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À La Une - Société

La France s'attaque à l'"hypersexualisation des enfants"

Une sénatrice publie un rapport, les experts dénoncent un "leurre".

Une photo tirée du film "Little miss Sunshine" de Jonathan Dayton et de Valerie Faris, qui relate les aventures d'une famille accompagnant la cadette, Olive, sept ans, à un concours de beauté.

L'"hypersexualisation" des enfants est un phénomène encore peu répandu en France mais qui inquiète légitimement les parents et qu'il convient d'endiguer, souligne un rapport publié lundi proposant une série de recommandations.

 

A l'origine du rapport : une mission confiée à la sénatrice UMP Chantal Jouanno par le ministère des Solidarités, après la parution en décembre 2010, dans le magazine Vogue français, de photos mettant en scène une fillette dans des tenues et postures suggestives.

 

"Même si ces photos avaient surtout fait scandale aux Etats-Unis, elles ont aussi suscité la polémique en France", rappelle à l'AFP Chantal Jouanno. L'"hypersexualisation" des enfants, et notamment des petites filles, renvoie "à la sexualisation de leurs expressions, postures ou codes vestimentaires, jugées trop précoces", définit le rapport. L

'ancienne ministre des Sports fait le constat que "la vague de l'hypersexualisation n'a pas encore massivement touché nos enfants". Il y a un consensus en France pour condamner le phénomène, poursuit-elle, tout en assurant qu'il est "fragile" et "susceptible de craquer".

 

En effet, relève Mme Jouanno, "la société dans son ensemble est hypersexualisée, dès le plus jeune âge on voit apparaître des stéréotypes très clivés garçons/filles, et il y a une puissance du marketing colossale pour rompre la barrière des âges et inciter à adopter des comportements d'adolescents". Il convient donc d'endiguer le phénomène "en amont".

Le texte suggère une série de recommandations, comme une "charte de l'enfant" ou l'interdiction des concours de "mini-miss" et recommande aussi de s'inspirer d'un dispositif britannique reposant en une charte entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques.

 

Le comité des "Mini-miss" a réagi lundi soir en soulignant "le distingo entre les Mini-miss" et les "enfants-mannequins". Si selon le comité, ces derniers "exercent un travail", "se présenter à un concours de Mini-miss n'est pas un travail mais un divertissement qui se doit ludique sans aucune connotation commerciale ou sexuelle".

 

Mais pour certains connaisseurs de la question, le débat est mal posé.

"En parlant d'hypersexualisation, on diabolise des comportements de jeunes filles qui n'ont pas du tout la dimension torride que laisse penser le terme", estime ainsi Michel Fize, sociologue au CNRS et auteur de "Les nouvelles adolescentes" (Armand Colin). Il lui oppose celui d'hyperféminisation, qui correspond à une revendication des filles de leur identité sexuée". Il admet en revanche une tentative mercantile, de la société, de "tout sexualiser pour vendre plus". "On a raison d'essayer d'y répondre mais il ne faut pas tout mélanger", juge-t-il.

 

De son côté, la psychanalyste Claude Halmos, spécialiste de l'enfance, reconnaît les dangers potentiels du phénomène: "L'hypersexualisation des petites filles, c'est-à-dire le fait de les laisser se déguiser en femmes adultes, est très préjudiciable pour leur construction. Si elles sont déjà grandes, quels besoins ont-elles de grandir ?", lance-t-elle.

"Ce qui est complètement paradoxal, c'est que le gouvernement veut faire des préconisations pour que les petites filles ne s'habillent plus comme des grandes, mais en même temps, il supprime le défenseur des enfants et veut rapprocher la justice des mineurs et celle des majeurs", ajoute-t-elle. "Il fait mine là de se saisir d'un sujet qui angoisse à juste titre les parents, mais c'est un leurre", juge la psychanalyste.

 

Pour mémoire : La France veut prévenir l'"hypersexualisation" des enfants

 

L'"hypersexualisation" des enfants est un phénomène encore peu répandu en France mais qui inquiète légitimement les parents et qu'il convient d'endiguer, souligne un rapport publié lundi proposant une série de recommandations.
 
A l'origine du rapport : une mission confiée à la sénatrice UMP Chantal Jouanno par le ministère des Solidarités, après la parution en décembre 2010, dans...

commentaires (1)

- - Bravo Chantal Juanno pour avoir sauvé les enfants d'un futur déséquilibré qui allait les emmener tout droit vers la prostitution , leur permettant par cette loi , de bien vivre leur enfance , profiter de l'amour de leur parent , de la réalité de leur âge avec tout ce qui va avec . Le monde est devenu fou , il n'obéit plus qu'à la consommation qu'elle soit en produits ou en chair et en os de 7 à 77 ans .. .

JABBOUR André

14 h 53, le 06 mars 2012

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Commentaires (1)

  • - - Bravo Chantal Juanno pour avoir sauvé les enfants d'un futur déséquilibré qui allait les emmener tout droit vers la prostitution , leur permettant par cette loi , de bien vivre leur enfance , profiter de l'amour de leur parent , de la réalité de leur âge avec tout ce qui va avec . Le monde est devenu fou , il n'obéit plus qu'à la consommation qu'elle soit en produits ou en chair et en os de 7 à 77 ans .. .

    JABBOUR André

    14 h 53, le 06 mars 2012

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