C’est la première manifestation tripolitaine après l’arrestation de Chady Maoulawi. Une cinquantaine de Tripolitains se sont rassemblés devant le Sérail. Un jeune homme de 16 ans, vivant dans les quartiers de Bab el-Tebbaneh, explique : « Pour sortir indemne de mon quartier, il faut le connaître. J’en connais les recoins par cœur. » Les tensions entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen, les Tripolitains en ont l’habitude et en font les frais depuis des années. Mais cette fois-ci, c’est dans les quartiers relativement épargnés que les coups de feu se font entendre, comme Zahrieh, ou encore Maarad ou Azmi.
Tripoli vit au rythme des échanges de tirs et des craintes de dérapage, une situation que les jeunes de la ville acceptent de plus en plus mal. Ali, 27 ans, accuse les médias de pratiquer « un dangereux lavage de cerveau » avant d’ajouter : « Les Tripolitains en ont assez, surtout qu’ils vivent dans des conditions catastrophiques, en particulier dans des régions comme Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen. »
Leur peur s’est accrue avec le meurtre des cheikhs Ahmad Abdelwahab et Mohammad Merhebi qui rappelle à Tamam Ali, 27 ans, le début de la guerre de 1975. Il déplore l’absence d’un « véritable État libanais » qui s’est illustrée, selon lui, par l’arrestation de Chadi Maoulawi. Doumouh, originaire de Dennieh et étudiante en sciences politiques à l’USJ, partage son point de vue. « L’impasse tripolitaine est due à l’absence d’un pouvoir légitime », regrette-t-elle.
Les jeunes Tripolitains rejettent cette violence devenue presque leur quotidien et se mobilisent contre elle. Heba Rach, jeune guitariste, a ainsi créé un vidéoclip où elle appelle à la paix dans sa ville. Parallèlement, un grand nombre de jeunes se sont organisés pour manifester en faveur d’une ville sans armes et pour appeler le gouvernement à intervenir afin d’y régler le conflit une fois pour toutes. Trois manifestations ont déjà eu lieu : l’une à Beyrouth, à Sanayeh, et deux autres à Tripoli devant le Sérail et la foire internationale. Nadine Dib, 27 ans, a participé à tous ces rassemblements. « Nous avons le droit de vivre dans la dignité. Nous avons le droit à la sécurité et à l’indépendance. Nous voulons participer à la reconstruction de notre pays, mais avec qui ? Les vestiges de ceux qui l’ont précipité dans la guerre de 1975 ? », interroge-t-elle.
suite : Madame Sursock, mais le champ est libre aux inepties, aux absurdités et aux provocations, malgré toutes nos protestations, les miennes, les vôtres, comme celles de beaucoup d'Internautes, puisque on ne peut pas y répondre car censuré. Quand la balance s'y rétablirait, j'y repenserai. Tenez, une amie a déjà quitté depuis plus d'un mois car ayant marre.
11 h 32, le 05 juin 2012