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À La Une - Présidentielle française

Marine Le Pen entre en lice

Le match Hollande-Sarkozy relancé quelques heures, le temps d’un sondage.

« À partir d’aujourd’hui, des millions de citoyens vont reprendre espoir, entrer dans la campagne et être représentés à l’élection », a lancé hier Marine Le Pen, entourée de drapeaux bleu-blanc-rouge dans la salle municipale Jacques-Prévert de la ville de Hénin-Beaumont, dans son fief politique du Pas-de-Calais. Martin Bureau/AFP

Après des semaines de suspense et de protestations, Marine Le Pen a annoncé hier qu’elle disposait des 500 signatures d’élus nécessaires pour concourir à l’Élysée, un soulagement pour la dirigeante d’extrême droite, qui espère désormais relancer sa campagne. C’est à Hénin-Beaumont, dans son fief politique du Pas-de-Calais, où elle espère être élue députée en juin, que la présidente du Front national est venue officialiser la nouvelle, devant une centaine de sympathisants. « À partir d’aujourd’hui, des millions de citoyens vont reprendre espoir, entrer dans la campagne » et « être représentés à l’élection », a-t-elle lancé, entourée de drapeaux bleu-blanc-rouge, dans la salle municipale Jacques-Prévert. Ainsi, comme avec Jean-Marie Le Pen en 1988, 1995, 2002 et 2007, le Front national a franchi l’obstacle et sera représenté à la présidentielle française de 2012. Ses adversaires n’ont d’ailleurs pas raté l’opportunité d’ironiser sur l’éternel « sketch des signatures » joué par le parti.
Profitant de l’occasion pour faire une déclaration officielle de candidature, Marine Le Pen s’est présentée comme « présidente de parti, femme, mère de trois enfants (qui) lutte » contre « tout ce qui blesse dans la France d’aujourd’hui, ce qui affaisse la France aujourd’hui ». Alors qu’elle rechigne habituellement à évoquer sa vie privée, elle a insisté sur sa qualité de « mère » qui « s’inquiète pour (ses) enfants ». « Le nombre des agressions ne fait que croître » et « le nombre des immigrés impliqués dans ces agressions lui aussi ne cesse d’augmenter », a-t-elle assuré, en se présentant comme « farouchement anti-immigration », mais pas « xénophobe et raciste ». Évoquant l’éducation, elle a jugé « absurde » le projet du candidat socialiste François Hollande de recruter 60 000 enseignants. « Avons-nous vraiment besoin de 60 000 enseignants de plus, déprimés, dégoûtés, incapables de se faire obéir ? » s’est-elle interrogée, préférant insister sur l’autorité à l’école. Attaquant la « gauche affairiste » et « la droite des mensonges », elle a aussi eu un mot contre la « gauche trotskiste », brandissant le spectre des « larmes amères versées dans les pays de l’Est et au Cambodge ». Marine Le Pen « ne veut pas qu’on transforme tout le monde en assisté » et souhaite que « l’entreprise soit valorisée » et « protégée » contre « la concurrence déloyale », a assuré la candidate en parlant d’elle-même à la troisième personne.
Son équipe prévoit désormais deux déplacements de terrain par semaine et de rendre « coup pour coup » au président sortant Nicolas Sarkozy, accusé de faire ouvertement campagne sur les thèmes frontistes comme l’immigration et, plus récemment, le protectionnisme.
À 40 jours du premier tour, la course à la présidentielle s’est doublement enflammée hier autour d’un sondage plaçant pour la première fois M. Sarkozy devant M. Hollande, toutefois démenti quelques heures plus tard par une autre enquête. Donné jusqu’ici invariablement battu par son rival socialiste, M. Sarkozy était crédité de 28,5 % des intentions de vote, contre 27 % pour M. Hollande, selon un sondage Ifop Fiducial pour plusieurs médias. « C’est un tournant », a commenté Frédéric Dabi (IFOP), « mais un tournant nuancé puisqu’il marque la fin de ce qui était une exception sous la Ve République, à savoir un président sortant devancé au premier tour ».
L’événement a cependant été accueilli avec la plus grande prudence par les principaux intéressés, en campagne à travers le pays. « Rien n’est joué, rien n’est fait (...), ce n’est que de l’écume », a ainsi jugé M. Sarkozy. M. Hollande a exhorté ses partisans « à ne se laisser impressionner en rien », « ni par le déferlement des moyens de l’argent, ni par le cortège des images ou l’accumulation des sondages ». Non sans raisons, car la « dynamique » que s’était empressé de saluer le camp présidentiel, autour des annonces faites ces derniers jours par M. Sarkozy lors d’un grand meeting et d’une émission télévisée, n’a pas été confirmée par une enquête publiée plus tard en journée par TNS Sofres-Sopra Group. Dans cette étude, M. Hollande reste en tête avec 30 % des intentions de vote, tandis que M. Sarkozy y perd deux points à 26 %.
L’entourage du président sortant avait prévenu qu’il s’agissait de la semaine de la « dernière chance » et que s’il ne décollait pas dans les sondages, l’élection serait perdue. Dans les deux enquêtes, le candidat socialiste l’emporte d’ailleurs largement au second tour : avec 54,5 % des voix pour le sondage IFOP et 58 % pour TNS Sofres.

(Source : AFP)
Après des semaines de suspense et de protestations, Marine Le Pen a annoncé hier qu’elle disposait des 500 signatures d’élus nécessaires pour concourir à l’Élysée, un soulagement pour la dirigeante d’extrême droite, qui espère désormais relancer sa campagne. C’est à Hénin-Beaumont, dans son fief politique du Pas-de-Calais, où elle espère être élue députée en...
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