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Économie - Zone euro

La BCE laisse son taux à 1 % et ne songe pas à sortir de son mode de crise

Mario Draghi n’a pas laissé le moindre indice d’un éventuel nouvel assouplissement futur de sa politique monétaire.

Le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi s’est voulu rassurant envers l’Allemagne où la crainte d’une bulle immobilière, quoique non avérée, fait la une des journaux, affirmant que la BCE surveillait le niveau des prix. Emily Wabitsch Germany Out/AFP

La Banque centrale européenne (BCE), qui a maintenu son taux directeur à 1 % hier, n’envisage pas pour le moment d’abandonner ses mesures anticrise et de revenir à une politique monétaire plus orthodoxe, a fermement fait savoir son président Mario Draghi. « Toute discussion sur une stratégie de sortie (de ces mesures) est prématurée à l’heure actuelle », a-t-il ainsi déclaré lors de sa conférence de presse à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs de l’institution monétaire à Francfort.
Outre un taux d’intérêt historiquement bas, ces mesures consistent en un soutien quasi inconditionnel apporté aux banques de la zone euro depuis le début de la crise financière en 2008, dont la dernière illustration en est le prêt de 1 000 milliards d’euros sur trois ans à quelque 800 établissements lors de deux opérations en décembre et février. Une mesure censée inciter les banques à relâcher les conditions des prêts accordés aux ménages et entreprises, pour encourager la croissance, ce qui ne s’est pas encore vraiment traduit dans les faits. Mais M. Draghi a réclamé de la patience : « Le plein impact de soutien de ces mesures non conventionnelles a besoin de temps pour se déployer et pour avoir un effet positif sur la croissance des prêts quand la demande repartira », a-t-il dit.
En attendant, ces liquidités créées inquiètent la Banque centrale allemande, la Bundesbank, qui juge qu’elles sont susceptibles de créer une spirale inflationniste et de maintenir artificiellement la tête hors de l’eau à des banques qui autrement mettraient la clé sous la porte. Or pour M. Draghi, ni le niveau de l’inflation, certes élevé en raison des prix du pétrole mais dont les perspectives sont « fermement ancrées », ni la situation économique « plus faible qu’attendu » ou le niveau « élevé » du chômage en zone euro ne permettent d’envisager d’entamer un retrait.
Il s’est toutefois voulu rassurant envers l’Allemagne où la crainte d’une bulle immobilière, quoique non avérée, fait la une des journaux, affirmant que la BCE surveillait le niveau des prix comme le lait sur le feu et agirait en conséquence à la moindre alerte.
En attendant, malgré une inflation au-dessus de 2 % en moyenne pour l’ensemble des 17 pays de la zone euro, soit au-dessus du seuil que la BCE se doit de faire respecter, elle a décidé hier de maintenir son taux d’intérêt directeur à 1 %, son plus bas niveau historique retrouvé en décembre dernier après deux hausses en avril et juillet. Une décision prise à l’unanimité, a précisé M. Draghi. La grande majorité des économistes s’attendaient à ce statu quo sur le baromètre du crédit en zone euro, en raison de la fragilité persistante de la situation économique de la région, illustrée par les derniers indicateurs économiques et sondages d’opinion publiés.
La crise de la dette, qui connaît un répit depuis le début de l’année, menace toujours aussi, comme en témoigne la recrudescence des inquiétudes sur l’Espagne, qui n’a que moyennement réussi une émission obligataire mercredi, avec des taux d’intérêt en hausse.
M. Draghi n’a en revanche pas laissé le moindre indice d’un éventuel nouvel assouplissement futur de sa politique monétaire. Il s’est par ailleurs franchement inquiété du niveau du chômage, en particulier celui des jeunes, appelant les gouvernements à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre ce phénomène. « Des réformes structurelles sont nécessaires pour créer de la croissance à long terme et permettre de résorber ce chômage », a-t-il dit, jugeant que « le modèle social qui prévaut dans certains pays européens doit être révisé, car il n’est pas durable ».
              (Source : AFP)
La Banque centrale européenne (BCE), qui a maintenu son taux directeur à 1 % hier, n’envisage pas pour le moment d’abandonner ses mesures anticrise et de revenir à une politique monétaire plus orthodoxe, a fermement fait savoir son président Mario Draghi. « Toute discussion sur une stratégie de sortie (de ces mesures) est prématurée à l’heure actuelle », a-t-il...
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