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Économie - Portrait

Jamie Dimon, star de Wall Street fragilisée par un pari qui a mal tourné

L’ancien PDG de JPMorgan était le banquier le plus admiré du monde des finances aux États-Unis.

Jamie Dimon, PDG de JPMorgan. Saul Loeb/AFP

Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, était le banquier le plus admiré de Wall Street pour avoir aidé sa banque à traverser la crise sans embûche, mais voit son bilan entaché par une perte de courtage d’au moins 2 milliards de dollars due à des paris risqués qui ont mal tourné.
« Mauvais », « idiots », « inexcusable »... Ce banquier aux faux airs de Paul Newman était jusqu’à jeudi dernier habitué à recevoir des louanges. Il se retrouve aujourd’hui à égrener les épithètes les moins flatteuses à longueur d’interview ou de conférence de presse pour décrire ce qui a entraîné la plus grosse perte de courtage à Wall Street depuis la crise.
Né à New York d’un père et d’un grand-père courtiers, Jamie Dimon, 56 ans, a commencé sa carrière comme bras droit de Sandy Weill, qui a fait de Citigroup la première banque américaine à coup d’acquisitions avant que la crise entraîne ce mastodonte au bord de la faillite.
Les deux hommes se sont brouillés en 1998 et Jamie Dimon s’est retrouvé lâché par son mentor. S’en est suivie une traversée du désert avant un départ pour Chicago en 2000 pour diriger Bank One.
En 2004, Jamie Dimon est revenu à Wall Street par la grande porte lorsque la banque JPMorgan Chase a racheté Bank One. Il est devenu numéro deux derrière Bill Harrison jusqu’à ce que celui-ci prenne sa retraite en 2007.
Sa gestion prudente a permis à JPMorgan Chase de bien résister à la pire crise financière depuis les années 30 en profitant même de la déroute de certaines concurrentes.
JPMorgan Chase a ainsi racheté à bon compte Bear Stearns en 2007, puis une partie de Washington Mutual, devenant l’an dernier la première banque américaine en termes d’actifs devant Bank of America.
Si JPMorgan Chase a reçu des milliards de dollars d’aides publiques comme toutes les grandes banques américaines fin 2008, son patron n’a cessé de répéter que la banque avait des fonds propres suffisants pour s’en passer.
Auréolé de ses succès pendant la crise, l’un des patrons les mieux payés du monde bancaire américain sans se retrouver dans le rôle du « banquier-que-tout-le-monde-aime-détester » comme Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs, Jamie Dimon n’a cessé de gagner en influence.
Il s’en est notamment servi pour combattre la réforme financière de 2010, qui doit entrer en vigueur en juillet mais a été retardée. Celui qui avait été un ardent partisan du président Obama mais dit aujourd’hui « qu’il n’est presque plus démocrate » n’a pas perdu une occasion de répéter dans les médias que plus de réglementation nuirait aux banques américaines.
Cruelle ironie du sort, c’est à cause d’une stratégie hasardeuse de courtage en propre de produits dérivés, le genre de problèmes visés précisément par la réforme financière et sa mesure phare, la règle de Volker, que la statue de Jamie Dimon vacille.
Ce retournement est d’autant plus humiliant pour lui qu’au moment des premières informations sorties dans le Wall Street Journal sur l’ampleur des paris risqués à l’origine de la perte de deux milliards, le dirigeant avait eu l’audace, voire l’arrogance, de déclarer qu’on avait là affaire à « une tempête dans un verre d’eau ». « J’avais tort sur toute la ligne », a-t-il été obligé de reconnaître dimanche dans l’émission « Meet the press ».
Reste à savoir à quel point cette affaire pourrait le fragiliser. D’après Erik Oja, analyste de Standard and Poor’s, sa place de PDG n’est « absolument pas » en question. « Il a fait amende honorable, il n’y a eu aucune tentative de masquer le problème », ajoute-t-il.
Reste à savoir si les autorités seront du même avis : selon le Wall Street Journal, le gendarme américain des marchés (SEC) étudie l’affaire pour savoir si la banque aurait dû faire connaître ses pertes plus tôt aux investisseurs.
         (Source : AFP)
Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, était le banquier le plus admiré de Wall Street pour avoir aidé sa banque à traverser la crise sans embûche, mais voit son bilan entaché par une perte de courtage d’au moins 2 milliards de dollars due à des paris risqués qui ont mal tourné.« Mauvais », « idiots », « inexcusable »... Ce banquier aux faux airs de Paul Newman était...
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