Idéalement, vous prenez un orchestre. Le Pan American Symphony Orchestra. Des cordes, violons et violoncelle. Des musiciens avec des miracles au bout des doigts. Les femmes sont à l’honneur autant en quantité qu’en qualité. Elles sont deux: l’une au violon (Diana le Grand) et l’autre au violoncelle, qui se départageront l’applaudimètre suite à des solos de grâce.
Ajoutez à cela un pianiste, Octavio Brunetti, qui vit une passion amoureuse avec son instrument à force de caresses et de coups donc. Un contrebassiste, Devree Lewis, tout en jazz et en chapeau melon. Et un maestro, Sergio Buslje, d’un agréable contagieux, discutant avec le public pour partager les secrets de certains morceaux qu’il conduit avec un rythme déconcertant.
Mettez le tout dans une ambiance latine. Du tango nuevo pour être plus précis. Un tango plus rapide. Un compositeur, Astor Piazzola, qui inspire le chef d’orchestre plus que d’autres. Calambre, Escualo, Invierno/Contrajenbdo et Otono/Adios nonino du même artiste. Des morceaux rapides où la violoniste, Diana le Grand, parcourt le manche de son instrument avec un brio rare. Sur d’autres morceaux, elle sera même percussionniste, une particularité de ce genre où le violon remplace les différentes caisses et autres tambours en frappant le plus bas des cordes ou en glissant son doigt d’une certaine façon. C’est Sergio Buslje qui le dit. Le morceau Graciela y buenos aires, écrit par Jose Bragato pour l’anniversaire d’une jeune fille de 15 ans (Buslje toujours), est d’une allégresse folle. Le piano s’émancipe et l’on s’envole. La contrebasse se dandine avec son musicien comme un vieux couple amoureux sur une piste de danse. Quand les violons tournent, les violoncelles sourient en silence pour prendre le relais en crescendo jusqu’à la dernière note où les deux côtés de la scène finissent en feu d’artifice sous le dernier élan de mains du chef d’orchestre. Le public est conquis.