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À La Une - Portrait-Présidentielle française

Jacques Cheminade : le retour, 17 ans après

"Je ne suis pas d'extrême droite, les idéologies du sol, du sang, de la race, c'est ce qui me répugne".

En 1995, Jacques Cheminade avait vu ses comptes de campagne présidentielle invalidés par le Conseil constitutionnel. Alain JOCARD/

Dix-sept ans après sa première candidature à l'Elysée, Jacques Cheminade, 70 ans, est le doyen de la présidentielle où sa personnalité et son parti continuent de susciter de nombreuses questions.

 

Cet énarque, qui se dit "gaulliste de gauche" et "adversaire du monde de la finance", a créé la surprise en recueillant 538 parrainages, une entreprise dans laquelle il avait échoué en 2002 et 2007.

 

En 1995, alors également candidat à la présidentielle, il avait vu ses comptes de campagne invalidés par le Conseil constitutionnel après son score de 0,28%. La présidentielle de 1995 a été la première pour laquelle le Conseil constitutionnel a eu à apprécier la régularité des comptes de campagne des candidats, en application d'une loi votée en janvier 1990. Le Conseil avait estimé que 1,7 million de francs de ses recettes, provenant de 21 contrats de prêt sans intérêt "conclus postérieurement au 7 mai 1995", devaient être requalifiés en dons. M. Cheminade doit toujours plus de 150.000 euros et le contentieux est encore devant la cour d'appel administrative de Paris.

 

Interrogé récemment sur le financement de sa campagne, M. Cheminade a répondu qu'il avait "des dons, des prêts. Nous avons tout ce qu'il faut pour financer une campagne à coût limité. Ce qui compte, c'est parler aux Français".

De fait, il n'organise pas de meetings, fait peu de déplacements et se concentre uniquement sur la campagne officielle dans les médias.

 

Déjà présentes en 1995, la question du financement, les interrogations sur un parti qu'on ne voit fleurir qu'à l'occasion de la présidentielle, sa manière de récolter les signatures, ou pire encore les soupçons de dérive sectaire de cette minuscule organisation, n'ont toujours pas été dissipées. Jacques Cheminade a souvent rétorqué en se présentant comme la victime d'un lynchage médiatique.

 

Fines lunettes lui donnant une allure sérieuse, Jacques Cheminade, Ena (Ecole nationale d'administration) et HEC (Ecole de commerce) à son CV, se targue d'avoir vu venir la crise financière avant l'heure. Ce haut-fonctionnaire a passé son adolescence en Argentine auprès d'un père entrepreneur et d'une "mère universitaire" et a manié les chiffres au ministère de l'Economie dans les années 1970.

 

Son parti "Solidarité et Progrès" a succédé en 1996 au POE (parti ouvrier européen), émanation d'un groupuscule américain d'extrême droite, fondé par le milliardaire controversé Lyndon Larouche, une personnalité dont il dit "s'inspirer". Son site de campagne renvoie d'ailleurs à des écrits de son mentor, un terme qu'il réfute toutefois.

 

Interrogé à plusieurs reprises sur la comparaison faite par Larouche entre Hitler et Barak Obama, il a toujours refusé de la critiquer, tout en se défendant de tout antisémitisme. Son organisation compte environ 2.500 partisans.

 

M. Cheminade aime à se dire différent des autres candidats. "Je ne me situe pas par rapport à eux. J'essaie d'illuminer le bocal dans lequel ils nagent", disait-il déjà en 1995. Il réfute l'étiquette d'extrême droite: "Je ne suis pas d'extrême droite, les idéologies du sol, du sang, de la race, c'est ce qui me répugne".

 

Ni aux européennes de 1984 et 1989, ni aux législatives en 1984 à Chamalières et 1993 à Paris, il n'a dépassé 1% des suffrages.

Dix-sept ans après sa première candidature à l'Elysée, Jacques Cheminade, 70 ans, est le doyen de la présidentielle où sa personnalité et son parti continuent de susciter de nombreuses questions.
 
Cet énarque, qui se dit "gaulliste de gauche" et "adversaire du monde de la finance", a créé la surprise en recueillant 538 parrainages, une entreprise dans laquelle il avait...

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