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Économie - Zone euro

Merkel demande une Europe politique renforcée pour sortir de la crise

La chancelière est sous pression de la France qui réclame des mesures rapides en faveur de la croissance.

La chancelière Angela Merkel a plaidé hier pour un chantier européen de longue haleine en vue de construire une Europe politique renforcée alors que l’Espagne vacille et que ses partenaires réclament des solutions immédiates.
Dans un entretien télévisé hier matin, la chancelière a exposé ses remèdes : « Nous avons besoin de plus d’Europe (...) d’une union budgétaire (...) et nous avons besoin avant tout d’une union politique. Nous devons, pas à pas, abandonner des compétences à l’Europe », a-t-elle déclaré. Mais « nous ne devons pas rester immobiles parce que l’un ou l’autre (pays) ne veut pas encore suivre », a-t-elle ajouté, ouvrant la porte à une Europe à deux vitesses.
Évoquant le sommet très attendu de l’Union européenne les 28 et 29 juin à Bruxelles, elle a toutefois tempéré les attentes, comme à son habitude, soulignant que le salut de l’Europe viendrait de mesures structurelles de longue haleine. Il n’y aura pas « un seul sommet capable de tout régler d’un coup », a-t-elle averti. Le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron, attendu à Berlin, ont demandé « un plan immédiat pour résoudre la crise » de la zone euro, laquelle a aussi fait l’objet d’un entretien mercredi entre M. Obama et le vice-Premier ministre chinois chargé de l’Économie, Wang Qishan.
La chancelière est également sous pression de la France qui réclame des mesures rapides en faveur de la croissance, dont la création d’euro-obligations qui permettraient de mutualiser la dette des différents pays et ainsi d’alléger le fardeau des plus fragiles. L’Espagne et son secteur bancaire aux abois concentraient toujours l’essentiel des inquiétudes, avec une émission obligataire très scrutée jeudi matin, dont les taux sont ressortis en nette hausse, supérieurs à 6 % (6,044 %) sur l’échéance phare à 10 ans, pour un montant de 2,074 milliards d’euros, plus que prévu.
D’ici là seront passées des échéances politiques cruciales : les élections législatives en Grèce et en France le 17 juin. Le président de la BCE Mario Draghi avait appelé de ses vœux mercredi la « clarification de la vision de l’euro » à cinq ou dix ans lors du prochain sommet, estimant que celle-ci serait à même de ramener la confiance sur les marchés. L’Allemagne veut donc soumettre à ses partenaires à cette occasion une proposition pour un programme de travail menant à terme à une union politique, qui pourrait ne concerner qu’un noyau dur de pays si certains États sont opposés au processus.
La dirigeante de la première économie européenne, qui tient les cordons de la bourse en Europe, se place une fois de plus sur le terrain du long terme, là où beaucoup de ses partenaires attendent des actions concrètes et immédiates, en faveur tout d’abord des banques espagnoles. Celles-ci auraient un besoin de financement compris entre 40 et 80 milliards d’euros, selon le journal espagnol ABC hier, qui anticipe la publication lundi d’une estimation très attendue du Fonds monétaire international (FMI).
Madrid s’est donné encore deux semaines pour décider d’une requête d’aide à ses partenaires européens. Le pays est opposé à une aide formelle du FESF, qui serait flanquée de conditions sévères et signifierait un abandon partiel de souveraineté. Mais Berlin reste opposé à la solution que prônent certains, une aide directe du mécanisme de sauvetage FESF. Le gouvernement allemand reste en revanche muet sur une piste dessinée mercredi, qui verrait le FESF aider une institution espagnole, le Fonds public espagnol d’aide au secteur bancaire (Frob).
(Source : AFP)
La chancelière Angela Merkel a plaidé hier pour un chantier européen de longue haleine en vue de construire une Europe politique renforcée alors que l’Espagne vacille et que ses partenaires réclament des solutions immédiates.Dans un entretien télévisé hier matin, la chancelière a exposé ses remèdes : « Nous avons besoin de plus d’Europe (...) d’une union...

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