Rechercher
Rechercher

Culture - Livres

L’AILF, dix ans déjà !

L’Association internationale des libraires francophones (AILF) fête ses dix ans. L’occasion de faire avec Michel Choueiri, son actuel président, un tour d’horizon des actions menées au cours de cette décennie pour promouvoir et faire évoluer le métier de libraire, ce maillon indispensable de la diffusion de la culture.

Michel Choueiri: « Nous œuvrons pour que le livre de langue française ne suive pas uniquement la trajectoire Nord-Sud et que sa diffusion puisse aussi se faire dans le sens inverse, ou encore du Sud vers le Sud. » Photo Ibrahim Tawil

En mars 2002, quarante libraires francophones issus de trente pays fondaient, au cours du Salon du livre de Paris, l’Association internationale des libraires francophones (AILF). Un regroupement de professionnels dont l’objectif principal serait de dynamiser la diffusion du livre de langue française en instaurant, notamment, des mécanismes de partage et de solidarité entre libraires du Nord et du Sud.


Le projet, rappelons-le, avait été initié par deux libraires libanais, Nadim Tarazi et Michel Choueiri, lors d’un colloque qui avait réuni à Beyrouth, en marge du Sommet de la francophonie de 2000, une trentaine de libraires invités par l’Agence intergouvernementale de la francophonie.


Aujourd’hui, l’AILF – qui vient de célébrer ses dix ans d’existence au cours du dernier Salon du livre de Paris – affiche son bilan avec une certaine fierté.


«Car si, lors de son lancement, l’enjeu était incertain et les moyens limités, c’est grâce à la solidarité sans faille de ses équipes et à leur travail dans la continuité que l’AILF a pu passer d’une association demandeuse d’aide à une association prestataire de services», souligne d’emblée Michel Choueiri (qui arrive au bout de son mandat de 4 ans).

Professionnalisation du métier
Parmi les principales réalisations de l’AILF au cours de cette première décennie, M. Choueiri signale les «42 sessions et séminaires de formation – dont des accompagnements individualisés adaptés au cas par cas – qui ont été donnés dans 30 pays (dont le Liban et ses voisins arabes) dans l’objectif de professionnaliser le métier.
Dans cette même optique, une «Charte des libraires francophones» a été établie en 2009, à Beyrouth, avec des critères exigeants visant à permettre aux libraires signataires «d’atteindre une meilleure qualité de service».
Ajoutons à cela le lancement – à l’initiative d’Agnès Avognon Adjaho, précédente présidente de l’AILF – de la Caravane du livre et de la lecture en Afrique. Une initiative qui «met en mouvement, chaque année, l’espace de quelques jours, des libraires volontaires qui vont à la rencontre de milliers de lecteurs là où ils se trouvent, dans les coins les plus reculés» et que l’actuel président veut transposer au Liban et dans les pays de la région.
«Par ailleurs, les relations interprofessionnelles ont été renforcées dans une optique de représentation et de défense des intérêts des libraires», signale le président de l’AILF. Et cela tant au niveau des contacts avec les fournisseurs qu’avec les instances internationales et gouvernementales (OIF, ministères de la Culture, Affaires étrangères, Centre national du livre, etc.) qui peuvent apporter leur appui aux libraires francophones. «À ce titre, nous travaillons par exemple sur une accentuation de la relation entre les libraires des pays francophones et les Instituts français dans le monde», précise Michel Choueiri. Qui signale également le gros travail fait au niveau de l’information des libraires adhérents, notamment par l’accès à une vaste base de données professionnelle. Tandis qu’une seconde base de données, en cours d’élaboration, sera consacrée aux livres du Sud.

Diffuseurs de culture
«Nous ne sommes pas de simples commerçants, martèle le président de l’AILF. Nous sommes aussi des diffuseurs de culture. Et, à ce titre, nous œuvrons pour que le livre de langue française ne suive pas uniquement la trajectoire Nord-Sud, et que sa diffusion puisse aussi se faire dans le sens inverse, ou encore du Sud vers le Sud.»
L’entreprise n’est pas aisée, mais forte de sa crédibilité acquise au cours de cette décennie, l’AILF s’y attelle avec enthousiasme, à coup d’initiatives variées. Ainsi, à l’occasion du programme d’activités spéciales, rencontres et conférences marquant son dixième anniversaire au Salon du livre de Paris, une soixantaine de libraires affiliés à l’AILF ont présenté leurs coups de cœur choisis parmi les ouvrages d’auteurs de leurs pays. Une manière de promouvoir une édition francophone décentralisée.


Celle du Liban a été représentée par Sitt Mary-Rose d’Ethel Adnan (éd. Tamyras) et Le centre-ville de mon père de Tanya Rayess (éditions de la Revue Phénicienne).


«Le Liban a une présence particulière au sein de l’AILF, rappelle en conclusion Michel Choueiri, grâce à son partenariat permanent avec la Maison du livre, qui assure souvent pour elle des missions d’exploration ou de formation dans certains pays.»

En mars 2002, quarante libraires francophones issus de trente pays fondaient, au cours du Salon du livre de Paris, l’Association internationale des libraires francophones (AILF). Un regroupement de professionnels dont l’objectif principal serait de dynamiser la diffusion du livre de langue française en instaurant, notamment, des mécanismes de partage et de solidarité entre...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut