L’histoire, un peu alambiquée, se déroule dans l’Angleterre de la reine Victoria. Un couple, en apparence «rangé et conventionnel»: monsieur compose de la musique, madame est totalement dévouée à son mari. Ce dernier échafaude, avec un ami non moins ambitieux, un plan diabolique. Il va se faire accompagner d’une fille de joie, la faisant passer pour sa femme, et attirer ainsi un lord londonien dans les filets de la charmante... pour mieux le contrôler. Écrite il y a plus d’un demi-siècle, cette pièce sonne plus juste que jamais aujourd’hui, à une époque et dans un pays où les apparences sont (souvent) trompeuses et où certains sont prêts à se vendre corps et âme pour parvenir à leurs ambitions.
Les acteurs, jeunes amateurs aux accents plus ou moins prononcés, font apparemment du théâtre «pour le plaisir». Marilyne Jallad incarne avec justesse la fille aux mœurs légères. Paul Vuarambon, acteur caméléon et drôle, traverse différents états d’âme avec aisance, passant de l’enthousiasme à la panique en un quart de tour. Philippine de Clermont Tonnerre se mue en femme au foyer aux petits soins de son mari et hautaine «comme pas deux». Ses courtes répliques font autant rire que l’expression qu’elle prend pour faire taire la domestique. La distribution est complétée par un trio de chœurs, de mégères comiques à souhait. Autant d’ingrédients pour garantir une soirée hautes en (sou)rires. Ou le quart d’heure de célébrité d’une troupe d’amateurs.
commentaires (1)
Article à l'image de la pièce; fluide, sympathique, vraie et farfelue!
Nassib Khoury
05 h 03, le 12 mai 2012