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Culture - Conférence

Hassan Khan décortique les codes sociaux

Un écran, une table, une lampe de chevet et un ordinateur, c’est plus qu’il n’en faut pour Hassan Khan afin de parler de son travail, de ses expériences. Et il le fait en toute transparence dans le cadre d’une conférence-débat qui a eu lieu dans l’espace culturel Ashkal Alwan.

Hassan Khan s’interroge et interroge le public. Photo Michel Sayegh

L’artiste plasticien, écrivain, musicien et peintre, né à Londres et vivant actuellement au Caire, est un des talents émergents de cette scène artistique et culturelle égyptienne. Et comme tout artiste, il ne peut que s’émouvoir, du moins être sensible aux événements de son pays qui sont loin d’être achevés. Comme tout artiste également, il ne peut que s’interroger, faire une rétrospective de son travail, mais entreprendre également une démarche introspective personnelle. Il faut une sacrée dose d’humilité pour se «confesser» au public et essayer de comprendre avec lui les choix qui ont été faits par lui tout au long de son parcours.
«Where do I stand now?» (Où est-ce que je me positionne à présent?) est une tentative de trouver des clés pour ouvrir certaines portes, mais aussi des connexions entre chaque discipline afin que chacune d’elles puisse livrer sa réponse à sa manière. Avec Hassan Khan qui feuillette ses papiers, comme s’il bêchait dans le passé pour l’analyser, c’est d’abord le texte qui interroge l’image, laquelle à son tour va sonder la musique populaire chère à son esprit.
S’il lui est difficile d’aborder d’une manière frontale les événements que vit l’Égypte ainsi que le reste du monde arabe, il lui apparaît plus évident de trouver certains détours et associations qui parviendront à expliquer ce qu’il appellera hystérie (un terme récurrent dans son travail). Qu’est-ce que l’intellectuel corrompu? La foule quoique portée par cette hystérie ne nourrit-elle pas en elle des énergies positives ou même «l’histoire»?
«Par quoi commencer? s’interroge-t-il. Où est le point de départ pour un artiste? Ai-je été authentique avec mes aspirations premières?» Pour expliquer et étayer son travail textuel, Hassan Khan projettera différentes vidéos réalisées à plusieurs moments de sa vie. D’abord une sorte de montage d’un dialogue reflétant l’absurdité des rapports humains «car, dit-il, il y a toujours un rapport de force entre les hommes et une sorte d’humiliation qu’il avait démontrée dans un texte intitulé “Je dois apprendre que l’humiliation existe”». La seconde vidéo est une sorte de notice très courte. Un extrait de film en VHS, par la suite digitalisé, qui représente la foule d’une manière monotone et monocorde et qui se réfère au texte «La logique du chasseur» où l’artiste démontre la violence des institutions. Enfin la troisième projection est baptisée Jewel, un film de 35 mm transféré en 2010 au format digital qui montre un poisson lumineux dansant dans les eaux profondes. Cette image qui évoque également les robes à paillettes des danseuses du ventre se transforme progressivement en haut-parleur tournant sur lui-même au milieu de l’espace sombre. Puis apparaissent deux hommes qui esquissent des pas autour de ce haut-parleur émettant de la musique chaabi (populaire) égyptienne. La bande-son est une composition originale de l’artiste. À partir de ce micro-événement bourré de références, quels liens le public peut-il créer avec l’histoire en marche?
Le travail de Hassan Khan investit ainsi les domaines de la musique, de l’écriture, de la performance et du cinéma, pour essayer de se positionner par rapport au monde d’aujourd’hui. Et s’il n’a pas encore trouvé de réponse, l’artiste continue de chercher. En ouvrant différents angles d’approche, il parvient ainsi à créer des passerelles.
L’artiste plasticien, écrivain, musicien et peintre, né à Londres et vivant actuellement au Caire, est un des talents émergents de cette scène artistique et culturelle égyptienne. Et comme tout artiste, il ne peut que s’émouvoir, du moins être sensible aux événements de son pays qui sont loin d’être achevés. Comme tout artiste également, il ne peut que s’interroger, faire une...

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