Alors que François Hollande envisage de réduire les déficits en taxant les plus riches et en évitant les coupes claires dans les dépenses publiques, le président sortant défend un bilan qui a permis, selon lui, à la France d’échapper au sort de « la Grèce ou de l’Espagne ». En dépit des efforts de réduction des déficits des gouvernements espagnol et italien, la situation s’aggrave sur les marchés où les taux auxquels ces pays se financent augmentent. Ils étaient hier de près de 6 % pour Madrid, un niveau jugé insoutenable dans la durée, tandis que la veille, les Bourses européennes avaient connu un accès de faiblesse.
« La France doit emprunter chaque année 42 milliards d’euros pour payer les intérêts de la dette. Aujourd’hui, nous levons cet argent, nous empruntons cet argent à moins de 3 %, ce qui est un taux historiquement bas », s’est défendu Nicolas Sarkozy. Le candidat socialiste a vivement répliqué en attaquant le bilan du président sortant. « S’il y a eu la perte du triple A, c’est à cause de la gauche ou à cause de la droite ? » s’est-il interrogé. « C’est à cause d’une gestion, celle que nous connaissons : déficits qui se sont accumulés, dette publique record, déficit de notre commerce extérieur qui atteint 70 milliards d’euros », a-t-il accusé. L’agence Standard and Poor’s a retiré le 13 janvier à la France sa note d’excellence « triple A » décernée aux emprunteurs les plus crédibles.
Le premier à avoir alerté sur la gravité de la crise en 2007, le centriste François Bayrou a renvoyé dos à dos la campagne « financièrement insoutenable » de François Hollande et celle, « irréaliste », de Nicolas Sarkozy. Estimant que la France risquait de se retrouver dans la situation espagnole « dans quelques semaines », il a dénoncé la légèreté des programmes et les thèmes de campagne futiles imposés par le président sortant, évoquant « l’étiquetage de la viande » halal ou « le permis de conduire ».
La France est-elle « dans le déni », comme l’affirmait récemment l’hebdomadaire libéral britannique The Economist ? Assurément pour celui qui n’est plus crédité que de 9 % des voix au premier tour après avoir arraché la troisième place en 2007 (18,6 %), et qui prédit que le pire est à venir.
Peu intéressés par une campagne jusqu’ici très focalisée sur les questions d’immigration ou de sécurité, alors qu’ils affichent comme principales préoccupations l’emploi ou le logement, les Français s’attendent à une « hausse d’impôt », quel que soit le vainqueur du scrutin, selon un sondage.
(Source : AFP)
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