Le Larousse explique « démembrée » comme suit : diviser un tout en parties, morceler.
Qui aujourd’hui pourrait contredire ce titre, au sujet de notre République ?
Un chef d’État, un chef de gouvernement, et un président de la Chambre écartelés entre des courants politiques qui s’affrontent à longueur de journée et en butte à des déclarations qui accablent un État en totale décomposition politique.
En effet, le vent souffle d’est en ouest et emporte avec lui les dernières illusions de ce que l’on voudrait appeler l’appartenance à une unité nationale, le vivre ensemble (sous diverses appellations).
Aucune partie présente aujourd’hui sur la scène politique libanaise ne se fait d’illusions, sauf une seule.
Elles sont chacune convaincues que leurs principes appellent à l’union de peuples, de convergences politiques totalement contradictoires, tant dans leurs idéologies que dans leurs orientations politiques ou leurs comportements.
Le malheur d’une telle situation émane du fait que, bien avant de parler d’un livre d’histoire unifié, aucune partie n’a été formée à l’essentiel : le sens de la citoyenneté, à savoir l’éducation absolument nécessaire pour comprendre ce Liban, si diversifié, ses tenants et aboutissants, qui devraient permettre à ces peuples dispersés, désorientés, entraînés au gré de courants politiques étrangers, de savoir ce que signifie l’appartenance à une nation. Tout tient à l’éducation !
Cela ne se génère pas spontanément. Cela se construit avec le temps pour déboucher enfin sur le sens de la citoyenneté libanaise.
Les peuples du Liban, après 69 ans de présence sur 10 452 kilomètres carrés, continuent d’être à la recherche de leur identité.
Il est vrai que les composantes de cette République, que l’on appelle libanaise, sont diversifiées : 18 communautés appelées à vivre ensemble, sans savoir sur quelle base, selon quelles lois.
Aujourd’hui l’équilibre politique précaire au Liban relève d’une stratégie qu’empruntent tous les courants politiques. Jusqu’à nouvel ordre, elle reste et restera pour les générations futures, le seul moyen de survivre à chaque alerte de politique locale, régionale ou internationale.
Et demain ?
Cette situation durera au Liban tant que l’on n’aura pas trouvé l’homme capable de définir une ligne de conduite à imposer, et qui est absolument nécessaire pour faire adopter par ces peuples appelés à vivre ensemble le sens du respect effectif de l’autre.
Il faut arracher le mal à sa racine. Si ces racines demeurent pourries, rien ni personne ne pourra changer la situation déliquescente dans laquelle nous nous trouvons en permanence.
Une telle initiative ne peut être prise ni par une table ronde des politiques ni par une table ronde des religieux. C’est une table ronde mixte des deux composantes de la société libanaise qui permettrait d’aboutir à la naissance d’un citoyen libanais.
Le thème serait un : former et éduquer un citoyen national.
Le schème : tracer, établir, analyser, étudier, et approfondir les moyens d’y arriver.
Sinon tant que ce citoyen n’existera pas, les peuples du Liban devront accepter les situations instables dans lesquelles nous nous trouvons, car elles jalonneront encore et encore les années à venir.
Qui aujourd’hui pourrait contredire ce titre, au sujet de notre République ?
Un chef d’État, un chef de gouvernement, et un président de la Chambre écartelés entre des courants politiques qui s’affrontent à longueur de journée et en butte à des déclarations qui accablent un État en totale...
commentaires (2)
L'éducation ! c'est ça. Il faut commencer par changer les Esprits, dès l'âge tendre. " AL NOUFOUS ABLIL NOUSSOUS " Quelle phrase ! et quel raisonnement sophistiqué, Cher Patriarche Sfeir !
SAKR LEBNAN
03 h 03, le 11 avril 2012