Nathalie Arthaud, l'héritière d'Arlette

En course pour l'Elysée depuis qu'elle a remplacé Arlette Laguiller en décembre 2008 comme porte-parole de Lutte ouvrière (LO), Nathalie Arthaud, 42 ans, revendique l'héritage de son aînée et se targue d'être la "seule candidate communiste" de la présidentielle. "Je mets mes pas dans les siens", dit souvent cette femme brune souriante, agrégée d'économie.

Militante LO depuis ses 18 ans, après un sport-études à Lyon puis un passage en hypokhâgne dans un lycée chic de la capitale des Gaules où elle rencontre "quelques contestataires", Mme Arthaud prône notamment l'interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous avec augmentations de salaires et l'expropriation des banques.

Avec son discours très radical, la conseillère municipale de Vaulx-en-Velin, élue en 2008 sur une liste d'union de gauche, voit le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon en "cinquième roue du carrosse d'un gouvernement socialiste".

Enseignante d'économie-communication à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), la trotskiste dit faire son "travail dans les conditions qui (lui) sont demandées", souhaitant amener ses élèves à "réfléchir par eux-mêmes, à se forger une opinion", tout en respectant le programme.

Pour ses premières élections, Mme Arthaud, née le 23 février 1970 à Peyrins (Drôme) d'un père garagiste et d'une mère comptable, a obtenu 0,84% aux européennes de 2009, puis 1,42% aux régionales de 2010 en Rhône-Alpes.

Dans les sondages, celle qui reste très discrète sur sa vie privée comme on l'est à LO, est créditée au maximum de 1% des voix, loin du pic de Mme Laguiller en 2002 (5,7%).

Grâce à l'égalité de temps de parole, elle espérait mieux se faire connaître, désormais rompue aux plateaux télés après trois ans et demi d'entraînement. "Je ne serai peut-être pas élue mais je ne serai pas la seule", ironise-t-elle, affirmant qu'obtenir "2, 5, 10 ou 40%, le résultat est le même". Car son credo à elle, c'est "l'explosion sociale".