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Culture - Concert

Erik Truffaz, truffé de jazz

C’est la quatrième fois qu’il foule le sol libanais. Quatrième fois qu’il fait exploser l’applaudimètre. Accompagné de son trio de musiciens jazz, Erik Truffaz s’est produit sur la scène du Music Hall, trompette à la main et tempo dans toutes ses finitions.

Erik Truffaz, un visage inspiré et du rock jazzy dans ses envolées. Photo Hassan Assal

Le quartette Erik Truffaz à la trompette, Marcello Guiliani à la basse, Marc Erbetta à la batterie et Patrick Muller au clavier ont, l’un après l’autre (et surtout tous ensemble), fait preuve de génie.


Il y avait une ambiance bon enfant dans la salle ce soir-là, malgré le petit retard servi en apéritif et très vite compensé par la qualité du programme. Truffaz rentre sur scène avec ses musiciens sous les cris du public en effervescence. Dès le premier morceau, le trompettiste donne le ton de la soirée: les spectateurs seront scotchés à son souffle durant plus d’une heure. Truffaz est accompagné au clavier par Muller qui va électriser les rangs. Celui-ci va offrir des sons dignes des plus grands groupes d’électro.


Base de tous les morceaux, le clavier de Patrick Muller sera le fil d’Ariane de la soirée. Les solos qu’il entreprend sont d’une rapidité époustouflante. Ses doigts sprintent sur les touches de son instrument, mieux encore, ils semblent être une naturelle continuité de son clavier. Il y a même du rock dans ses envolées et sur son visage inspiré. Erbetta, lui, va signer le tempo de la soirée du bout de ses baguettes. Digne des grands groupes de jazz, il va aligner les grosses caisses pendant tout le show. Trépidant dans tous ses coups d’avant-bras, au point de ne plus pouvoir suivre ses poignets du regard. Trente ans de collaboration auront eu raison d’une quelconque banalité possible de son art. Marcello Guiliani, bassiste d’origine italienne, debout derrière les autres, va compenser la timidité sous-jacente de son art par des instants de félicité où les quatre cordes de son instrument suffiront à garder en haleine un public qui, en attendant impatiemment de saluer la basse d’une pluie d’applaudissements, va même laisser échapper des cris aigus durant ses gammes, symbole d’une salle presque en émoi.


Et puis il y a Truffaz. D’une humilité sans pareil, génial jusqu’à la pointe de ses cheveux plus sel que poivre. En costume (sans une cravate qui rappellerait le jazz d’une autre époque) puis sans veste, le trompettiste a le souffle d’un ange. Il respire avec une émotion qui se traduit dans chacune de ses compositions. Sur scène, il semble coupé de la réalité, emporté par la musique du quartette qu’il salue d’ailleurs d’un sourire à la fin de chaque morceau. Depuis 2003, il ajoute même une distorsion à sa trompette, élaborant ainsi les possibilités offertes par son instrument. La soirée sera même témoin d’une collaboration inédite entre le trompettiste d’origine suisse et le chanteur libanais du groupe Mashrou’ Leila. Hamed Sinno traduira en arabe le titre Let me go du quartette avant de l’interpréter avec une voix cassée et rauque à souhait. Les musiciens joueront ensuite un morceau du groupe local. Ce sera donc jazz jusqu’au bout de la nuit et du bout du monde.

Le quartette Erik Truffaz à la trompette, Marcello Guiliani à la basse, Marc Erbetta à la batterie et Patrick Muller au clavier ont, l’un après l’autre (et surtout tous ensemble), fait preuve de génie.
Il y avait une ambiance bon enfant dans la salle ce soir-là, malgré le petit retard servi en apéritif et très vite compensé par la qualité du programme. Truffaz rentre sur scène...
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