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À La Une - Portrait-Présidentielle française

Eva Joly, ex-juge, eurodéputée et novice dans la cour présidentielle

Une candidate qui prône une "écologie de combat" et multiplie aussi les sorties polémiques.

Connue pour sa ténacité et sa raideur mais aussi sa sensibilité aux critiques, Eva Joly sait maîtriser son image. THOMAS SAMSON/

L'ex-juge anti-corruption Eva Joly, qui a réussi le tour de force de gagner la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts face au favori Nicolas Hulot, est, à 68 ans, presque novice en politique. Trois ans à peine après être entrée en politique, la voilà candidate à la présidentielle.

 

Après avoir hésité à rejoindre le MoDem, elle se laisse convaincre par Daniel Cohn-Bendit pour les européennes de 2009, lors d'une brève rencontre en août 2008 au Cercle norvégien de Paris. Un succès : le couple "Dany-Eva", le feu et la glace, obtient 20,9% des voix en Ile-de-France, après une campagne où elle avait étonnamment su captiver en meeting avec sa voix monocorde et son fort accent norvégien.


Un an plus tard, l'eurodéputée, dont Cohn-Bendit loue alors "la naïveté" en politique, se lance dans la course à l'investiture verte pour la présidentielle 2012, Cécile Duflot s'étant retirée car ne se sentant "pas les épaules".


Face à Nicolas Hulot, l'écologiste vedette, ils sont peu nombreux à penser que celle qui avait été taxée de "vieille étique" tiendra le coup. "Eva dans le mur", "écologiste de la dernière pluie", disent ses opposants. Devant la popularité de son rival, elle ironise : "Vous me demanderiez que je me retire pour Zidane?". Et dit préférer Thalassa à Ushuaïa.


Alors qu'elle craignait un score humiliant, c'est elle qui emporte finalement la primaire Europe Écologie-les Verts grâce à un discours plus politique, clivant et agressif que celui, "trop consensuel", de son rival Hulot.


Souhaitant défendre une "écologie de combat", la candidate prône une "République irréprochable", mais elle multiplie aussi les sorties polémiques, de la suppression du défilé militaire du 14 juillet aux jours fériés pour juifs et musulmans.


Connue pour sa ténacité et sa raideur mais aussi sa sensibilité aux critiques, l'ex-juge d'instruction sait maîtriser son image, malgré un air parfois emprunté derrière ses petites lunettes rouges, emblème de campagne.
Coup du sort, à cause d'une chute dans l'escalier d'un cinéma parisien, elle est contrainte depuis la semaine dernière de porter des lunettes noires pour cacher des hématomes. Mais parvient à faire rire : "qu'est-ce qu'elle a ma gueule!", a-t-elle lancé à ses partisans lors d'un meeting à Nantes.


Celle qui se verrait bien ministre en 2012 compte aussi user de sa binationalité pour contrer le discours du Front national. Mais pour l'instant, elle peine à décoller dans les sondages (environ 2%).


Gro Eva Farseth, née dans un quartier ouvrier d'Oslo le 5 décembre 1943, n'a pas le cursus traditionnel des élites françaises. Lorsqu'elle entre comme jeune fille au pair dans une famille bourgeoise parisienne en 1964, elle s'éprend d'un fil de la maison, Pascal Joly. Elle accouche d'un de leurs deux enfants entre les écrits et les oraux de sa licence de droit et, en parallèle, travaille comme secrétaire.


Devenue juriste en établissement psychiatrique, elle passe le concours de la magistrature à 38 ans. Commence alors une carrière jusqu'au coeur des affaires politico-financières les plus sensibles, son nom restant inévitablement associé à l'affaire Elf.

 

En 2002, Mme Joly, alors veuve, retourne dans son pays natal conseiller le gouvernement dans sa lutte contre les paradis fiscaux.


Dans son livre "La force qui nous manque" (2007), elle justifie ce "besoin de mouvement". "J'ai toujours eu peur du moment où le réel vous assigne votre place : vous êtes la bonne, vous êtes l'épouse, vous êtes une mère, vous êtes une secrétaire, une juge mais docile s'il vous plaît. Vous avez l'âge de la retraite. Non, j'ai toujours bousculé cet ordre-là".

L'ex-juge anti-corruption Eva Joly, qui a réussi le tour de force de gagner la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts face au favori Nicolas Hulot, est, à 68 ans, presque novice en politique. Trois ans à peine après être entrée en politique, la voilà candidate à la présidentielle.
 
Après avoir hésité à rejoindre le MoDem, elle se laisse convaincre par Daniel Cohn-Bendit...

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