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À La Une - Rencontre

Nouhad Dammous, un pionnier encore très actif

Il fut le premier Libanais à avoir décroché des diplômes de gestion hôtelière d’universités internationales, le premier également à avoir créé une école hôtelière et semé sa passion dans la région. Nouhad Dammous, 79 ans au compteur, demeure un pédagogue qui a contribué à former de vrais professionnels.

Nouhad Dammous, au service de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme libanais. Photo Michel Sayegh

Le nœud papillon est de rigueur, tous les jours depuis quelques années, et il lui va bien. « Il paraît que mon père le portait quand il était jeune », souligne Nouhad Dammous avec un sourire complice. Le visage heureux, rassurant, creusé par les lignes de la vie, le cofondateur, avec sa fille Joumana Salamé, de Hospitality Services, ne se lasse pas de revenir sur son parcours, qui décrit également les prémices de l’hôtellerie et de la restauration au Liban.
À la veille du lancement de la 19e édition du Salon Horeca au BIEL, en parfait tandem avec sa fille, il continue à observer l’épanouissement de ce domaine où tout était à faire, et surtout une bonne réputation, lorsqu’il y a débarqué, presque par hasard, en 1957. C’est en travaillant auprès de la société américaine Tapline en Arabie saoudite que le fraîchement diplômé en économie se découvre alors une passion. « J’étais, dit-il, responsable du département restauration et habitation. J’y ai vu un grand avenir quand personne n’y croyait. Pas même mon grand-père, qui ne m’a plus adressé la parole pendant deux ans », confie-t-il en riant.
Sûr d’avoir trouvé sa voie, « un métier que l’on aime est celui où l’on peut travailler 20 heures par jour et rester content », dit-il, Nouhad Dammous présente sa démission en 1954 et s’embarque pour les États-Unis où il obtient un diplôme d’études hôtelières de la Lewis Hotel Training School. Durant les deux années suivantes, il suit différents stages en Suisse, en France et en Allemagne avant de rentrer au Liban en 1957, diplômé de la Höhere Hotelfachschule. Il est alors très vite contacté par le ministère de l’Éducation nationale pour diriger l’École hôtelière de Dekouané, fondée six ans plus tôt.

État des lieux
Documents et photos à l’appui, celui que plusieurs générations d’élèves surnomment encore « Estezna », poursuit fièrement son récit. « Personne alors ne voulait faire ce métier méconnu. Il n’y avait qu’une quarantaine d’élèves, tous internes, qui avaient surtout choisi ce domaine parce qu’ils étaient logés et nourris. Il n’y avait pas de programmes, non plus. Le bâtiment, carré et austère, ressemblait à une prison ! » À 24 ans, le jeune homme s’attelle à tout changer et tout mettre sur pied, avec pour objectif de former des professionnels de l’hôtellerie et surtout de la restauration, et leur assurer un emploi. « J’ai donc décidé de créer notre propre hôtel-restaurant. Nos étudiants pouvaient ainsi appliquer ce qu’ils avaient appris en classe. Nous étions les premiers au monde à le faire. » Au fil du temps, le niveau des études évolue, les diplômes de brevet technicien supérieur et bac technique confirment la réussite des programmes. « Si bien qu’en 1967, nous prenons en charge la gestion des Rest House de Tyr, Saïda et Jeita... ».
Si bien aussi qu’en 1982, il est nommé conseiller auprès du ministère du Tourisme par René Moawad, alors ministre du Tourisme. Et qu’en 1996, lorsqu’il décide de se retirer, l’École hôtelière de Dekouané compte plus de 750 élèves.

Le présent et l’avenir
Cette fausse retraite ne l’a pourtant pas freiné dans sa volonté d’améliorer le niveau de la formation hôtelière au Liban. Bien au contraire... Il ne cesse d’encourager les jeunes dans cette direction et d’augmenter les perspectives d’emploi. « Il existe actuellement au Liban 130 instituts hôteliers et 15 universités, mais pas assez de formation qualifiée », déplore-t-il. Président de l’Association pour le développement de la formation touristique et hôtelière (ADFTH), rédacteur en chef de la revue Hospitality News, il continue de travailler de nombreuses heures et d’en être comblé. La société Hospitality Services, cofondée en 1993 avec sa fille Joumana, est une belle illustration de son expérience. Avec Horeca, le Garden Show et le Beirut Cooking Festival, le duo donne à l’hôtellerie et à la restauration toutes ses lettres de noblesse, d’une manière ludique et divertissante. Cette collaboration-complicité était inévitable. « J’ai vécu une grande partie de ma vie à l’école hôtelière, confie Joumana. Nous habitions juste au-dessus, avec ce sentiment d’être un peu retranchés du monde... Mon père gardait toujours sa porte ouverte à tous les professionnels qui venaient débattre des problèmes du métier. »
En créant le Lifetime Achievement Award il y a une dizaine d’années, puis le prix Nouhad Dammous qui octroie au meilleur élève des écoles hôtelières une bourse de 5 000 dollars, Dammous espère marquer ainsi son intérêt pour l’avenir du métier. Un métier qui le lui rend bien, en lui offrant, à différentes occasions, de nombreuses distinctions et médailles honorifiques.
Rendez-vous donc au BIEL, du 20 au 23 mars. Vous y retrouverez un Nouhad Dammous plus heureux que jamais...
Le nœud papillon est de rigueur, tous les jours depuis quelques années, et il lui va bien. « Il paraît que mon père le portait quand il était jeune », souligne Nouhad Dammous avec un sourire complice. Le visage heureux, rassurant, creusé par les lignes de la vie, le cofondateur, avec sa fille Joumana Salamé, de Hospitality Services, ne se lasse pas de revenir sur son...

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