en situation de "guerre civile", appelant à la fin du "régime de massacreurs" de Bachar el-Assad.

 

Mardi, le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, avait également suggéré que la Syrie était en situation de guerre civile. Aujourd'hui, le ministère syrien des Affaires étrangères a rejeté tout état de guerre civile, et affirmé que le régime luttait contre le terrorisme.

 

Des propos réfutés par la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un groupe de l'opposition.
"Les propos du responsable de l'ONU sur la guerre civile ne traduisent pas la réalité des événements, (...) et mettent sur un pied d'égalité la victime et le bourreau", a affirmé la CGRS mercredi dans un communiqué.

 

Privilégiant une solution politique, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a de son côté affirmé mercredi qu’une "intervention militaire étrangère n'est pas la bonne voie pour la Syrie".

 

"Une descente aux enfers a commencé en Syrie", a dénoncé pour sa part le nonce (ambassadeur) du Saint-Siège en Syrie, Mgr Mario Zenari, affirmant que les chrétiens doivent jouer un "rôle de passerelle" et récusant qu'ils soient victimes de persécutions particulières.

 

 

Haffé "purgée des bandes terroristes"


 

Sur le terrain, les autorités "ont ramené la sécurité et le calme dans la région de Haffé après l'avoir purgée des bandes terroristes armées qui ont terrifié les habitants", a indiqué l'agence Sana citant une source officielle.

 

Le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, avait annoncé plus tôt le retrait des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL, en majorité composée de déserteurs) de Haffé, un "repli tactique" selon lui, ajoutant que les forces du régime avaient repris la ville dans la foulée.

 


 


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Par ailleurs, le ministère syrien des Affaires étrangères a demandé aux observateurs de l'ONU d'"aller à Haffé pour se rendre compte de la situation" sur le terrain où "les terroristes avaient commis des assassinats et des vols".

Une équipe d'observateurs qui tentait mardi de se rendre à Haffé, en a été empêchée par des habitants d'un village voisin partisans du président Assad. Des véhicules de l'ONU ont essuyé des tirs, ont indiqué les Nations unies.

 

Dans le reste du pays, les opérations de répression et les combats entre soldats et rebelles ont fait 50 morts mercredi, 40 civils et dix soldats, selon l'OSDH. Les forces du régime ont accentué leurs attaques contre plusieurs localités où sont retranchés les rebelles, en les soumettant à des bombardements à l'artillerie lourde, avant de lancer des assauts.

 

 

Depuis le début de la révolte, la répression de la révolte et les combats entre rebelles et forces gouvernementales ont fait plus de 14.100 morts, selon l'OSDH.

Confusion diplomatique mercredi soir au sujet de l'armement de l'opposition syrienne. Le ministère russe des Affaires étrangères a démenti en soirée les déclarations attribuées au ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov par les traducteurs iraniens au cours d'une visite en Iran, selon lesquelles Moscou accusait Washington de livrer des armes aux dissidents en...

commentaires (2)

Pauvre Syrie devant encore subir les sournoiseries de ce genre de post-"KGBistes" ersatz de "tatares" !

Antoine-Serge KARAMAOUN

11 h 48, le 14 juin 2012

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Commentaires (2)

  • Pauvre Syrie devant encore subir les sournoiseries de ce genre de post-"KGBistes" ersatz de "tatares" !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    11 h 48, le 14 juin 2012

  • Une debandade des comploteurs sera le tarif a payer a toute la desinformation de guerre civile presente et a venir. Le compte a rebours est enclanche, toute nouvelle ruse de Koffi Anann pour permettre aux salafo wahabite de progresser en territoite syrien ne sera plus tolere, rappelez vous chers amis internautes , le regime a essaye de cooperer par des elections, des "plans" Anann et autres, mais il semblerait que c'etait une farce devant permettre aux comploteurs salafisto wahabites de mieux se positionner sur le terrain. treve de plaisanterie a present, l'etat legitime doit reprendre en main la situation par tous moyens legaux justifiant le sauvegarde de la souverainete du pays.

    Jaber Kamel

    10 h 09, le 13 juin 2012

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