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À La Une - Crise

Des dizaines de milliers de Grecs devant le parlement contre l'austérité

Les députés grecs s’apprêtent à adopter ce soir la politique de rigueur exigée par l’UE et le FMI.

Les manifestants ont jeté des pierres, des bouts de marbre et des cocktails Molotov contre les forces anti-émeutes.

La police a fait usage de gaz lacrymogène dimanche pour repousser les manifestants, massés par dizaines de milliers sur la place Syntagma devant le parlement à Athènes afin de s'opposer à un nouveau programme d'austérité exigé par l'UE et le FMI pour éviter la faillite à la Grèce.

 

Environ 80.000 personnes ont manifesté à Athènes et 20.000 à Salonique (nord) contre les mesures de rigueur que les députés s'apprêtaient à voter dans la soirée, a-t-on indiqué de source policière.


A Athènes, des dizaines de milliers de manifestants ont commencé à affluer à 15H00 GMT sur la place Syntagma devant le Parlement et continuaient d'affluer sur les lieux jusqu'à 18H00 GMT.

 
Les incidents ont commencé quand un groupe de manifestants a fait pression sur l'important cordon policier disposé autour du parlement, la police ayant aussitôt riposté en tirant du gaz lacrymogène.

Du coup, les manifestants se sont retirés dans les rues adjacentes où les incidents ont continué: des manifestants jetaient des pierres, des bouts de marbre et des cocktails Molotov contre les forces anti-émeutes et la place Syntagma était noyée dans une fumée de gaz, a constaté un photographe de l'AFP.

 

Dans la soirée, une dizaine de bâtiments vides étaient en flamme dans le centre d'Athènes, incendiés pour la plupart par des jets de cocktails molotov, ont indiqué les pompiers à l'AFP.
"Une dizaine de bâtiments sont en flammes, dont la plupart par des cocktails Molotov", a indiqué à l'AFP Nikolaos Tsongas, porte-parole des pompiers selon lequel les véhicules de pompiers ne peuvent pas s'approcher des lieux des sinistres en raison du nombre de gens dans les rues.


Dans la rue Stadiou, un bâtiment d'un étage, siège d'un magasin de cristaux de luxe et le cinéma voisin brulaient encore vers 19H45 GMT malgré l'intervention de deux brigades de pompiers, a constaté un journaliste de l'AFP. Le magasin à l'enseigne Kosta Boda, voisin d'un cinéma, brûlait depuis une heure lorsque les pompiers sont arrivés vers 19H00 GMT.
Le toit en céramiques s'est effondré, les flammes passant au dessus et gagnant le cinéma Attikon, un des plus connus de la ville.

 

A l'intérieur du parlement, dont les abords étaient gardés par quelque 3.000 policiers, les discussions battaient leur plein, marquées par de fréquents incidents de séance entre les rangs gouvernementaux et l'opposition de gauche.
"D'ici à dimanche soir, le parlement doit avoir adopté" le nouveau programme de redressement, sous peine sinon d'une "faillite" de la Grèce, a lancé, visiblement tendu, le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos.
Il a souligné que l'Eurogroupe, qui pourrait se réunir mercredi, réclamait cet aval en préalable au déblocage du deuxième plan de sauvetage du pays, combinant renflouement via des prêts publics de 130 milliards d'euros et désendettement via l'effacement de 100 milliards d'euros de créances.


Le pays espère entamer cette dernière opération avec ses créanciers privés d'ici au 17 février, a précisé M. Vénizélos. Le représentant des créanciers privés, Charles Dallara, a lui aussi appelé les députés à voter oui, et prévenu que la Grèce n'avait plus une minute à perdre, dans un entretien avec le quotidien Kathimérini.


Le Premier ministre Lucas Papademos avait aussi averti samedi que la Grèce jouait sa survie financière et son maintien dans l'euro, pour empêcher le "chaos".
Son gouvernement de coalition socialiste-conservateur dispose d'une majorité théorique de 236 députés sur 300, qui pourrait être réduite par une vingtaine de dissidences annoncées ou présumées, mais sans qu'un rejet ne soit dans l'immédiat jugé probable.
Sans cet aval, la Grèce n'a aucune chance de recevoir le moindre centime d'aide pour éviter un défaut de paiement incontrôlé en mars, à l'échéance de créances de 14,5 milliards d'euros.


Les dirigeants socialistes, Georges Papandréou, et conservateur, Antonis Samaras, ont également prévenu leurs députés que tout écart vaudrait exclusion, à un moment où la dureté de la cure prescrite craquelle le système politique.
Le plan ouvre notamment la voie à une chute brutale des salaires dans le privé censée redonner de la compétitivité au pays.


La Grèce "à l'heure du jugement", titrait Kathimérini, tandis que To Vima (centre-gauche) estimait que le pays était secoué par un "séisme" mettant "politique, économie et société en morceaux".
Les syndicats ont jugé que ce plan faisait le "tombeau de la société", tandis que la gauche communiste et radicale a réitéré au parlement sa demande d'élections immédiates, considérant que la Grèce n'a rien à perdre à mettre ses créanciers au défi de la lâcher.
Entravée par le débrayage des transports, la mobilisation avait été limitée à l'occasion des premières manifestations qui ont rassemblé jusqu'à 20.000 personnes en marge de grèves générales mardi, puis vendredi et samedi.


Les députés devront se prononcer pour un texte qui prévoit notamment un abaissement de 22% du salaire minimum, ramené à 586 euros brut sur 14 mois, la suppression dans l'année de 15.000 emplois publics et de nouvelles coupes dans certaines retraites.
Le vote portera aussi sur les modalités du programme d'échange d'obligations avec les créanciers privés pour réduire la dette souveraine à 120% du PIB d'ici à 2020, ainsi que sur le schéma de recapitalisation des banques grecques.


L'accord gouvernemental affiché jeudi sur ce plan s'est vite fissuré, avec la démission dès le lendemain de six membres du gouvernement : deux socialistes et quatre cadres de la formation d'extrême droite Laos, qui avait rallié en novembre le gouvernement de coalition.
Le Laos a appelé ses 16 députés à voter non, accusés par ses ex-partenaires de vouloir ainsi tirer son épingle du jeu en vue des élections législatives anticipées prévues pour le printemps.

La police a fait usage de gaz lacrymogène dimanche pour repousser les manifestants, massés par dizaines de milliers sur la place Syntagma devant le parlement à Athènes afin de s'opposer à un nouveau programme d'austérité exigé par l'UE et le FMI pour éviter la faillite à la Grèce.
 
Environ 80.000 personnes ont manifesté à Athènes et 20.000 à Salonique (nord) contre les...

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